Plus improbable, Liu Daliu, et ses camarades détenus, étaient également obligés à jouer quotidiennement pendant des heures au jeu en ligne World of Warcraft.
Les chefs de la prison gagnaient plus d'argent en forçant les détenus à jouer en ligne qu'en les obligeant à faire du travail manuel. Près de 300 prisonniers étaient obligés de jouer. Nous travaillions pendant 12 heures d'affilée. J'ai entendu dire qu'ils pouvaient gagner jusqu'à 570 livres par jour. Nous ne voyions jamais l'argent. Ils n'éteignaient jamais les ordinateurs. (...) Si je ne pouvais pas atteindre mon quota, ils me punissaient physiquement. Ils m'obligeaient à rester debout avec les mains en l'air, puis me frappaient quand je revenais dans les dortoirs. On continuait à jouer jusqu'à ce qu'on puisse à peine voir l'écran.Ce témoignage accablant vient encore une fois rappeler les dérives des jeux en ligne, particulièrement en Chine. Le phénomène du gold farming, ou "fermes d'or", consiste à employer des dizaines de joueurs assis pendant des heures pour accumuler des biens virtuels. Ces biens virtuels sont ensuite revendus en monnaie sonnante et trébuchante dans des sites de ventes en enchères en ligne ou sur le marché noir.

La Banque mondiale estime qu'environ 100 000 personnes travaillent pour l'industrie du "gold farming", dont 80 % en Chine.