Avocat réputé depuis de longues années dans le domaine de la santé et de la santé publique, Maitre Di Vizio s'est fait connaître du grand public à la faveur de la crise du covid. Il revient sur les différentes actions qu'il a mené depuis bientôt deux ans dans un entretien accordé à Nelly Fouks.
Fabrice Di Vizio
© InconnuFabrice Di Vizio
Nelly Fouks Précurseur dans la lutte contre le covidisme, vous êtes avocat spécialisé dans la santé.

Fabrice Di Vizio Je suis avocat dans le domaine de la santé et santé publique avec un cabinet à Paris, Rome et bientôt à Bruxelles. J'en avais un à Washington qui a dû fermer avec la crise du covid. Nous avons géré les crises de santé publique depuis vingt ans : H1N1, chikungunya, médiator, dossiers sur la réglementation des soins esthétiques. J'étais également enseignant et la fac de médecine où je faisais des cours sur le médicament et depuis une dizaine d'années j'explique qu'un jour, sans doute à la faveur d'une crise, l'industrie pharmaceutique poussera à ce qu'on réduise les délais d'obtention des autorisations de mise sur le marché (AMM) parce que ça fait vingt ans qu'elle se plaint que les délais sont trop longs, arguant qu'elle ne sauve pas assez de vie. Cela fait vingt ans qu'elle plaide pour un raccourcissement des délais et que les états s'y opposent. Mais à la faveur de la crise, les barrières sont tombées, l'industrie a poussé avec tout le poids de ses lobbyistes et les États pris de panique ont laissé faire. Le mouvement s'était enclenché avec les AMM fractionnées fréquentes en cancérologie pour des chimiothérapies innovantes, toujours plus chères mais pas plus efficaces, dont les autorisations sur le marché ne sont jamais délivrées.

Nelly Fouks Que pensez-vous de la santé publique en France ?

Fabrice Di Vizio La France n'a aucune culture de santé publique. Puisque l'obésité est l'un des facteurs de risque n°1 des formes graves du covid, on aurait pu impliquer les Français au travers d'une grande campagne télévisée pour mieux manger avec les meilleurs nutritionnistes, ce qui aurait eu un impact immédiat sur la santé publique et la santé des patients. Ce qui n'a pas été fait. La France a une culture de dépistage poussée parfois jusqu'à l'extrême notamment en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein chez les femmes à partir de 28 ans. Une aberration ! Par ailleurs, il n'existe aucun suivi de santé des patients en matière de prévention et notamment de prévention du vieillissement dont on ne peut bénéficier en France qu'à prix d'or.

Nelly Fouks Vous avez été le pionnier dans le combat contre les vaccins...

Fabrice Di Vizio Avant cela, dès février 2020, à l'époque où on nous encourageait à sortir au théâtre et aux restaurants, j'ai prévenu que l'épidémie allait flamber. Et pour une raison très simple. Il suffit d'avoir un peu de culture de santé publique pour savoir que le vecteur de toutes les épidémies est le voyage. La peste a été propagée par les canaux de commerce, la grippe espagnole par les déplacements des populations et des militaires. À partir du moment où Milan et la Lombardie, poumon économique de l'Italie, ont été mises en confinement, j'ai su que nous allions faire face à une flambée épidémique. Il faut savoir que la communauté chinoise sans doute la plus importante d'Europe se trouve en Lombardie. Que l'Italie prise de panique confine son poumon économique aurait dû nous interroger ce qui n'a pas été le cas. À l'époque, j'avais voulu publier des tribunes en expliquant comment se gère une épidémie. A savoir : il faut absolument
  1. protéger les soignants puisqu'on ne connaît pas le virus ;
  2. mettre en place des circuits de consultation pour éviter que les patients ne se contaminent entre eux ;
  3. mettre en place des jauges, des quarantaines, et surtout ne pas ouvrir grand les frontières.
Rien de tout cela n'a été fait.

Nelly Fouks Comment avez-vous réagi ?

Fabrice Di Vizio J'ai fait mes premiers recours en mars 2020 pour exiger des masques pour les soignants ce qui m'a valu de nombreuses critiques, y compris des médecins eux-mêmes qui m'accusaient de faire peur à la population, de chercher à surfer sur l'épidémie pour me faire un nom. On m'accusait d'être alarmiste alors qu'à ce moment-là, il fallait rassurer les gens, ce qui a bien changé depuis.

Nelly Fouks Ensuite, vous vous êtes engagé au côté de Raoult dans le combat de la chloroquine ?

