À Berlin, ce sont des milliers de personnes qui ont défilé le 1er août afin de protester contre les mesures imposées en Allemagne pour endiguer la pandémie de coronavirus, accusées de violer les droits et libertés des personnes. À Londres, des manifestants sont descendus dans les rues pour dénoncer les mesures prises par le Premier ministre du Royaume-Uni qui vient d'élargir l'obligation du port du masque. Il s'agit là-bas d'un mouvement de protestation qui se généralise.
Manifestations contre Covid et masques Berlin 1er aout 2020
© John MacDougall - AFPManifestations à Berlin contre les mesures restrictives imposées pour lutter contre la propagation du Covid-19, le 1er août 2020.
À Berlin, les manifestants protestaient contre les mesures imposées en Allemagne pour endiguer la pandémie de coronavirus, accusées de violer les droits et libertés des personnes. «Bas les masques», « Pas de vaccination obligatoire », ou « Retour des libertés ! » : une marée humaine a envahi les rues de Berlin le 1er août pour exiger la fin des restrictions mises en place afin de combattre le Covid-19. Si la marche était pacifiste, elle a tout de même été dispersée, non sans violence, par la police car les manifestants ne portaient pas de masques.

« Nous sommes la deuxième vague », « Résistance » ou encore « La plus grande théorie conspirationniste est la pandémie du nouveau coronavirus », ont scandé les manifestants sous un soleil de plomb. La mobilisation, baptisée « La fin de la pandémie - Jour de la liberté », estimée par la police à quelque 20 000 personnes, comprenait des libertaires, des « libres penseurs » et des militants anti-vaccination.

Globalement, le défilé s'est déroulé dans une ambiance bon enfant. Les manifestants ont dansé et chanté « Nous sommes des gens libres ! » sur l'air du groupe de rock Queen We Will Rock You. D'autres ont défilé avec des pancartes disant : « Nous faisons du bruit parce que vous volez notre liberté ! » et « Pensez ! Ne portez pas de masque ! ».



« La peur affaiblit le système immunitaire »


« Notre demande est de revenir à la démocratie », a déclaré à Reuters un manifestant qui a refusé de donner son nom. « Le masque qui nous asservit doit disparaître », a-t-il ajouté. Iris Bitzenmeier, une manifestante, a affirmé à l'AFP :
« C'est une pure tactique de peur : je ne vois pas du tout de danger avec le virus. Je ne connais pas d'autres personnes malades. J'ai connu beaucoup de malades en mars, des skieurs, des vacanciers, il se passait vraiment quelque chose en février, mais maintenant il n'y a plus de malades. »
Un avis que partage Anna-Maria Wetzel, arrivée avec une quinzaine d'amis du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) où elle a déjà participé à plusieurs rassemblements similaires à Stuttgart. Toujours citée par l'agence de presse française, elle avance que :
« Les gens qui ne s'informent pas d'eux-mêmes, à l'inverse de nous, restent ignorants et croient ce que le gouvernement leur dit. Ils entrent dans la peur que le gouvernement nous met dans la tête. Et la peur affaiblit le système immunitaire. »
Face à la masse de sceptiques se sont dressés plusieurs contre-manifestants, dont un cortège de « grands-mères contre l'extrême droite » qui ont traité ces militants de « nazis », d'après l'AFP.


Peu de manifestants portaient un masque, selon un journaliste de l'agence de presse sur place, et la distanciation physique d'un mètre cinquante normalement obligatoire n'était pas respectée. Après avoir sommé à plusieurs reprises les participants de respecter les gestes barrières, les forces de l'ordre ont décidé de dissoudre la manifestation en fin d'après-midi.

« Veuillez vous éloigner rapidement et si possible seul ou en petits groupes de l'ancien lieu de rassemblement », a twitté la police berlinoise qui, plus tôt, avait déjà indiqué avoir déposé plainte contre l'organisateur de l'événement en raison du « non-respect des règles d'hygiène ».

