Mélatonine
© Mercola
La mélatonine est une hormone synthétisée dans votre glande pinéale et plusieurs autres organes, voire dans la plupart des cellules, y compris les monocytes pulmonaires humains et les macrophages, car elle est en fait synthétisée dans vos mitochondries.

Bien qu'elle soit plus connue comme un régulateur naturel du sommeil, la mélatonine possède également de nombreuses autres fonctions importantes. Notamment, elle joue un rôle important dans la prévention du cancer et peut prévenir ou améliorer certaines maladies auto-immunes, telles que le diabète de type 1.

Elle possède également des propriétés anticonvulsivantes et antiexcitotoxiques, et c'est un puissant antioxydant avec la rare capacité de pénétrer dans vos mitochondries, où elle contribue à prévenir les déficiences mitochondriales, la défaillance énergétique et la mort des mitochondries endommagées par l'oxydation. En outre, elle :
  • Stimule la fonction immunitaire.
  • Contribue à recharger le glutathion (la carence en glutathion est liée à la gravité du COVID-19).
  • Peut améliorer le traitement de certaines maladies bactériennes, dont la tuberculose.
  • Contribue à réguler l'expression des gènes via une série d'enzymes.
La mélatonine joue également un rôle important dans le traitement du COVID-19

Au cours des deux dernières années, la mélatonine est devenue une arme surprise contre le COVID-19. Il est démontré qu'elle joue un rôle dans les infections virales, bactériennes et fongiques et dès juin 2020, les chercheurs ont suggéré qu'elle pourrait être un complément important au traitement contre le COVID-19. Selon les auteurs de cet article, la mélatonine atténue plusieurs caractéristiques pathologiques du COVID-19, notamment :
  • Stress oxydatif et inflammation excessifs
  • Réponse immunitaire exagérée entraînant une tempête de cytokines
  • Lésion pulmonaire aiguë
  • Syndrome de détresse respiratoire aiguë
En octobre 2020, une revue scientifique, « Melatonin Potentials Against Viral Infections Incluant COVID-19: Current Evidence and New Findings » (Les potentiels de la mélatonine contre les infections virales incluant le COVID-19 : données actuelles et nouvelles découvertes), a résumé les mécanismes par lesquels la mélatonine peut protéger contre les infections virales telles que le virus respiratoire syncytial, l'hépatite virale, la myocardite virale, Ébola, le virus du Nil occidental et le virus de la dengue.

Sur la base de ces découvertes collectives, il a été émis l'hypothèse que la mélatonine pourrait offrir une protection similaire contre le SRAS-CoV-2. Une base mécanistique à cela concerne les effets de la mélatonine sur les kinases activées par p21 (PAK), une famille de sérine et de thréonine kinases.

La mélatonine réduit la mortalité liée au COVID-19

Ensuite, le dernier jour de 2021, Melatonin Research a publié un commentaire sur une étude d'octobre 2021 menée par Hasan et. al., qui ont découvert que la mélatonine réduisait considérablement la mortalité lorsqu'elle était administrée à des patients COVID gravement infectés. Selon les auteurs :
« Dans un essai clinique unicentrique, ouvert et randomisé, il a été observé que le traitement à la mélatonine réduisait le taux de mortalité de 93 % chez les patients COVID-19 gravement infectés par rapport au groupe témoin.

Il s'agit apparemment du premier rapport à montrer une réduction aussi importante de la mortalité chez les personnes gravement infectées par le COVID-19 avec un traitement simple. Si cette observation est confirmée par des essais cliniques plus rigoureux, la mélatonine pourrait devenir une arme importante pour lutter contre cette pandémie. »
Les commentateurs soulignent qu'à moins de 5 $ par traitement, la mélatonine est un ajout rentable à tout plan de traitement. À titre de comparaison, les anticorps monoclonaux de Regeneron coûtent environ 2 100 $ par dose et le remdesivir coûte 3 100 $ par traitement. La mélatonine ne présente pas non plus d'effets secondaires graves. Elle peut donc être universellement utilisée.

L'essai de Hasan a inclus 158 patients atteints du COVID et hospitalisés, âgés de 18 à 80 ans. Tous avaient confirmé une infection sévère au SRAS-CoV-2.

