Au moins 275 éléphants sont morts récemment dans des conditions mystérieuses au Botswana, dans la région du delta de l'Okavango ( nord ), très prisée des touristes, a-t-on appris jeudi 2 juillet de sources concordantes.
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« Nous avons reçu un rapport sur la mort de 356 éléphants dans le nord du delta de l'Okavango, et jusqu'à présent nous avons confirmé la mort de 275 pachydermes », a déclaré à l'AFP le directeur des parcs nationaux et de la faune du Botswana, Cyril Taolo.
« La cause de la mortalité est en train d'être déterminée. Nous avons envoyé des échantillons en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Canada pour des analyses. L'anthrax [ou maladie du charbon] est exclu. On ne soupçonne pas non plus des braconniers, puisque les animaux ont été retrouvés avec leurs défenses. »
Selon un rapport de l'ONG Elephants Without Borders ( EWB ) daté du 19 juin et transmis à la presse mercredi, 356 éléphants ont été retrouvés morts dans le delta de l'Okavango. On estime que la mort d'environ 70 % d'entre eux remonte « à environ un mois, tandis que le décès des 30 % restant semble plus récent, entre un jour et deux semaines », selon le directeur de l'ONG, Michael Chase, auteur du rapport.

Faibles, léthargiques et désorientés

Des éléphants en vie ont été observés très faibles, léthargiques, et certains désorientés et rencontrant des difficultés pour se déplacer, a précisé Michael Chase, ajoutant que les mâles et les femelles de tous âges semblaient concernés par cette
« maladie mystérieuse » : « On a observé un éléphant tournant en rond et incapable de changer de direction en dépit des encouragements des autres membres de la troupe. »
Le ministère du tourisme avait indiqué, fin mai, enquêter sur la mort mystérieuse d'une dizaine d'éléphants dans le delta de l'Okavango. Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 130 000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue.

En 2018, EWB avait créé la polémique en affirmant avoir identifié 90 carcasses de pachydermes, une situation décrite à l'époque par Michael Chase comme « le plus grave épisode de braconnage en Afrique », dont il ait été informé. Le gouvernement du Botswana avait alors vivement démenti ces chiffres, avançant que l'ONG n'avait en réalité dénombré que 53 carcasses d'éléphants, dont la majorité étaient morts « de cause naturelle ou de conflits entre l'homme et la faune ».