J'aurais aimé changer de sujet, écrire un texte plus agréable (non seulement à lire, mais à rédiger). J'aurais aimé pouvoir vous faire rêver un peu, nous en avons tant besoin aujourd'hui. Tant besoin de merveilleux, tant besoin d'humain, tant besoin de cette beauté de l'homme, de la nature, de ce miracle naturel chaque jour renouvelé.
A Moscou aussi
Au lieu de cela, je me vois continuer à vous emmener dans les méandres malsains des délires technologiques totalitaires à Moscou. Une ville avec une histoire tellement riche, une ville-héros, une ville d'une beauté à couper le souffle ... réduite à organiser la soumission de sa population, chaque jour un peu plus, chaque fois un espace de liberté de perdu. Après les QR Codes pour les établissements de nuit et peut-être les administrations, voici que "
si ça marche" (et si l'on se tait "ça" va marcher), pour aller au restaurant, dans les salons de beauté et dans certains magasins, il vous faudra le fameux sésame électronique.
Quand en France, Macron met le couvre-feu et ferme les établissements le soir, à Moscou Sobianine fait le choix du contrôle total. Tous les chemins, et tous les fantasmes, mènent pourtant à la Rome de la soumission. Ca sent vraiment la fin de régime ...
Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Comme nous vous en avions parlé la semaine dernière, Moscou revient dans le giron des QR Codes, cette petite technologie qui permet de se lancer corps et âme dans l'impasse du contrôle total. Ainsi, cela avait déjà été annoncé : pour aller dans les établissements de nuit, il vous faut un QR Code, délivré sur la plateforme de la Mairie de Moscou (
voir notre texte ici).
"
Et si ça marche bien", dixit
Sobianine, alors il va être possible de prévoir l'obligation d'obtenir un QR Code pour aller dans les salons de beauté, dans les restaurants et dans les magasins, qui ne sont pas d'alimentation.
Bref, si vous voulez sortir, si vous voulez vivre normalement, puisque le système de contrôle par QR Code s'étend petit à petit à tous les domaines de la vie, il vous faut vous soumettre. Vous soumettre au contrôle. Accepter le contrôle comme un élément de votre vie - désormais. Ou vous vous privez d'accès au monde extérieur, votre monde accessible se réduisant proportionnellement à l'emprise technologique.
L'autre question étant de savoir ce que notre Iznogoud moscovite entend pas une réussite ou un échec ? Le premier critère, le plus évident, est la réaction sociale : plus l'on va se taire, plus nos dirigeants iront loin. Quant aux autres critères, ces individus n'étant pas des politiques, mais des manageurs fanatiques, si techniquement ça se passe bien, alors ce sera une réussite. La question des libertés individuelles, de la proportionnalité de la mesure, etc. sont des critères qui appartiennent au passé, à l'époque révolue de l'Etat de droit.
Et Sobianine a choisi sa voie pour obtenir la soumission de la population, une voie différente de celle choisie par Macron en France. Macron (
voir notre texte ici) a fait le choix de l'utilisation de la machine étatique contre la population, à la manière forte avec couvre-feu, fermeture des établissements le soir et contrôle de ceux qui sortent après 22 heures par des forces de police spécialement mises en place - puisque cela semble être le plus grand danger social en France pour les dirigeants. De son côté,
Sobianine a affirmé qu'il ne voyait pas ces mesures pour Moscou. Il est vrai qu'à la différence de mars, où la Grande Guerre Sanitaire avait été décrétée sur le plan fédéral, maintenant en Russie tout se fait en catimini, sans grandes déclarations, en tentant le grand-écart du tout est normal (organisation de festival de cinéma, incitation gouvernementale au tourisme intérieur, etc.) et du "on va tous mourir du Covid" ... si on n'est pas soumis.
Chaque pays choisit sa voie. Mais quelle qu'elle soit, elle mène à la soumission de la population à un dogme totalitaire sanitaire global et, puisque global, à la soumission de l'Etat et à l'instrumentalisation des structures étatiques, afin d'imposer aux populations des décisions qui ne sont pas prises au niveau national, tout en en faisant porter la responsabilité aux dirigeants nationaux / locaux.
Et ça ira de plus en plus loin, tant que nous nous soumettrons.
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