82 des patients ont été inclus dans le groupe mélatonine et ont reçu 10 milligrammes (mg) de mélatonine une demi-heure avant le coucher pendant 14 jours, en plus des soins thérapeutiques standard, qui comprenaient l'intubation à l'oxygène, le remdesivir, la lévofloxacine (un antibiotique pour la protection contre les infections bactériennes secondaires), la dexaméthasone (un anti-inflammatoire) et l'énoxaparine (un anticoagulant).

Dans le groupe de soins standard uniquement, 13 des 76 patients sont décédés (17,1 %), contre un seul des 82 patients (1,2 %) qui ont reçu de la mélatonine en plus des autres soins. C'est une réduction de la mortalité de 93 %, ce qui est assez remarquable. Trois mécanismes d'action responsables de ce succès semblent être une combinaison de ses activités antioxydante, anti-inflammatoire et immunorégulatrice.

Au cours de la deuxième semaine d'infection, une période où la situation des patients sévèrement infectés peut s'aggraver de façon drastique, le groupe mélatonine s'en est bien mieux sorti que le groupe de soins standard uniquement, avec seulement deux patients développant une septicémie, contre huit dans le groupe des soins standard seuls.

L'essai de Hasan soutient également les résultats d'une série de cas cliniques publiée en 2020, où les patients diagnostiqués avec une pneumonie COVID-19 ont reçu 36 à 72 mg de mélatonine par voie intraveineuse par jour, en quatre doses divisées, en tant que traitement d'appoint aux soins standard.

Tous les patients ayant reçu de la mélatonine se sont améliorés en quatre à cinq jours et tous ont survécu. En moyenne, ceux qui ont reçu de la mélatonine sont sortis de l'hôpital après 7,3 jours, contre 13 jours pour ceux qui n'ont pas reçu de mélatonine.

Comment la mélatonine prévient la septicémie

Ce n'est pas la première fois que la mélatonine est citée pour sa capacité à prévenir et à traiter la septicémie. Un article de 2010 paru dans The Journal of Critical Care a noté que la mélatonine contribue à prévenir et à inverser les symptômes du choc septique en :
  • Diminuant la synthèse des cytokines pro-inflammatoires ;
  • Prévenant les dommages oxydatifs, l'endotoxémie et les altérations métaboliques induits par les lipopolysaccharides (LPS) ;
  • Réprimant l'expression génique de la mauvaise forme d'oxyde nitrique, l'oxyde nitrique synthase inductible (iNOS) ;
  • Prévenant l'apoptose (mort cellulaire).
De même, une étude de 2014 parue dans le Journal of Pineal Research a souligné que la mélatonine s'accumule dans les mitochondries et a une activité à la fois antioxydante et anti-inflammatoire qui pourrait être utile dans le traitement de la septicémie.

Il s'agissait d'une étude d'escalade de dose de phase 1 chez des volontaires sains pour évaluer la tolérance et les effets sur la santé de la mélatonine à diverses doses. Ils ont également évalué l'effet de la mélatonine dans un modèle de sang total ex vivo imitant une septicémie.

Aucun effet indésirable n'a été signalé pour des doses allant de 20 à 100 mg, et les tests sur modèle sanguin ont révélé que la mélatonine et son métabolite la 6-hydroxymélatonine « avaient des effets bénéfiques sur le dysfonctionnement mitochondrial induit par la septicémie, le stress oxydatif et les réponses cytokiniques... ».

La mélatonine possède de nombreux mécanismes d'action

En ce qui concerne les infections virales, la mélatonine ne cible pas réellement le virus lui-même. Elle aide principalement l'hôte, en réduisant la réaction excessive des cellules hôtes face à l'agent pathogène, augmentant ainsi la tolérance de l'hôte au virus. Comme expliqué dans le commentaire présenté sur Melatonin Research, « cette tolérance laisse à l'hôte suffisamment de temps pour développer la réponse immunitaire adaptative et enfin éradiquer les agents pathogènes envahissants ».

En régulant vos réponses immunitaires, la mélatonine contribue également à prévenir les tempêtes de cytokines, qui finissent par tuer certains patients atteints d'une infection grave au SRAS-CoV-2. La mélatonine est également un cytoprotecteur connu avec des propriétés neuroprotectrices qui peuvent potentiellement réduire les séquelles neurologiques documentées chez les patients infectés par le COVID-19.

