L'article qui suit est une critique des mesures de confinement draconiennes, publiée dans un média mainstream (on n'entend pas beaucoup les médias alternatifs s'exprimer sur le sujet ces temps-ci). Le postulat de départ est que la « pandémie de COVID-19 est réelle - c'est-à-dire que l'auteur part du principe que les chiffres officiels sont exacts et que les gouvernements et la population doivent de toute évidence se prémunir contre ce virus.

Néanmoins, l'auteur fait remarquer que la Suède - le SEUL État chrétien dont le gouvernement n'a pas pris de mesures hitlériennes contre sa population - rapporte en essence le même taux de mortalité (très très bas) par COVID-19 que les autres pays, un « hic » qui laisse apparaître que les mesures de confinement n'ont AUCUN EFFET préventif ou réducteur sur la progression de cette prétendue « pandémie ».


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Lorsque des commentateurs étrangers débattent des mesures très légères prises par la Suède contre le Covid-19, ils ont tendance à prendre un ton offensé. Ce qui est surprenant à première vue. On aurait pensé que chacun aurait à cœur la réussite de l'expérience menée par ce pays nordique. Après tout, si la Suède parvient à venir à bout de cette épidémie sans faire exploser son économie, il y a de l'espoir pour le reste du monde. Jusque-là, il y a de nombreux signes encourageants. La maladie semble essentiellement suivre la même trajectoire en Suède qu'ailleurs.

Même si nous devons attendre des données plus complètes, les modélisations réalisées par les autorités du pays laissent suggérer que le taux d'infection à Stockholm a atteint un pic le 8 avril. Si tel est le cas, nous devons réfléchir aux implications, à savoir qu'une fois mises en place des règles d'hygiène de base et de distanciation sociale, resserrer la vis ne change peut-être pas grand-chose. Ce qui serait une bonne nouvelle pour le reste d'entre nous. L'approche du « laisser-faire » ne rétablirait peut-être pas complètement nos économies, mais cela nous permettrait au moins de les sortir du coma artificiel dans lequel nous les avons plongées.

Dans les grandes lignes, la Suède suit l'approche adoptée par le Royaume-Uni la semaine précédant les mesures de confinement - l'approche que nos stratèges adoptaient autrefois, lorsqu'on savait garder la tête froide. Le 23 mars, dans un revirement brutal, les magasins britanniques fermaient et on priait les gens de rester chez eux.

Pourquoi ce revirement ? Était-ce à cause des médias qui, dans un accès d'hystérie, avaient exigé des mesures de confinement similaires à celles instaurées sur le continent ? Ou des réactions d'indignation après que des gens avaient visité des sites pittoresques le jour de la Fête des mères en Angleterre ? Ou de la modélisation réalisée par l'Imperial College, publiée quelques jours auparavant, qui prévoyait des centaines de milliers de morts en l'absence de quarantaine de masse ? Quelle que soit l'explication, le confinement est monté en puissance naturellement, chaque nouveau décès servant d'argument pour imposer des restrictions encore plus sévères.

Il est important de souligner que la Suède ne fait pas preuve d'insouciance. Les autorités ont recommandé à la population de privilégier le télétravail si possible, et d'éviter tout contact superflu. Les rencontres sportives et les réunions de plus de 50 personnes sont interdites. Les cafés peuvent servir les clients à table, mais pas au comptoir. De nombreux Suédois, en particulier les personnes âgées, se confinent d'elles-mêmes, par choix. Les dépenses personnelles, estimées à partir des règlements par cartes bancaires, ont chuté de 30% - bien qu'à titre de comparaison, elles aient chuté de 66% en Norvège et de 70% en Finlande.

« J'étais sceptique au début », m'a dit une amie vivant dans la province du Blekinge, dans le sud. « Mais chaque jour, je suis toujours plus confiante. Nos autorités sanitaires ont apparemment pris la bonne décision. »

La plupart des Suédois sont du même avis. Selon l'institut de sondage Novus, 76% de la population soutient l'agence de santé publique suédoise.

« Politiquement parlant, c'est une mauvaise nouvelle », admet un député conservateur. « Le gouvernement socialiste a gagné 21 points dans les sondages. Mais je suis patriote, et je veux ce qu'il y a de mieux pour mon pays. Je critique les ministres parce qu'ils n'aident pas les petites entreprises. Mais je ne critique pas leur décision de se fier aux faits scientifiques, tandis que d'autres pays ont décidé de céder aux sirènes du populisme. »

Le consensus national suédois n'est pas reflété au niveau international. « Nous craignons que la Suède n'ait choisi le pire moment pour s'essayer au chauvinisme national », affirme le Washington Post sur un ton réprobateur.


Commentaire : C'est gonflé, de la part du journal favori de la CIA.


Donald Trump, justifiant sa propre politique de fermeture, a affirmé que la Suède « a fait un essai, a vu que la situation était vraiment alarmante, et a immédiatement décidé de verrouiller le pays. »


Commentaire : MENSONGE.


Aujourd'hui The Guardian se pince le nez lorsqu'il mentionne son ancien chouchou. En témoignent ses dernières Unes : « Des commentateurs s'interrogent sur l'approche suédoise tandis que le bilan des victimes du coronavirus se monte à 1 millier », et « Colère en Suède tandis que les seniors paient le prix de la stratégie adoptée contre le coronavirus. »

Il est vrai que la Suède compte plus de décès, en proportion, que ses voisins du Nord (mais moins que l'Espagne, la France et le Royaume-Uni). En partie parce que le virus s'est tragiquement frayé un chemin jusque dans les maisons de retraite. Mais il est important de garder à l'esprit que la stratégie suédoise a toujours envisagé la possibilité d'un taux de mortalité initial plus élevé.

