Didier Raoult fait le point sur les personnes qui ont été traités à l'IHU Méditerranée-Infection.
Didier Raoult, Gilead, Sanofi
© IHU Méditerranée-InfectionDidier Raoult
Quelque extraits :
« Pour nous l'épidémie est en train de disparaître progressivement. Donc on avait jusqu'à, au maximum au pic on a eu jusqu'à 368 cas nouveaux par jour, et là actuellement on est plutôt dans la zone de 60, 80 par jour donc à une diminution très très significative du nombre de cas détectés et encore plus significative chez les gens qui viennent se faire détecter alors qu'ils sont asymptomatiques. Donc il est possible, c'est une des possibilités que j'avais évoquées parmi d'autres, que la l'épidémie disparaissent au printemps et que d'ici quelques semaines il n'y est plus de cas pour des raisons qui sont extrêmement étranges mais qui sont des choses que l'on a l'habitude de voir pour des maladies virales respiratoires, donc c'est assez banal. »

« D'ailleurs en chine 3000 ou 4000 morts ne modifient l'espérance de vie des 1,3 ou 4 milliards de chinois dans l'année, c'est pas vrai. Donc c'est encore une fois, c'est bien de faire face aux crises sanitaires, de les gérer. Faut les gérer sans angoisse, sans inquiétude, en étant le plus professionnel possible, en gérant les choses au coup à coup en essayant de diagnostiquer, isoler, traiter les malades pour éviter qu'ils aient plus de morts qu'ailleurs, voilà. Donc ça c'est un point qui me paraît très important. »

« Sur le COVID on arrive maintenant probablement à avoir la plus grande série mondiale dans un seul centre avec, donc ici on a testé 76.000 sérums de 32.000 patients. 4296 étaient positifs. On a traité ici à l'IHU méditerranée infections plus de 3000 personnes. 2600 ont été traités par notre protocole hydroxychloroquine plus azithromycine dont 10 sont morts, c'est-à-dire qu'on confirme qu'on a une mortalité qui est inférieure à 0,5% pour l'instant, ce qui est un des résultats ou le résultat le plus spectaculaire actuellement au monde. »
« D'une manière très intéressante qui donnera probablement à réfléchir aux gens sur la méthode, est sorti un papier sur le Remdesivir dans le "New England" qui est un défi à toute méthodologie puisque pour la première fois on ose publier une étude où il n'y a pas de comparatif. C'est à dire que l'on compare ce traitement à rien, pas même historiquement. Donc c'est extraordinaire et donc la seule chose que l'on note, c'est qu'il y a une toxicité considérable, c'est-à-dire qu'il y a 60% d'effets secondaires. Ce qui veut dire que ce médicament ne peut pas être utilisé en dehors des patients qui ont une forme très grave, mais les patients qui ont une forme très grave, on le sait ici, en réalité n'ont presque pas, ou n'ont plus de virus, ils ne sont plus à ce stade-là, ils sont à autre stade. Ce qui veut dire que si ce médicament ne peut pas être donné à d'autres patients que les patients qui ont une forme très grave, et que dans les formes très graves il ne sert à rien, le débat va petit à petit se réduire. »

« ...puis les discussions ont capoté et donc on n'a pas travaillé avec Sanofi. Mais vous voyez, vous regarderez ce truc, si je devais, si moi je suis le conseiller de Sanofi, je suis un extrêmement mauvais conseiller parce que Sanofi n'arrête pas de perdre de l'argent alors que les conseillers de Gilead sont des bons conseillers pour Gilead parce que Gilead à gagné énormément d'argent depuis le début du Covid bien que le cours de l'action soit modulé par le fait que l'on communique sur le fait qu'il y aient des traitements alternatifs par la chloroquine ou que l'OMS décide que le Remdesivir est le grand traitement, on voit l'action monter. Et puis tout ça ce sont des choses qui sont intéressantes et c'est sûrement un des paramètres, je ne sais pas l'interpréter plus que ça mais il s'agit de sommes absolument colossales.

On est en train de parler, de par la capitalisation de Gilead de quelque chose qui est tout à fait énorme. Donc c'est intéressant de voir, vous voyez les fluctuations de ce cours en fonction des annonces dans la presse de l'efficacité ou de traitements substitutifs. Et donc vous voyez que je si j'étais encore un conseiller caché de Sanofi, je leur conseille de me foutre dehors parce que, franchement ils perdent de l'argent, ils ont perdu 20% de la valeur de leurs actions depuis le début de cette interaction, donc je ce que je savais, je suis pas très bon conseiller financier, je pense que les conseillers financiers, en dépit de l'absence totale d'évidence d'efficacité du Remdesivir, sont bien meilleurs que les miens, puisque ça a pris une une proportion tout à fait considérable de financement, voilà. »

Compassionate use of Remdesivir
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