Quelques extraits des dernières interviews du Pr Raoult, qui n'a rien perdu de son franc-parler ni de son stoïcisme malgré la campagne de dénigrement qu'il subit depuis plusieurs semaines.

raoult
Sur l'évolution de l'épidémie et le nombre de morts

« La courbe épidémique n'est pas différente que pour d'autres maladies infectieuses. » Revenant sur ses déclarations précédentes, dans lesquelles il doutait qu'il y aurait plus de 10 000 morts : « J'aurais dû dire : "Je ne pensais pas qu'il y en aurait autant que ça." Ceci étant, chaque année, dans le monde, 2 millions de personnes meurent d'infections respiratoires. En janvier 2017, dans l'indifférence générale, la grippe hivernale a tué près de 15 000 personnes. Attendons le bilan du Covid-19 sur la mortalité moyenne annuelle de la population française [environ 600 000 décès] avant de qualifier la situation de grave. »

Sur l'hydroxychloroquine

L'éminent professeur soutient « les autorités sanitaires chinoises - les premières à communiquer des résultats satisfaisants sur le traitement conjoint de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine - sur ce point. Il y a le monde des pauvres, des moins riches du Sud, qui ont utilisé la chloroquine, ensuite l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, comme on a fait à Marseille, d'une manière massive, et qui ont des taux de mortalité très bas. »
« On ne sait pas tout mais je ne crois pas que [les Chinois] mentent plus que les Français... Tout le monde ment plus ou moins... Je ne sais pas si les politiques chinois mentent plus que les autres, je n'ai pas de raison de le croire. »


« L'hydroxychloroquine est le traitement de références pour les pneumopathies [infections du système respiratoire]. Une étude internationale sur la sécurité du traitement hydroxychloroquine, bientôt publiée, démontre la fiabilité de cette molécule. Quant à l'azithromycine, il est le médicament le plus prescrit au monde après l'aspirine... Un Américain sur huit en prend une fois par an ! Ce traitement est bête comme chou, c'est pour ça qu'il irrite. On part d'un fait : une maladie sans remède. La réflexion ensuite est banale. Quel médicament déjà actif pourrait fonctionner ? D'un côté, nous avons l'hydroxychloroquine, efficace in vitro [en laboratoire]. De l'autre, un antibiotique, l'azithromycine, testé et étudié. Nos tests révèlent leur efficacité sur le virus lorsqu'ils sont combinés. »

Sur le Conseil Scientifique

« Ce n'était pas mon écosystème ». « Je n'étais pas à l'aise avec les gens qui étaient là. Mais je ne suis pas du tout seul contre tous, vous rêvez. Vous me prenez pour Robin des Bois (...) Je ne me trouve pas seul contre tous, le président est venu ici voir ce qu'on faisait, je pense qu'il a été convaincu que l'institut est une grande réussite pour le pays et que c'était bien. Il m'a écrit un très gentil mot pour me dire qu'il avait été heureux et qu'il souhaitait qu'on garde le contact et qu'on discute de ça ». (...) « Je n'ai pas de message, je ne cherche pas à être populaire, je ne vends rien ».

« On ne peut pas mener une guerre avec des gens consensuels. Le consensus, c'est Pétain. Insupportable. On ne peut pas décider de cette manière. Ces personnes ne savaient pas de quoi elles parlaient ! Et chacun poussait ses billes en avant. Il fallait faire plaisir, représenter l'Institut Pasteur, l'Inserm, etc. Il n'y a rien de fiable scientifiquement là-dedans. De mon côté, j'ai fait ce qu'il fallait faire en créant l'infectiopôle, je suis prêt et organisé. En 2003, j'ai écrit un rapport sur les risques épidémiques, tiré de mes observations sur la réaction chinoise face à l'épidémie du Sras. Ici, en vingt ans, ils n'ont rien appris. Résultat, personne ne sait tester le coronavirus. Cela, Emmanuel Macron le sait très bien.

Sur la création d'un vaccin

« Les vaccins ne sont pas toujours la bonne solution. Trouver un vaccin pour une maladie qui n'est pas immunisante... c'est même un défi idiot. Près de 30 milliards de dollars ont été dépensés pour celui contre le VIH, voyez le résultat ! Ce n'est pas une guerre de laboratoire, mais d'intelligence. Quand on ne sait pas gérer une maladie infectieuse, on nous sort le coup du vaccin ! Il est déjà difficile de vacciner correctement contre la grippe, alors contre un nouveau virus... Honnêtement la chance qu'un vaccin pour une maladie émergente devienne un outil de santé publique est proche de zéro. On peut avoir des surprises mais je suis sceptique. »

En bonus, Raoult le renégat acclamé par les taxis marseillais avant son interview sur BFM TV : « Il roule pas en Mercedes lui ! »


Sources : Gala, BFTM TV, Paris Match