Le Royaume-Uni, rappelez-vous, a verrouillé son économie afin d'« aplatir le sombrero » - c'est-à-dire d'étaler le nombre d'infections dans le temps pour éviter de paralyser le National Health Service. Cette politique semble avoir porté ses fruits : le pays dispose de plus de lits de réanimation qu'avant le début de la pandémie. Les autorités suédoises ont calculé que leurs hôpitaux n'avaient pas besoin de faire traîner les choses en longueur, et croient que ce choix s'est avéré probant. L'agence de santé publique suédoise a déclaré qu'un tiers des habitants de Stockholm auront été infectés à la date du 1er mai. Si avoir contracté la maladie confère une forme d'immunité, la Suède émergera de cette crise bien avant les pays qui font traîner les choses en longueur.

Ça reste une énorme supposition. Mais les politiques publiques devraient se reposer sur le principe de proportionnalité. Ce n'est pas à moi de prouver que le confinement est complètement inefficace. La charge de la preuve incombe à ceux qui proposent de supprimer nos libertés, pas à ceux qui défendent le statu quo pré-Covid.

Lorsque le verrouillage du Royaume-Uni a été annoncé, l'objectif était clair : faire gagner du temps au National Health Service. Ça a fonctionné : l'horreur qui a submergé plusieurs régions d'Italie nous a été épargnée. Le gouvernement estime que la mortalité a atteint un pic le 8 avril, laissant suggérer que le taux d'infection a atteint un pic autour du 18 mars - autrement dit, quand le Royaume-Uni suivait encore une politique similaire à celle de la Suède : distanciation sociale et lavage de mains.

Alors pourquoi ne pas revenir à cette politique ? Comment « aplanir la courbe » a-t-il pu se transformer en « éviter une deuxième vague » ? Il n'est pas difficile de voir que mettre fin à une quarantaine de masse entraînera une légère hausse - y compris des rhumes ordinaires et des accidents de la route. Bien sûr, notre objectif devrait être de faire en sorte que cette légère hausse ne submerge pas le système. Autrement dit, nous devons faire en sorte d'empêcher les gens de mourir par manque de soins médicaux, pas empêcher toutes les morts - ce qui, en l'absence d'un remède, est impossible.

L'un des biais humains les plus dangereux est la notion fallacieuse des « coûts irrécupérables », selon laquelle nous avons fait trop de sacrifices pour revenir en arrière. Cette notion peut mener à la catastrophe. À titre d'exemple, au cours de la Première Guerre mondiale, aucun objectif de guerre possible et imaginable n'aurait pu justifier ce qu'a souffert chaque nation belligérante ; mais une fois que la boucherie avait commencé, elle est devenue sa propre justification. Parvenir à un accord de paix aurait signifié que tous ces jeunes hommes étaient morts pour rien. Seule une victoire totale leur rendrait hommage.

Remarquez les expressions employées lors des points-presse quotidiens de 17h. Nous ne devons pas lâcher maintenant, nous répète-t-on, sinon tout ce que nous avons accompli jusque-ici aura été en vain. Comme l'a déclaré Matt Hancock jeudi dernier, nous avons « fait trop de chemin ensemble pour faire marche arrière maintenant. »

Quid si la sévérité des mesures de confinement avaient peu d'impact sur le taux global de mortalité ? En Europe, la France, l'Espagne et l'Italie - qui ont toutes imposé des restrictions sévères - ont davantage souffert que, par exemple, la Suède. Bien sûr, il y a peut-être d'autres explications : la démographie, le densité de population, les pratiques culturelles. Mais, une fois encore, c'est aux partisans d'une coercition étatique sans précédent de prouver leur thèse, et non à leurs opposants de l'infirmer.

Se pourrait-il, comme le soutient Isaac Ben-Israel, que la maladie suive la même trajectoire, quelle que soit la sévérité des mesures de confinement ? Selon ce scientifique israélien : « Il apparaît qu'un schéma similaire - augmentation rapide du taux d'infection, qui culmine à la sixième semaine puis décline à partir de la huitième semaine, est commune à tous les pays dans lesquels le virus est apparu, quelles que soient les mesures mises en œuvre. »

Peut-être a-t-il tort. Mais il ne suffit pas de répondre : « Prolongeons encore un peu les mesures de confinement, juste au cas où. » L'attitude par défaut devrait être de conserver nos libertés à moins que des données solides ne prouvent que les abandonner aura un impact significatif. En tous les cas, à 2,4 milliards de livres la journée, le temps est un luxe que nous ne possédons pas.

La rancœur dont la Suède est l'objet reflète le sentiment désagréable que nous sommes peut-être en train de nous condamner à des années de pauvreté injustifiée. La Suède fait figure de contrôle dans cette expérience. Si elle réussit, les fans du confinement ne pourront plus jamais prétendre que, sans leurs mesures, la situation aurait été bien pire. Pas étonnant que ça les rende nerveux.

Daniel Hannan a été député européen de 1999 à 2020 (Brexit).

Traduction : SOTT
Article source paru le 25 avril 2020 dans The Telegraph