Fabrice Di Vizio Avant cela, j'ai été à l'origine de la première plainte contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe lorsque l'ancienne ministre de la Santé a avoué dans Le Monde qu'elle savait et qu'elle avait averti. Qu'elle savait quoi ? Qu'elle avait averti qui et pour dire quoi ? Là encore j'ai été la cible de nombreuses critiques, on m'a accusé de populisme judiciaire. Des confrères critiquaient le fait qu'en pleine pandémie, on puisse demander des comptes à l'État, des médecins comme Jérôme Marty s'en indignaient mais si nous ne sommes plus capables de demander des comptes à l'État pour des milliers de morts, la justice ne sert à rien. D'ailleurs Agnès Buzyn a été mise en examen et on attend toujours que vienne le tour d'Edouard Philippe.

Pour répondre à votre question, je ne me suis pas vraiment mêlé de l'histoire de la chloroquine. J'ai conseillé aux médecins de ne pas aller devant un juge pour lever l'arrêt de sa prescription en arguant que c'était un sujet beaucoup trop sensible pour aller devant la justice laquelle risquait de geler la jurisprudence pour longtemps. Le juge n'est pas là pour pallier au manque de courage des médecins. C'est après tout cela qu'ensuite Raoult est venu me voir du fait de ma notoriété dans le milieu médical car il avait des ennuis avec le Conseil de l'Ordre.

Nelly Fouks Vous avez très vite pris position contre le vaccin ?

Fabrice Di Vizio Je me suis étonné qu'on prenne pour cible la population des plus de 75 ans pour laquelle on n'avait pas d'essais cliniques concluants ce qui amenait à raisonnablement se demander s'il ne s'agissait pas d'un essai clinique déguisé. Il me semble juste impossible d'interdire la chloroquine parce qu'elle n'a pas fait l'objet d'essais en double aveugle et d'affirmer ensuite que pour la vaccination « c'est pas pareil ». C'est à partir de ce « c'est pas pareil » qu'il y a eu je pense un basculement dans la crise. Mais les vaccins, c'est pas pareil, la troisième dose, aucun essai mais c'est pas pareil, les enfants pour lesquels il n'y a pas eu de cohortes suffisantes, c'est pas pareil. On bascule dans l'émotionnel. L'état ne peut pas avoir une règle et y déroger uniquement à son avantage.

Nelly Fouks Vous vous êtes ensuite engagé contre le passe sanitaire.

Fabrice Di Vizio Le passe sanitaire, c'est le combat de ma vie. La vaccination l'un dans l'autre, tant que ça reste de la liberté de chacun et de la responsabilité de chacun, qu'il s'agit d'une décision médicale prise dans un colloque médecin/patient avec une information claire, complète et détaillée, je n'ai rien contre. Ce n'est pas mon problème. Mais le médecin doit vous informer des avantages et des risques. Vous a-t-il informé des effets secondaires ? Non, c'est un problème. Vous a-t-il informé que le médicament est en phase 3 et sous AMM conditionnelle donc il est possible qu'à un moment il soit retiré du marché ? Est-ce qu'il vous a informé que les effets à moyen terme n'ont pas été évalués ?

Si toutes ces informations ne sont pas données, les personnes qui se vaccinent ne le font pas avec un consentement libre et éclairé.

Quant au passe sanitaire, c'est autre chose. Tant qu'il était réservé aux grands évènements, c'était une mesure débile et sans aucune utilité puisque le vaccin n'empêche pas la transmission.

- Si, à 80 % me répondait-on.

Ce n'est pas vrai. Et comment je sais que ce n'est pas vrai ? Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'une étude anglaise montre qu'il n'est manifestement pas efficace.

- D'accord, mais ce n'est pas suffisant.

Mais l'OMS le dit aussi, et plus, Moderna a lancé une grande étude sur les campus américains en novembre ou décembre dernier pour suivre les étudiants vaccinés afin de voir si le vaccin protège de la transmission. Comment pouvez-vous m'affirmer que le vaccin empêche la transmission alors qu'un des développeurs lance une grande étude nationale en lien avec la FDA pour savoir s'il protège ?

On me disait aussi, « Israël montre bien que le vaccin est la baguette magique qui permet de revivre ».

J'avais dit « la baguette magique n'existe pas en santé publique. Attendons quatre mois pour voir si le miracle se maintient ». Je ne pensais pas être prophète à ce point car aujourd'hui, ils revivent tellement que la seule chose qu'ils ont abandonné c'est le masque à l'extérieur qui ne sert à rien.

Nelly Fouks Pourquoi 4 ou 5 mois ?

Fabrice Di Vizio Parce que le problème d'un vaccin c'est la hauteur et la durée de la protection. Il nous manquait des données sur ces deux paramètres. Il protège à hauteur de combien ? Sur les formes graves pourquoi pas et pendant combien de temps ? Si le vaccin protège trois mois, vous le jetez à la poubelle, vous ne réglerez pas une épidémie avec. Si vous voulez vacciner toute la population tous les trois mois, ce n'est pas possible.

