«L'obligation vaccinale doit se soumettre aux principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et de non discrimination» et «ne doit être appliquée que quand elle est nécessaire», a affirmé la Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU.

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© Denis Balibouse / ReutersLa Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Michelle Bachelet, à Genève, en Suisse, le 3 novembre 2021.
L'obligation vaccinale se doit de toujours respecter les droits humains et la vaccination forcée n'est jamais acceptable, a mis en garde le 8 décembre la Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU. «En aucun cas les gens ne doivent être vaccinés de force, même si le refus d'une personne de se plier à une obligation vaccinale peut avoir des conséquences légales comme par exemple une amende appropriée», a déclaré l'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet.

«L'obligation vaccinale doit se soumettre aux principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et de non discrimination», a-t-elle encore souligné dans un message vidéo, lors d'un séminaire consacré aux thèmes des droits de l'homme et de l'accès aux soins.

Face à la cinquième vague d'infections de Covid-19, l'Autriche par exemple a décidé de rendre la vaccination obligatoire pour tous à partir du 1er février. L'Allemagne envisage également de le faire sous l'impulsion du nouveau chancelier Olaf Scholz. La présidente de Commission européenne Ursula von der Leyen a de son côté appelé à une discussion sur le sujet. Le maire de New York l'a aussi imposée récemment à tout le secteur privé.

En revanche, l'Organisation mondiale de la santé a insisté le 7 décembre encore sur le fait qu'il doit s'agir là d'un «recours de dernier ressort absolu» en raison des implications éthiques et pratiques. De très nombreux pays, comme la France par exemple, imposent déjà la vaccination contre le Covid-19 au personnel soignant.

L'obligation vaccinale ne doit être appliquée que quand elle est nécessaire

Pour Michelle Bachelet, «l'obligation vaccinale ne doit être appliquée que quand elle est nécessaire pour remplir des objectifs de santé cruciaux et ne devraient être envisagée que quand des mesures moins intrusives comme le port du masque et la distanciation sociale ont démontré qu'elles n'arrivaient pas à atteindre ces objectifs». Il faut aussi que les vaccins soient disponibles et accessibles à tous pour qu'une obligation vaccinale respecte les principes d'égalité et de non discrimination, a souligné la représentante des Nations unies, ajoutant qu'il fallait aussi qu'ils soient efficaces et sûrs avant qu'on ne les rende obligatoires.

En revanche, elle juge qu'il serait légitime de restreindre certains droits et libertés de ceux qui refusent de se plier à l'obligation vaccinale (accès aux écoles, hôpitaux ou d'autre espaces publics). Mais «là où des pénalités sont imposées, elles doivent faire l'objet d'un passage en revue par l'autorité judiciaire», a pointé l'ex-présidente du Chili, estimant que de manière générale toute obligation vaccinale devrait être fréquemment réexaminée.