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La scène est digne d'un film d'horreur, décrit Der Spiegel : un champignon envahit le système nerveux de l'individu jusqu'à prendre le contrôle de ses moindres faits et gestes.

L'individu en question est une fourmi de l'espèce Camponotus leonardi et l'envahisseur un parasite de l'espèce Ophiocordyceps unilateralis ; parasitoïde plutôt que parasite, d'ailleurs : un parasite ne tue jamais son hôte, alors que O. unilateralis finit par détruire sa fourmi d'accueil.

Le champignon suit toujours le même mode opératoire : il infeste l'insecte, se répand dans son corps à travers son système nerveux et asservit l'animal jusqu'à le faire descendre de la canopée pour rejoindre le sol, où les conditions d'humidité et de température sont plus favorables au parasitoïde.

Avant de mourir, la fourmi mord dans une feuille. L'intrus se nourrit alors de l'animal pour se développer et disséminer ses spores, qui tombent sur une nouvelle victime.

Le phénomène est connu - sans être parfaitement compris. Des articles publiés début mars dans PLoS ONE et début mai dans BMC Ecology lèvent le voile sur le processus par lequel le champignon modifie le comportement de son hôte : l'envahisseur détruirait les muscles de sa proie. Reste maintenant à découvrir pourquoi les fourmis mordent dans une feuille au moment de mourir et ce toujours à la même heure du jour.