C'est loin d'être une théorie farfelue. Changeux a expliqué son hypothèse en détail ici. Pour faire simple, il affirme que les récepteurs nicotiniques cholinergiques jouent un rôle-clé dans le développement de la maladie, et que la nicotine peut y mettre un frein. S'il a raison - et le principe de l'ironie voudrait que ce soit le cas - cela sauverait non seulement des milliers de vies, mais ce serait un coup dur pour les groupes de « santé publique » qui n'ont de cesse de répéter que la clope et le vapotage sont des facteurs de risque pour le COVID-19.
Ces groupes sont tellement habitués à mentir en toute impunité qu'au début de la pandémie, ils se sont empressés d'affirmer que le tabagisme entraînait des complications en cas de coronavirus. Aux États-Unis, les journaux rapportent à l'envi que les fumeurs et les vapoteurs « pourraient » courir un plus grand risque s'ils sont infectés, assertion ambiguë qui se passe de toute démonstration. Un groupe de médecins new-yorkais a exhorté le gouverneur Andrew Cuomo à interdire la vente de tabac et de cigarettes électroniques, en se basant sur l'hypothèse fallacieuse selon laquelle « des preuves de plus en plus nombreuses démontrent un lien entre la consommation de tabac et un risque accru de progression du COVID-19 ». Quant à l'OMS, quand il n'est pas occupé à cirer les pompes du parti communiste chinois, il émet des allégations infondées selon lesquelles les fumeurs seraient plus « susceptibles » de morfler davantage en cas de coronavirus.
Il y a trois semaines, l'agence Public Health England a écumé les dernières publications scientifiques et a découvert une étude menée en Chine rapportant qu'en tout, cinq fumeurs COVID-19 avaient été hospitalisés. Sur les cinq, trois souffraient de symptômes graves. Forts de cette miette de preuve, ils ont fait cette déclaration sidérante : les « fumeurs atteints de COVID-19 ont 14 fois plus de risques de développer une grave maladie pulmonaire. »
Cet organisme non-gouvernemental aurait dû examiner plus attentivement le nombre de fumeurs hospitalisés, qui est très faible. Dans un pays qui compte 27% de fumeurs, seuls 6,4% des cas COVID-19 fumaient. Il ne s'agit pas d'une découverte hasardeuse : fait embarrassant pour le lobby anti-tabac, les fumeurs sont étrangement sous-représentés dans toutes les études disposant de données sur le statut tabagique des patients. Ils constituaient 1,4% des cas dans Zhang et al, 6,7% dans Wan et al, 3,9t% dans Mo et al, 7% dans Huang et al, 9% dans Dong et al, 10% dans Yang et al, 1,9% dans Guan et al, 6% dans Zhou et al, et 6,4% dans Liu et al. Dans Shi et al, seulement 8,2% des cas COVID avaient un quelconque antécédent de tabagisme.
Le Dr Konstantinos Farsalinos, de l'Université de Patras en Grèce, a très tôt remarqué ce phénomène et a publié une étude préliminaire fin mars. On y lit qu'« une prévalence exceptionnellement basse de tabagisme actif a été observée chez les patients COVID-19 hospitalisés, ce qui « n'étaie pas l'argument que le tabagisme constitue un facteur de risque d'hospitalisation pour COVID-19, et pourrait laisser suggérer un rôle protecteur. »
Quelques jours auparavant, un groupe de médecins du Royal Glamorgan Hospital avait fait remarquer dans un courrier adressé au British Medical Journal que la nicotine protège contre les réactions inflammatoires aiguës observées chez les patients COVID, et que « la simple utilisation de patchs de nicotine devrait être envisagée et débattue sans tarder. » Sur le coup, personne n'y a vraiment prêté attention, mais les preuves étayant l'hypothèse nicotinique ont continué à émerger.
Commentaire : Laissez tomber les patchs. Si fumer est si efficace, c'est précisément parce que la fumée passe dans les poumons.
Le 3 avril, le US Centers for Disease Control a publié des données portant sur des milliers de cas COVID-19 américains. Là encore, la proportion de fumeurs était minuscule : seulement 1,3%. Même les anciens fumeurs étaient sous-représentés de manière significative (2,3%).
L'étude épidémiologique la plus exhaustive a été publiée une semaine plus tard. En se basant sur les données de 4103 patients COVID new-yorkais, une équipe de chercheurs a découvert qu'un antécédent de tabagisme était associé à une diminution de 29% du risque d'hospitalisation pour COVID-19 et, contrairement aux allégations de Public Health England, les fumeurs ne couraient pas plus de risques de tomber gravement malades en cas d'hospitalisation. Les auteurs de l'étude auraient observé une réduction encore plus drastique du risque chez les fumeurs actifs s'ils les avaient séparés des anciens fumeurs, mais même les résultats publiés en l'état étaient frappants.
Cette semaine, un groupe d'universitaires français a publié sa propre étude portant sur 343 patients COVID, dont seulement 4,4% fumaient quotidiennement. Selon les auteurs, cette étude « transversale suggère fortement que les fumeurs quotidiens ont une probabilité beaucoup plus faible de développer une infection, symptomatique ou grave, au Sars-CoV-2 par rapport à l'ensemble de la population ». Il semble que ce soit cette étude qui ait poussé le professeur Changeux à médiatiser son projet de recherche.
Les gens se sont moqués de Macron quand il a autorisé les bureaux de tabac à rester ouverts parce qu'ils font partie des commerces essentiels. Y en a-t'il encore que ça fait sourire ?
Loin de moi l'idée d'anticiper les conclusions des recherches du professeur Changeux, mais considérons un instant les implications politiques de ces études suggérant que la nicotine serait l'unique moyen prophylactique testé et approuvé pour le COVID-19. On pourrait faire des ordonnances de Lucky Strikes. On pourrait #ApplaudirNosClopes tous les jeudis soirs. Les arguments en faveur de la fermeture de Public Health England en seraient renforcés. On pourrait rouvrir les pubs, mais seulement pour les fumeurs et les vapoteurs. On pourrait laisser rentrer quelques non-fumeurs afin qu'ils profitent des bienfaits possibles du tabagisme passif, à condition qu'ils restent à deux mètres de distance. Les possibilités sont infinies.
La cerise sur le gâteau, ce serait que British American Tobacco soit le premier à sortir un vaccin. Tous ceux qui travaillent pour l'OMS seraient tenus de ne pas se faire vacciner par principe, et devraient miser sur l'immunité de groupe. Bien sûr, les fumeurs seraient prioritaires pour la vaccination. Ils ont payé pour, après tout.
Bon, ne nous emballons pas. Mais bon sang, ce serait marrant non ?
À propos de l'auteurTraduction : SOTT
Christopher Snowdon est directeur de Lifestyle Economics à l'Institute of Economic Affairs. Il coprésente également Last Orders, un podcast sur le Nanny state diffusé sur spiked.
Article-source du 25/04/20 : spiked
Commentaire : Maintenant, considérez la dimension sinistre de cette « découverte » : depuis le début de cette « pandémie », les gouvernements font des pieds et des mains pour interdire complètement la vente de tabac et de produits dérivés du tabac...
Voir aussi :
2020 : La fin des cigarettes mentholées
Dr William T. Whitby : vive le Tabac, où l'on découvre que l'usage du tabac n'est pas mauvais pour notre santé