En quelques semaines, le Centre régional de pharmacovigilance de Tours a été inondé de signalements d'effets indésirables du vaccin AstraZeneca. Inquiétant !

vaccin covid
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Quatre vaccins sont autorisés en France : ceux de Pfizer-BioNTech,Moderna, AstraZeneca (désormais appelé Vaxzevria) et Johnson&Johnson, qui devrait être livré à partir du 19 avril. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), plus de 10 millions d'injections ont été réalisées au 1er avril 2021 dont plus de 1,9 million de doses de Vaxzevria ( AstraZeneca).

Mais les vaccins peuvent avoir des effets indésirables. Par exemple, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a confirmé le lien entre le vaccin AstraZeneca et de « rares cas de thrombose » tout en indiquant que la balance bénéfices / risques penchait toujours du côté des bénéfices.

1 400 signalements

Les 31 centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) collectent les effets indésirables de chacun des vaccins depuis le début de la vaccination. Or, fin mars-début avril, le CRPV de Tours est submergé par un afflux de signalements comme le révèlent nos confrères de France3 Centre-Val-de-Loire, le 7 avril 2021. Le Dr Annie-Pierre Jonville-Baré, responsable du CRPV de Tours et présidente du réseau national des CRPV explique :
« Fin mars, en 3 mois, on a fait l'activité de toute l'année 2020 en volumétrie, à peu près 1400 signalements dont une grosse proportion de vaccins, jusqu'à 200 par semaine et un pic du 15 au 21 mars avec plus de 200. Il y a eu très peu de Moderna dans la région et avec Pfizer pas beaucoup d'alertes puisque, plus les gens sont jeunes plus ils font des effets réactogènes - c'est-à-dire la fièvre, des douleurs musculaires qui durent 24 ou 48 heures - comme au début on a vacciné les personnes âgées dans les maisons de retraite ces effets, pas graves et très transitoires, on ne les a quasiment pas vus. On s'attendait à cette augmentation de signalements avec le vaccin AstraZeneca mais pas à ce point. »
La responsable du CRPV ajoute :
« On communique beaucoup pour demander aux patients de ne pas tout déclarer et l'ARS fait la même chose au niveau des médecins, la volumétrie a baissé mais la situation reste tendue. »
Pas de deuxième dose

Ainsi, il a été demandé de ne plus signaler tous les effets secondaires pour que le centre régional de pharmacovigilance puisse se concentrer sur les signalements graves, comme les thromboses et autres effets indésirables « très rare » du vaccin AstraZeneca.

La situation est inquiétante au point que la Haute autorité de santé (HAS) recommande de vacciner avec une deuxième dose différente les plus de 530 000 personnes qui ont reçu une première injection d'AstraZeneca ! C'est le cas, entre autres, pour 60 000 Mosellans.

Il faut rassurer les gens affirme le Dr Annie-Pierre Jonville-Baré. Il faut plutôt qu'ils voient ça comme un message rassurant plutôt qu'angoissant. »
Il fait quand même un peu peur ce vaccin...