L'histoire se répète avec la troisième dose. On n'a aucune idée de sa durée d'efficacité, surtout avec l'arrivée de nouveaux variants. D'autant que moi ce qui me pose problème, ce n'est pas tant la vaccination individuelle que la vaccination de masse. Je suis opposé à cette vaccination de masse parce que j'ai démontré que nous n'avons aucune idée des effets secondaires à moyen terme et qu'avec un problème d'échelle même s'ils sont rares, cela fait quand même énormément de personnes impactées.

Avec le recul sur le vaccin H1N1, on a démontré que les effets secondaires apparaissaient à six voire neuf mois de l'injection. Des études ont mis en évidence que l'apparition des principaux effets secondaires des médicaments innovants vaccin compris, se faisaient dans les trois à quatre ans. Si vous vaccinez la terre entière avec un produit sous AMM conditionnelle et que vous découvrez des effets secondaires rares, à effet d'échelle c'est une catastrophe.

Nelly Fouks Quid donc du passe sanitaire ?

Fabrice Di Vizio Le passe sanitaire est un instrument de contrainte et de chantage pour pousser les gens à se faire vacciner. Lors de sa mise en place en juillet, j'avais averti :
« si vous mettez le doigt dans cet engrenage, vous n'en sortirez pas. Vous avez un passe sanitaire à vie et vous créez une nouvelle forme de société. En faisant croire aux gens qu'ils sont en sécurité alors que ce n'est pas vrai, vous êtes obligé d'accorder un avantage aux vaccinés et lorsque vous allez leur retirer, ça va commencer à grincer des dents. Il vous faudra donc aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus avant dans la contrainte et le chantage. Et vous basculez dans une société totalitaire. »
On m'a reproché de l'avoir dit, mais le passe sanitaire est un viol, une extorsion de consentement. Je dois mettre en jeu mon intégrité physique sous peine de ne pas retrouver ma liberté. C'est une contrainte morale, c'est une contrainte juridique.

Nelly Fouks Concernant le passe sanitaire, une jeune cancéreuse a été refusée à Curie pour des soins de avec envoi de la Bac pour l'empêcher de rentrer et l'association Rester Libre a fait une action de shaming pour demander le licenciement du directeur. Mais vous aviez dit qu'en dernier ressort, c'était au chef de service de décider de laisser entrer des patients sans passe...

Fabrice Di Vizio Absolument. Le chef de service, a, selon les textes, la possibilité de permettre l'accès aux patients sans passe sanitaire dès lors que la continuité des soins s'en trouverait menacée. D'autre part, le Conseil de l'Ordre avait quand même dit, timidement, mais dit quand même, que le passe sanitaire n'était pas sans poser problème à l'hôpital. Et le fait est qu'on assiste aujourd'hui à un excès de zèle de la part des médecins qui vous disent parfois « pas de vaccin pas de traitement », alors que c'est illégal. C'est en quelque sorte une société de kapo. Le nazisme a pris parce qu'il a eu des relais partout et que les gens ont fait de l'excès de zèle. Il n'existait plus qu'une seule vision du monde, d'un monde meilleur et que dans un monde meilleur, comme aujourd'hui, les décideurs détiennent la vérité. Il faut prendre conscience qu'un jour on va le payer très, très cher. On a induit une discrimination à raison de l'état de santé qui ne pourra pas s'arrêter. Parce que finalement Macron a dit le virus ne sera pas toujours là, le passe sanitaire n'a pas vocation à être permanent parce que le virus ne sera pas toujours là. Mais s'il est toujours là, que fait-on ?

Nelly Fouks Pensez-vous que le passe sanitaire puisse s'adjoindre un passe carbone ?

Fabrice Di Vizio Est-ce que le passe sanitaire est le commencement ou l'aboutissement d'un autre passe ? La vignette qui interdit l'accès des vieilles voitures aux centres villes a-t-elle un sens ? Est-ce que ce sont les vieilles voitures qui polluent ? Quel est leur impact réel ? Par contre on adore la voiture électrique. Et regardez New Delhi qui a fait le premier confinement climatique. Et le Conseil d'État qui vous explique que l'écologie est devenue un principe à valeur constitutionnelle voire plus et que les éoliennes c'est bien. Quand vous êtes anti-éolien, dubitatif sur la voiture électrique et sur le vaccin, vous êtes un gueux, vous ne faites plus partie de la société. Mais ce n'est jamais que l'intuition première des Gilets jaunes qui au départ nous disaient, il y a deux France, celle qui décide, qui théorise et celle qui vit et qui pratique. Et c'est ce creuset entre les deux qui pose problème. Prenez Schiappa, ou Macron ou tous ces élus qui font la fête sans masque, qui serrent des mains mais qui nous donnent des directives et ne cessent de nous culpabiliser, nous Français de base, alors qu'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes les règles qu'ils imposent à la population. Mais ça, personne ne le voit. Pourquoi une telle adhésion ? Parce qu'on allume tout de suite un contre-feu sur la peur, sur le bouc émissaire, sur les non vaxx dangereux, sur la fille de 11 ans de Castex qui l'a contaminé. On reprend tout de suite le contrôle de l'émotion des gens.

