Il fut un temps jadis où le maintien de l'ordre était une question de doigté et de tactique comme le chantait si bien Bourvil. Le gendarme devait avoir de très bons pieds, mais c'est pas tout, mais c'est pas tout. Le fonctionnaire se devait encore et surtout de se montrer débonnaire pour rassurer la population par sa seule présence, sans ostentation guerrière ni défiance systématique.

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© Inconnu
Je sais que les plus jeunes ne me croiront pas, mais l'uniforme ne dispensait pas alors d'un bonjour, souvent accompagné d'une marque de déférence ?, la main à la visière. La cape et la bicyclette suffisaient amplement à couvrir le terrain. Le pandore même moqué avait bonne presse sans éprouver le besoin de se déguiser en Robocop du bitume. Il était hirondelle de nos faubourgs.

Le sourire faisait encore partie de la panoplie tout comme les gants blancs qui permettaient de dresser des procès-verbaux avec classe et respect. Vous voyez, à l'évocation de ces souvenirs lointains, que nous évoluons désormais dans un autre monde. Tout a changé, la peur est au programme pour lutter contre les citoyens, tous ennemis potentiels et certainement mortels d'un pouvoir qui se plait à asséner ses mesures à coups de matraques et d'amendes.

Comme curieux rappel du passé, les hirondelles d'alors doivent laisser la place à de nouveaux oiseaux. Police et gendarmerie ont un faible sans nul doute pour ce qui vole. Il n'est qu'à se rappeler les Alouettes, ces estafettes Renault qui remplacèrent les Tubes Citroën qui étaient passés de mode avant que de devenir hélicoptère d'assistance. Le secours était encore une mission préférée alors au contrôle absolu.

Maintenant, la métaphore n'a plus lieu d'être. Le poulet a réellement appris à voler non pas de ses propres ailes, la chose demande trop de compétences, mais par le truchement d'un objet transitionnel. Prendre de la hauteur fut toujours une gageure dans la maison poulaga, le progrès permet enfin de réaliser ce grand dessein qui en fera les dignes et véritables successeurs de la fauconnerie royale.
Le drone arrive en force pour prendre de haut le citoyen, potentiellement et définitivement un délinquant qui s'ignore. La surveillance permanente, le contrôle absolu a besoin d'yeux, d'oreilles, de bons délateurs pour compléter l'arsenal qui nous fera sortir progressivement de l'État de droit pour aller de travers vers l'abolition de toutes nos libertés.

Comme dans la masse bêlante des moutons, il en est encore certains de s'extasier devant tant de progrès, pour que ça les gratte encore plus, la puce fera son œuvre. Le fichage à grande échelle, la société de « big-brother » expliquée à tous ces pingouins ignares qui n'ont pas encore compris que la banquise fond sous leurs pattes. La mise en service de la 5 G n'ayant d'autre objet que de donner à un pouvoir de plus en plus totalitaire les moyens de sa politique liberticide.

Rassurez-vous, les problèmes potentiels de ce vaste réseau ne feront qu'accentuer le travail de destruction de vos cervelles de moineaux, assuré avec brio par les médias aux mains des grandes sociétés qui veulent ainsi faire de la vie sur terre un enfer pour la grande masse des futurs esclaves.

De toute manière, comme il y a trop de monde sur cette planète, il convient de ne pas prendre de gants. La mise sur le marché d'un ballon d'essai pour les prochaines opérations de dépeuplement massif est à ce titre un parfait exemple des prochaines étapes.

Notre seul espoir réside dans les oiseaux, ceux-là même que vous avez de nouveau entendu chanter durant le confinement. Avec une bonne formation, ils peuvent devenir nos alliés en s'en prenant à ces maudits drones. Goélands, corbeaux freux, balbuzards et autres rapaces venez nous donner un coup de main. Nos libertés en ont un sacré coup dans l'aile, il n'y a plus que vous pour nous sauver de ce piège.

Voltigement leur.