Une partie des avantages de la mélatonine contre le COVID peut également être liée au fait qu'elle améliore la signalisation de la vitamine D et, ensemble, la mélatonine et la vitamine D améliorent de manière synergique votre fonction mitochondriale. En fait, vos mitochondries sont les cibles finales communes aux deux.

J'ai écrit de nombreux articles détaillant l'importance de l'optimisation de la vitamine D pour prévenir l'infection par le SRAS-CoV-2 et un COVID-19 plus grave. Les preuves de cela sont franchement considérables, et l'augmentation du taux de vitamine D dans la population générale peut être l'une des stratégies de prévention les plus importantes à notre disposition. La mélatonine peut également combattre l'infection par le SRAS-CoV-2 en :
► Ayant un effet antibactérien sur les globules blancs dénommés neutrophiles (un nombre élevé de neutrophiles est un indicateur d'infection).

► Supprimant le stress oxydatif.

► Régulant la pression artérielle (un facteur de risque du COVID-19 sévère).

► Améliorant les défauts métaboliques associés au diabète et à la résistance à l'insuline (facteurs de risque de COVID-19 sévère) via l'inhibition du système rénine-angiotensine (SRA).

► Protégeant les cellules souches mésenchymateuses (CSM, dont il est démontré qu'elles améliorent l'infection sévère par le SRAS-CoV-2) contre les blessures et en améliorant leurs activités biologiques.

► Favorisant l'immunité à médiation cellulaire et humorale.Favorisant la synthèse de cellules progénitrices pour les macrophages et les granulocytes, les cellules tueuses naturelles (NK) et les cellules T auxiliaires, en particulier les cellules CD4+.

► Inhibant les inflammasomes NLRP3. Les inflammasomes font partie de votre réponse immunitaire naturelle. Lorsqu'un agent pathogène est détecté, les inflammasomes sont activés et commencent à libérer des cytokines pro-inflammatoires. L'inflammasome NLRP3, en particulier, est identifié comme l'un des principaux responsables du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et des lésions pulmonaires aiguës, qui sont tous deux des conséquences potentielles de l'infection au COVID-19.
La mélatonine réduit le risque de test COVID-19 positif

Les données de la Cleveland Clinic soutiennent également l'utilisation de la mélatonine. Les chercheurs ont analysé les données des patients du registre COVID-19 de la Cleveland Clinic à l'aide d'une plate-forme d'intelligence artificielle conçue pour identifier les médicaments qui peuvent être réaffectés.

En identifiant les manifestations cliniques et les pathologies partagées par le COVID-19 et 64 autres maladies, ils ont pu conclure que certaines protéines associées aux maladies chroniques ont un lien fort avec les protéines du SRAS-CoV-2. En d'autres termes, un certain nombre de protéines semblent jouer un rôle clé dans les pathologies observées à la fois dans le COVID-19 et dans d'autres maladies chroniques.

Ces connexions suggèrent que les médicaments déjà utilisés pour une maladie chronique peuvent être réaffectés et utilisés dans le traitement du COVID-19, car il agit sur une ou plusieurs cibles biologiques partagées. La mélatonine s'est démarquée à cet égard. Les patients qui utilisaient de la mélatonine comme complément présentaient, en moyenne, un risque inférieur de 28 % d'être testés positifs pour le SRAS-CoV-2. Les Noirs qui utilisaient de la mélatonine étaient 52 % moins susceptibles d'être testés positifs pour le virus.

Malheureusement, deux points de données clés manquants dans l'analyse sont le dosage utilisé et la durée de la supplémentation. Ces données n'ont pas été incluses dans le registre des patients. Nous ne savons donc pas quelle quantité de mélatonine est nécessaire, ni combien de temps vous devez la prendre, pour réduire votre risque d'infection par le SRAS-CoV-2 au degré présenté dans cette étude.

La mélatonine fait partie intégrante du protocole de première ligne

Début 2020, la Front Line COVID-19 Critical Care Alliance (FLCCC) a développé des protocoles de traitement préventif, ambulatoire et hospitalier basés sur les connaissances des médecins de soins intensifs fondateurs. Le Dr Paul Marik, un médecin de soins intensifs connu pour son protocole contre la septicémie à la vitamine C qui sauve des vies, est l'un de ces médecins.

Le Dr Paul Marik a publié un article dans le Journal of Thoracic Disease en février 2020 donnant la justification scientifique de l'utilisation de la mélatonine pour contribuer à réguler le déséquilibre oxydatif et le dysfonctionnement mitochondrial qui survient couramment en cas de septicémie.

