Nul ne souhaite une véritable grande guerre car les frais d'un tel conflit dépasseraient les dividendes politiques. Il est difficile de prédire les conséquences d'un tel conflit étant donné que les enjeux sont très élevés. Mais une escalade non préméditée pourrait se produire. A l'instar de ce qui est arrivé en Europe en 1914, quand personne ne semblait vouloir déclencher une guerre, mais la logique des événements a eu pour résultat son déclenchement avec une durée supérieure à tout ce que les acteurs n'auraient pu imaginer.
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Espérons que tous les acteurs auront suffisamment de sagesse, de détermination et de patience pour trouver une solution positive. Pour l'instant, nous sommes loin d'un conflit grave, mais plus proche que début avril 2020 ou 2019. Malheureusement, nous sommes sur une pente descendante et difficile à dire combien de temps cela durera.

Afin d'éviter une guerre il est nécessaire de stabiliser la situation dans le Donbass. Le premier problème consiste précisément à stabiliser la situation. Ces dernières semaines, le nombre d'infraction du cessez-le-feu augmente, tout comme le nombre de victimes. Il faut revenir aux questions relatives au retrait d'armements lourds, à la mission de l'OSCE et à la surveillance du cessez-le-feu.

Le deuxième problème consiste à évoquer les questions relatives au processus de paix. La principale incertitude consiste à savoir dans quelle mesure tous les belligérants pourront faire preuve de souplesse. Les accords de Minsk ont été signés il y a longtemps, il est difficile de les mettre en œuvre à part entière, il faut faire preuve de disposition non pas à les revoir, mais à les moderniser. Dans quelle mesure les parties y sont-elles prêtes ? Ce n'est pas vraiment le cas actuellement, mais sans cela il sera impossible d'avancer.

Le troisième obstacle est qu'il est impossible de régler le problème du Donbass séparément du problème de la sécurité européenne. Kiev craindra toujours que la Russie puisse accumuler des forces pour lancer une intervention. Alors que la Russie aura toujours peur que l'infrastructure de l'OTAN se développera près de Voronej et de Belgorod. Il faut non seulement se pencher sur ce problème, mais également songer au rétablissement de l'architecture de la sécurité européenne à part entière. Plus exactement non pas au rétablissement, car il n'y a rien à rétablir, mais à sa construction. Et il ne s'agit pas du fait que les experts manquent d'imagination ou de qualification, mais du fait que les personnalités publiques manquent de volonté politique pour s'occuper sérieusement de ces problèmes.

Je pense que maintenant l'Ukraine tentera de renforcer la pression politique sur Moscou pour se distancer des accords de Minsk. Et ensuite les choses dépendront en grande partie de la position de l'Occident et des États-Unis. À quel niveau et dans quel format apporteront-ils leur soutien en cas d'escalade ? On l'ignore pour l'instant. Et je pense que personne ne connaît la réponse.