Peut-on imaginer un peuple plus soumis, plus veule, plus asservi, plus ataraxique que le nôtre ? Il est un fait que nous avons perdu à la fois le sens de l'essentiel comme le ressort révolutionnaire qui, maintes fois dans notre histoire, a fait utilement trembler le prince au point, parfois, de le faire choir de son trône, sinon de le supprimer physiquement.
HJUI
Lorsque, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié vendredi 16 juillet pour France Info et Le Parisien/Aujourd'hui en France, plus de six Français sur dix se prononcent favorablement pour les nouvelles mesures sanitaires annoncées, lundi 12 juillet, par Emmanuel Macron et destinées, supposément, à lutter contre l'épidémie de Covid-19, l'on se dit que la tyrannie sanitaire macronienne n'est que le prodrome d'un conditionnement des masses qui s'annonce plus oppressif encore dans les années à venir.

À dessein, nous n'employons pas le terme galvaudé de « dictature » qui prend sa source dans une réalité historique et juridique bien précise, puisqu'il s'agit de la dictature telle qu'inventée par la Rome antique.

Au regard des événements de ces derniers jours - voire depuis seize mois -, il ne semble guère douteux que le despotisme et l'arbitraire du locataire de l'Élysée sont tout entier orientés vers la mise sous cloche implacable de la liberté (nous dirions même des libertés) au bénéfice d'une conception hautement aseptisée, prophylactique et médicalisée de la vie, du bien commun et de la Cité.

Il est frappant de constater l'aboulie, sinon l'indifférence asthénique et résignée de nos contemporains devant ce coup d'État permanent d'un Clemenceau au petit pied qui, bien que détenant à peine plus de pouvoirs qu'un gouverneur de Land - à force d'aliénations de souveraineté consenties par ses prédécesseurs -, entend bien en user et en abuser par ego-narcissisme. Il veut être un roi - dont il déplorait naguère l'absence cruelle en France - gouvernant en son conseil, il n'est, tout au plus, qu'un roitelet décidant seul en son conseil... de scientifiques.

Qu'à l'occasion de l'examen parlementaire de la loi, les nominaux représentants du peuple soient malmenés - ceux de la prétendue opposition, non les godillots marcheurs et autres courtisans-paillassons - par un exécutif méprisant, condescendant et très peu économe en roublardise, duperies et autres tartufferies, ne gêne en rien leurs électeurs, lesquels, indirectement mais nécessairement, sont insultés, offensés.

La « République » allégorique dont on les tympanise journellement leur a fait oublier la république réelle, cette res publica qui est d'autant plus l'affaire de tous qu'elle est ce souci politique primordial aujourd'hui ravalé à une concurrence effrénée de droits contradictoires au lieu d'être restée cette consociation collective de devoirs.

Le pouvoir macronien a parfaitement saisi son intérêt à tirer profit d'une flatterie généralisée des plus bas instincts consuméristes, d'une exacerbation de l'esprit de délation, d'un acculement à la peur, de la sidération des masses, illustrant à l'envi cet aphorisme de Paul Valéry : « Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion. »

Et ce peuple dont nous sommes n'a que les maîtres qu'il mérite...