Cet article fut suivi par un autre article publié dans Frontiers in Medicine en mai 2020, dans lequel lui et une équipe de scientifiques ont présenté un algorithme thérapeutique pour la mélatonine dans le traitement du COVID-19 en particulier. « Les multiples actions de la mélatonine en tant qu'anti-inflammatoire, antioxydant et antiviral (contre d'autres virus) en font un choix raisonnable à utiliser », ont-ils écrit.

Sur la base de ses mécanismes d'action connus, la FLCCC a inclus dès le départ la mélatonine dans ses protocoles de traitement précoce et de traitement hospitalier. Vous pouvez télécharger les protocoles les plus récents sur le site Web de la FLCCC.

En tant que thérapie de soutien, la FLCCC recommande de prendre 6 mg avant le coucher si vous traitez un COVID-19 symptomatique précoce ou léger. Le protocole de traitement hospitalier prévoit de 6 à 12 mg de mélatonine le soir, jusqu'à la sortie.

Pour les patients qui traitent le syndrome du COVID-19 de longue durée, ils recommandent la prise de 2 à 12 mg le soir. Commencez par une faible dose et augmentez selon votre tolérance. Si votre sommeil est perturbé, réduisez votre dose (de faibles doses de mélatonine vous aideront à vous endormir, tandis que des doses plus élevées peuvent déclencher des insomnies).

Directives générales pour la supplémentation

Bien que les doses suggérées lorsqu'elles sont utilisées contre le COVID soient nettement plus élevées que ce que vous prendriez normalement pour améliorer votre sommeil, il ne semble pas y avoir de danger pour ces doses. La recherche n'a découvert aucun effet indésirable pour des doses allant de 20 à 100 mg.

Ces gammes de doses sont jusqu'à 100 fois supérieures à une dose conservatrice typique de 0,5 mg. Toutefois, il est encourageant de constater qu'aucun effet indésirable n'a été observé à ces doses élevées. Il serait toutefois prudent de n'utiliser des doses aussi élevées que pendant des périodes limitées dans les cas où vous pourriez en avoir besoin.

Quelle que soit la dose que vous prenez (et je recommande de commencer faiblement, à 1 mg ou moins), assurez-vous de prendre de la mélatonine le soir, avant de vous coucher. L'augmentation du taux de mélatonine est la raison pour laquelle vous vous sentez somnolent le soir. Il est donc déconseillé de la prendre le matin ou pendant la journée, lorsque votre taux naturel est (et devrait être) bas.

La mélatonine est également mieux prise par voie sublinguale, soit sous forme de spray ou de comprimé sublingual. Par voie sublinguale, elle peut entrer directement dans votre circulation sanguine et n'a pas besoin de transiter par le tube digestif. Par conséquent, son effet se fera sentir plus rapidement.
EN BREF
  • Bien qu'elle soit plus connue comme un régulateur naturel du sommeil, la mélatonine possède également de nombreuses autres fonctions importantes. Elle renforce la fonction immunitaire, contribue à recharger le glutathion et peut améliorer le traitement de certaines maladies bactériennes. Elle possède des propriétés anticonvulsivantes et antiexcitotoxiques, et c'est un puissant antioxydant avec la rare capacité de pénétrer dans vos mitochondries
  • Dans les cas d'infection virale, la mélatonine réduit la réaction excessive des cellules hôtes face à l'agent pathogène, augmentant ainsi la tolérance de l'hôte au virus. Cela donne à l'hôte le temps de développer la réponse immunitaire adaptative et d'éradiquer l'agent pathogène invasif
  • La mélatonine atténue plusieurs caractéristiques pathologiques du COVID-19, notamment un stress oxydatif et une inflammation excessifs, une réponse immunitaire exagérée entraînant une tempête de cytokines, une lésion pulmonaire aiguë et un syndrome de détresse respiratoire aiguë
  • Une étude d'octobre 2021 a révélé que la mélatonine réduisait considérablement la mortalité lorsqu'elle était administrée à des patients COVID gravement infectés. Dans le groupe de soins standard uniquement, 13 des 76 patients sont décédés (17,1 %), contre un seul des 82 patients (1,2 %) qui ont reçu de la mélatonine en plus des soins standard, soit une réduction de la mortalité de 93 %