Nelly Fouks Au Canada, on installe déjà des bornes à l'entrée des commerces et de nombreux établissements pour contrôler les passe sanitaires...

Fabrice Di Vizio Oui, c'est la suite. C'est pour cela que les faux passes sanitaires sont dangereux à plusieurs titres.

En santé publique, il y a quand même une épidémie, il faut faire attention à ne pas fausser les choses. Je peux également entendre que ce ne soit pas exactement la même chose sur le plan du traitement pour un vacciné qu'un non vacciné. Judiciairement, je pensais que cela allait cogner fort, mais finalement non je m'attendais à pire. En fait c'est également dangereux car à terme on saura détecter qui est vacciné et qui ne l'est pas. Et j'approuve Olivier Véran lorsqu'il dit que toute personne porteuse d'un faux passe qui voudrait se faire vacciner ne serait pas poursuivie. On doit toujours être capable de sortir du mensonge sans craindre les foudres de la justice pénale, sinon cela posera un problème sur le plan de la santé. Demain il y aura peut-être Valvena sur le marché peut-être que les non vaxx voudront se faire vacciner. Le passe sanitaire instaure une discrimination par l'argent. Personnellement, il ne me gêne pas. Et si on me demande un test, je fais un auto-test. On trouve facilement un professionnel pour le superviser sur Doctotolib

Allons plus loin. Si l'enjeu de tout ça c'était de réfléchir au type de société dans laquelle on veut vivre ? Il y a une opportunité pour ça. C'est un vrai débat. J'oppose la culture de la formation à celle de l'information. L'information est souvent déformée et vous ne donne pas la capacité à prendre du recul. L'historien doit raconter les faits. Et pour cela, il faut revenir aux sources. Je reviens à la culture de la source.

Nelly Fouks Pourquoi TPMP ?

Fabrice Di Vizio Je n'y vais plus, c'est un choix que j'ai fait. En fait TPMP, c'était l'année dernière parce qu'il y avait besoin d'informer les gens avec une information objective. Aujourd'hui, je considère que l'information est passée et que celui qui ne sait pas ne veut pas savoir. Internet regorge d'informations. TPMP, j'y suis allé quinze ou vingt fois ce qui m'a permis de toucher environ vingt millions de personnes. Si elles ne sont pas capables d'informer elles-mêmes vingt millions de personnes, c'est que quelque chose ne fonctionne pas. Aujourd'hui, je pense qu'il faut passer à l'étape d'après, il est temps d'aller ailleurs, mais je ne sais pas encore où. J'ai une chronique régulière sur Beur FM.

Et il y a quelques médias alternatifs qui me proposent des choses et je réfléchis aussi à créer mon propre canal de diffusion pour faire de l'enseignement, partager ce que je fais, et donc c'est aussi intéressant d'avoir le temps de le faire. Pour un débat avec Zemmour on est en train de discuter sur un format de 35mn sur une chaîne alternative. Aujourd'hui le pense que l'année dernière était le temps de la polémique, du débat, de l'explication. Le temps du débat est fini, on a toujours les mêmes arguments. J'ai été sur TPMP pendant six mois. Et finalement, Cyril a choisi de se faire vacciner et il ne laisse plus vraiment la parole aux opposants. Je ne suis pas indispensable. Marie-Estelle Dupont fait très bien le job, chez Pascal Praud il y a suffisamment d'audience pour que les gens commencent à se poser des questions, est-ce qu'il faut que je continue à m'impliquer et si oui, jusqu'où ? Je ne suis pas le sauveur du monde, j'ai fait ce que j'avais à faire. J'essaie de créer des évènements alternatifs comme des conférences. J'essaie d'apporter de la bienveillance et j'y mets beaucoup de temps et beaucoup d'argent.
Note de Nelly Fouks

Cette interview a été faite la veille de la déclaration de Castex sur la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal. Le soir même Fabrice Di Vizio reprenait le combat. Il vient de créer une association de non vaccinés et mènera de nombreuses actions entre autre autres juridiques et de lobbying auprès des élus.
Source de l'article publié le 22 décembre 2021 : Le Courrier des Stratèges