Selon la police citée par l'AFP, 45 agents des forces de l'ordre ont été blessés pendant les manifestations du 1er août dans la capitale allemande, dont certains lors de la marche « La fin de la pandémie - Jour de la liberté ».

D'après la même source, trois policiers touchés par des débris de vitres ont été hospitalisés. La police a fait état de 133 arrestations au cours de la journée. Plus de 1 100 policiers avaient été déployés sur les lieux des différentes manifestations.


Reprise par l'AFP, la porte-parole de la chancellerie Ulrike Demmer a évoqué le 3 août des comportements « inacceptables » dans les différents cortèges. « Les images que nous avons vues ce week-end sont inacceptables », a-t-elle fustigé, insistant : « Le comportement de beaucoup de manifestants n'est absolument pas justifié. »

Si l'Allemagne a jusqu'à présent été plutôt épargnée par la pandémie qui y a fait moins de 9 200 morts, les autorités s'alarment d'une lente reprise des infections. Le 1er août, leur nombre a augmenté de 955 par rapport à la veille, un niveau qui n'était plus atteint depuis le 9 mai, selon l'Institut sanitaire Robert Koch.
Manifestations anti masque berlin aout 2020
© Fabrizio Bensch - ReutersManifestations contre le port du masque à Berlin

À Londres, des manifestants ont protesté le munis de pancartes où l'on pouvait lire « La liberté plutôt que la peur », « Les masques sont des muselières », « Arrêtez la "nouvelle normalité", sauvez des vies », ou encore « Stop à la nazification du Royaume-Uni », ils ont marché en direction de Downing Street, rue abritant la résidence du Premier ministre, en scandant : « Retirez les masques ».


A leur départ de Hyde Park, certains ont prononcé des discours pour présenter leurs arguments. Piers Corbyn, le frère de l'ancien chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn, figurait notamment parmi les orateurs, et a soutenu qu'une mauvaise utilisation du masque le rendait plus dangereux qu'utile.

Vers un mouvement de contestation en Europe ?

Interrogés par l'agence de presse Ruptly, plusieurs manifestants ont également expliqué pourquoi ils s'opposaient à ces règles. L'un d'eux a confié :
« Nous sommes ici pour exercer notre droit démocratique de nos rassembler. [...] J'ai été infirmier en psychiatrie, et l'une des choses que nous avons apprises en tant qu'étudiants, c'est qu'il est considéré comme une agression de mettre de force quelque chose sur le corps d'une personne, sans son consentement. »
Un autre soutient que :
« Je ne pense pas que ce soit aussi meurtrier qu'on veuille nous le faire croire. Je pense que cela a plus à voir avec le vaccin. Il veulent que tout le monde se fasse vacciner alors que nous ne le souhaitons pas. »

Le Premier ministre Boris Johnson a annoncé le 31 juillet qu'à partir du 8 août, l'obligation du port du masque serait élargie aux musées, cinémas, galeries d'art et lieux de culte, en plus des magasins et supermarchés où elle est déjà en vigueur.

Cette manifestation organisée à Londres fait écho à un mouvement de contestation des mesures de lutte contre le Covid-19 qui prend de l'ampleur dans le monde, comme en témoigne le rassemblement massif qui s'est déroulé le 1er août à Berlin. Un cortège hétéroclite de plusieurs milliers de personnes - 20 000 selon la police - a réclamé l'abolition des mesures contraignantes visant à combattre le coronavirus, avant d'être dispersé par la police, les manifestants ne portant pas de masques.


Les mesures concernant le masque ne font par ailleurs pas consensus parmi les gouvernements européens : les Pays-Bas ont ainsi décidé de ne pas en imposer le port, jugeant que son efficacité n'avait pas été prouvée. La Suède, la Finlande, la Norvège et le Danemark ont pris une décision similaire.

Source des articles et des vidéos : RT & Youtube