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© Ed JONES / AFPDes opérations policières pour briser le Convoi de la liberté ont été lancées.
Vendredi 18 février, les autorités policières locales et fédérales d'Ottawa, capitale du Canada, ont lancé des opérations agressives visant à déloger le mouvement massif de manifestants contre les restrictions sanitaires mises en place par Justin Trudeau. À cette occasion, les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes et des chevaux.

De ces évènements, une image aura particulièrement marqué les esprits, celle où une femme âgée et handicapée semble se faire piétiner sous les sabots d'un cheval monté par un policier :


La police fait usage d'un arsenal répressif à l'endroit des manifestants et procède à des arrestations

Le vendredi matin, afin de garantir la sécurité des députés, la Chambre des communes avait décidé de suspendre le débat parlementaire en cours sur la loi sur les mesures d'urgence, invoquée par le Premier ministre, Justin Trudeau, le 14 février. Cette loi vise à donner à la police des pouvoirs exceptionnels, assortis de tout un panel répressif. Les banques ont désormais également la capacité de geler sans préavis les comptes des manifestants ou de leurs soutiens, sans passer au préalable par une cour de justice. Un soupçon suffit. Désormais, les levées de fonds, en particulier celles venant de l'étranger, sont également contrôlées.

Dès le début de la matinée, vendredi, des milliers de policiers, selon le Daily Wire, issus de sept corps canadiens - agents de la ville d'Ottawa, de la province de l'Ontario, de la Sûreté du Québec, ou encore de la Gendarmerie royale du Canada, accompagnés par des blindés mais aussi par des tireurs d'élite positionnés sur les toits, ont été déployés dans le centre-ville d'Ottawa. Très vite, afin d'empêcher toute potentielle arrivée de renforts de manifestants, tous les accès ont été bloqués. Ils ont fermé les bretelles d'autoroute permettant l'accès à la ville et instauré une centaine de points de contrôle.


Commentaire : Selon certaines sources, les forces de l'ONU auraient été utilisées lors de cette opération.



La veille, Christopher Barber, un camionneur de la Saskatchewan et Tamara Lich, présidente du « convoi de la liberté », qui fut à l'initiative de la première levée de fonds de plus de dix millions de dollars en soutien aux manifestants, ont été interpellés par la police. Le lendemain, Daniel Bulford, un organisateur du convoi et un ancien tireur d'élite de la Gendarmerie royale du Canada, s'est rendu pacifiquement à la police, après avoir appris par les médias que son arrestation avait été demandée.


En outre, les autorités ont indiqué avoir arrêté 190 manifestants et remorqué une cinquantaine de véhicules.

Les vidéos des violences policières enflamment la toile

Sur les réseaux sociaux, de nombreux actes de violence ont choqué l'opinion publique à travers le monde. Selon la police d'Ottawa, cette montée en tension a été causée par les manifestants, ce que les participants au convoi réfutent. La police a aussi accusé les manifestants d'avoir placé leurs enfants « en première ligne », en guise de boucliers, même si aucune preuve n'a été apportée à ce jour. Sur les réseaux sociaux, en revanche, il est possible de voir des policiers charger les manifestants, qui comprennent femmes et enfants.


Une vidéo relayée par une journaliste de Fox News comptant plus d'un million d'abonnés sur Twitter, a particulièrement choqué. Celle d'une femme qui semble se faire piétiner sous les sabots d'un cheval monté par un policier. Selon The Post Millenial, la victime, actuellement hospitalisée, a été identifiée. Il s'agirait de Candice Sero, une Canadienne âgée, qui est issue de la tribu amérindienne Mohawk, précise le journal.

« Nous comprenons votre inquiétude à l'égard des personnes qui se trouvent sur place, après que les chevaux aient dispersé la foule », a tweeté la police d'Ottawa. « Tous ceux qui sont tombés, se sont relevés, puis sont partis. Nous n'avons pas connaissance qu'il y ait de blessés. Une bicyclette a été lancée sur la route du cheval, ce qui l'a fait trébucher, mais le cheval n'a pas été blessé. »

Comme l'a souligné Ezra Levant, journaliste à Rebel News, il ne semble pas y avoir de vidéo à l'appui des dires de la police. La police a donc soit délibérément menti — c'est l'affirmation de M. Levant — soit confondu le scooter pour handicapé de Candice Sero avec un vélo.
« Vous êtes des menteurs. Vous avez dit que quelqu'un avait jeté un vélo sur un cheval. C'est un mensonge. Ce n'était pas un vélo. Votre cheval a piétiné une femme avec un scooter pour handicapé. Vous n'avez pas dispersé une foule. Vous avez chargé un groupe de civils non armés », a fustigé sur Twitter Ezra Levant. Et d'ajouter : « Votre place est en prison, sales voyous corrompus à la solde de Trudeau ».

Un activiste pro-Trump bien connu aux États-Unis, Ian Miles Cheong, a également estimé que la police mentait, partageant une vidéo pour soutenir cette affirmation :


D'autres images des violences policières ont circulé sur la toile :


À l'instar de ce qu'il s'est passé en France, il a été possible de voir des policiers piétiner le drapeau canadien :


Le Canada et le monde en proie au choc

Derek Sloan, chef du Parti Ontario, a voulu souligner que la violence ne venait pas des manifestants pacifiques avant d'affirmer : « Tout cela aurait pu être évité, mais Justin Trudeau et ses complices, dont Doug Ford, souhaitaient cela plutôt que le dialogue, le respect et la recherche d'une solution. »


Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada, a quant à lui estimé dans une vidéo que Trudeau avait transformé le Canada en République bananière.

Suite à ces évènements, la cheffe du Parti conservateur a déclaré sur Twitter :
« Je suis troublé et attristé par ce que nous voyons aujourd'hui à Ottawa. Cette situation a été créée par le premier ministre et son désir de diviser les Canadiens. »
Les images ont choqué jusqu'en Inde. Tajinder Pal Singh Bagga, secrétaire national du Bharatiya Janata Party Youth, la plus grande organisation politique de jeunesse au monde, a également exprimé son horreur sur Twitter :
« Je ne peux rien manger depuis 24 heures après avoir regardé cette vidéo. Comment Justin Trudeau peut-il attaquer les siens ? Justin a converti le magnifique pays qu'est le Canada en République bananière #TrudeauDictatorshipMustGo », a-t-il tweeté samedi.

En France, de nombreux opposants aux restrictions sanitaires se sont aussi indignés sur les réseaux sociaux. Le président des Patriotes a ironisé sur les mesures prises pour la "santé" des Canadiens, faisant remarquer que les « policiers ont d'ailleurs retiré leur numéro d'identification, au mépris de toutes les règles démocratiques ».


Le chercheur Jérémie Mercier a, lui, apporté son soutien à Alexandra Lavoie, journaliste canadienne pour Rebel News, qui s'est fait agresser, à l'instar d'autres journalistes, et blesser par la police alors qu'elle couvrait la manifestation.


André Bercoff, devant les évènements canadiens, a voulu mettre l'accent sur l'élection présidentielle de 2022, faisant comprendre qu'elle sera capitale pour éviter de voir s'instaurer en France « une démocrature à la chinoise ».


Enfin, l'essayiste Idriss Aberkane a repris un tweet du Dr Eli David, spécialiste israélien de l'intelligence artificielle : « Comment ça a commencé : aplatir la courbe. Comment ça s'est poursuivi : aplatir les gens ».