Le président Obama a reçu les leaders du Congrès pour discuter de la dette, dont le plafond doit être impérativement augmenté. Les leaders républicains veulent d'abord obtenir une réduction des dépenses. Moody's a menacé hier d'abaisser sa note.

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Ayant fait des réductions des déficits et de la dette leur cheval de bataille électoral, les républicains n'accepteront pas d'augmenter le plafond de la dette fédérale -qui sera atteint le 23 août -tant qu'un accord ne sera pas obtenu avec la Maison-Blanche sur une baisse des dépenses de l'Etat de plusieurs milliers de milliards de dollars.

Ils ont été reçus mercredi par le président, Barak Obama, qui a également rencontré hier une délégation démocrate. Les contentieux sont nombreux : les démocrates sont opposés aux coupes voulues par les républicains dans le programme Medicare (soins de santé pour les personnes âgées) et les républicains ne veulent pas entendre parler de hausses d'impôts.

Or il y a urgence : le plafond de la dette, fixé à 14.300 milliards de dollars, sera atteint dans quelques semaines et le déficit budgétaire fédéral devrait être supérieur 1.500 milliards de dollars cette année. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, a prévenu que, si un accord n'intervenait pas rapidement, les Etats-Unis ne pourraient plus honorer tous leurs engagements, laissant la menace planer sur l'éventualité de salaires et de retraites non payés.

« Risque croissant »

Hier, Moody's a averti qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette américaine « si des progrès dans les négociations ne sont pas évidents d'ici la mi-juillet ».Un avertissement motivé par un « risque très faible mais croissant de défaut passager » sur leurs obligations.

Avec la perspective des élections de novembre 2012, chacun blâme l'autre camp et l'incapacité du Congrès comme de la Maison-Blanche à trancher. Barack Obama s'est engagé en avril sur un plan de réduction des déficits de 4.000 milliards sur douze ans, mais a laissé à d'autres le soin des détails. Début mai, il a confié au vice-président Joe Biden la tâche de négocier avec six législateurs les termes d'un accord avec le Congrès qui lient l'augmentation du plafond de la dette à environ 1.000 milliards d'économies sur dix ans.

John Boehner, Speaker de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a souhaité que le président s'engage plus directement dans les débats et voudrait - comme pour le budget 2011 en avril -finaliser à l'arraché un compromis en tête à tête. « Les négociations menées par Joe Biden ne font que des progrès marginaux et, au train où elles vont, nous serons vite au pied du mur. Il faut que tout cela soit réglé avant le mois prochain », a-t-il dit. Les rendements des emprunts d'Etat à 10 ans sont tombés sous la barre des 3 %, ce qui décourage les investisseurs.

Mais, cette semaine, les marchés boursiers ont dégringolé en raison de la publication d'une batterie d'indicateurs américains plus mauvais les uns que les autres sur la production manufacturière, l'immobilier ou encore la vente d'automobiles. La plupart des analystes ont d'ailleurs revu sérieusement à la baisse leurs prévisions de croissance pour le deuxième trimestre, autour de 2 %, contre 2,8 % dans le cas de Bank of America Merrill Lynch. Aujourd'hui, tous les yeux seront tournés sur les chiffres de l'emploi. Le taux de chômage est remonté à 9 %. Or le redémarrage de l'économie est essentiel pour renflouer les caisses de l'Etat et réduire les déficits. Pour bon nombre d'experts, le vrai débat doit d'abord se focaliser sur la fragilité de l'économie américaine plutôt que sur les réductions des dépenses.