PETRINJA | Sept personnes au moins ont péri mardi dans un puissant séisme qui a secoué le centre de la Croatie, semant la panique, rasant des maisons et plongeant une ville dans le noir.
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La localité de Petrinja et ses alentours ont été durement touchés par la secousse de magnitude 6,4, également ressentie dans les pays voisins et même jusqu'à Vienne. Certains des 20 000 habitants s'apprêtaient à passer la nuit dehors par peur d'éventuelles répliques.




Selon l'Institut de géophysique américain (USGS), l'épicentre se situait à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Zagreb, dans la région de Sisak, secouée la veille par un tremblement de terre moins puissant.

« La recherche de survivants dans les décombres se poursui t», a déclaré tard mardi soir le ministère de l'Intérieur, tandis que l'Union européenne annonçait l'envoi d'aide.

Le responsable de la gestion des crises pour l'UE, Janez Lenarcic, a prévu notamment l'acheminement « de tentes hivernales, de lits et de sacs de couchage, ainsi que des conteneurs utilisables comme abris ». Il a annoncé qu'il se rendrait sur place mercredi.

Selon la police croate, une jeune fille a trouvé la mort à Petrinja et cinq autres personnes dans le village voisin de Glina. Une vingtaine de personnes sont blessées dont six grièvement.

L'électricité a été coupée à Petrinja et, à la nuit tombée, le centre-ville était encore plongé dans le noir. Sur la place principale, plusieurs bâtiments ont été complètement détruits. La police et l'armée s'affairaient à déblayer les débris à l'aide de pelleteuses.

«C'est un désastre », a dit à l'AFP Josip Horvat, un artiste de 44 ans qui vit dans la banlieue de Petrinja. Lorsque le séisme a frappé vers midi, il se trouvait dans le centre-ville en train de réparer la cheminée d'un ami endommagée dans la secousse de la veille. « Je me suis agrippé à la gouttière et j'ai prié Dieu que ça se termine aussi vite que possible ».

« Ce n'est pas sûr ici, c'est clair comme le jour », a déclaré sur les lieux le premier ministre Andrej Plenkovic, expliquant que les autorités allaient installer des conteneurs pour abriter les personnes dont les maisons étaient à risque.

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Nuit dans la voiture

Craignant une nouvelle secousse, des habitants comme Vesna, retraitée de 70 ans, s'apprêtaient cependant à passer la nuit dans leur voiture. « Mes petites-filles y sont déjà. On a peur de rentrer chez nous », dit-elle à l'AFP.

Des retraités se sont rassemblés dans un parc, enveloppés dans des couvertures.

« Tous les carreaux de la salle de bain sont cassés, toute la vaisselle est par terre », a raconté à l'AFP Marica Pavlovic, ancienne ouvrière de 72 ans. «Même si on voulait rentrer, on ne le pourrait pas, il n'y a plus d'électricité».

«La ville n'est plus qu'un champ de ruines. C'est la panique générale », a commenté le maire, Darinko Dumbovic.

L'hôpital de la ville était également privé d'électricité. La chaîne de télévision N1 a diffusé des images montrant des patients en train de s'éclairer avec leur téléphone portable.

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Centrale nucléaire à l'arrêt

Le séisme a aussi secoué la capitale Zagreb, où des habitants se sont précipités dans les rues et des tuiles de toits d'habitations se sont écrasées sur la chaussée, a constaté l'AFP.

Dans un supermarché, des marchandises sont tombées des rayonnages et des bouteilles se sont brisées au sol, selon des images postées sur les réseaux sociaux.

Le séisme a été ressenti jusqu'en Slovénie, en Serbie et en Bosnie, mais aussi en Autriche et en Hongrie.

La centrale nucléaire slovène de Krsko a été mise à l'arrêt «par précaution».

En mars, Zagreb avait été frappée par un tremblement de terre de magnitude 5,3 qui avait provoqué d'importants dommages.

Les Balkans sont une zone de forte activité sismique et les tremblements de terre y sont fréquents. En novembre 2019, plus de 50 personnes avaient été tuées en Albanie dans un séisme qui avait également fait des milliers de sans-abri.