En à peine six mois de guerre (le paragraphe d'intro est de Pierre Lellouche dans Marianne), les rapports de force qui autrefois étaient latents ont émergé, la tectonique géopolitique mondiale a bougé, les grandes nations ont dû choisir un camp (ou une prudente neutralité), de nouvelles alliances ont surgi, le monde se restructure autour du conflit en Ukraine, qui a tout changé.
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L'Amérique a voulu exercer son leadership sur le monde, comme avant, à coups de dollars et de bombardements, mais nous ne sommes plus le 26 décembre 1991, date de la dislocation de l'URSS. Trente ans après, la Russie a restauré sa puissance, la Chine est devenue surpuissante, et ces nouveaux grands ont naturellement de grandes ambitions, qui contrecarrent les plans de domination et de dislocation du monde des néoconservateurs, cette faction qui tient le pouvoir profond américain, qui a eu entre autres la peau de Trump en 2020.

Au début de la guerre, la propagande occidentale, à l'image de celle qu'on a subie lors du conflit entre la Serbie et l'OTAN (1998-1999), ne souffrait aucune contestation dans nos médias. Le médiatique était aligné sur le politique. Aujourd'hui, des voix se font entendre, qui ne sont pas celles des prétendus « complotistes », signe d'une nouvelle résistance au cœur d'une France prisonnière de l'OTAN. Des généraux, d'anciens ministres (Védrine), des journalistes affûtés en géopolitique, ont prévenu que le soutien à Zelensky et son régime pourri présentait un risque, à terme.

Maintenant, on parle de coupures d'électricité en hiver, de pénuries de bouffe, de récession brutale, pour ne parler que de la France. L'Allemagne, qui a besoin du marché chinois et du gaz russe pour entretenir sa puissance économique de premier exportateur mondial, est au bord du précipice, faisant même dire à des hommes politiques antirusses que le risque est devenu trop grand. Le sacrifice pour l'OTAN, et donc l'oncle Sam, est total pour le couple franco-allemand. La balance bénéfice-risque penche complètement du côté du risque, avec zéro bénéfice à la clé. Français et Allemands sont piégés par le contrat léonin signé (par des dirigeants corrompus) avec l'OTAN, qui les enchaîne à la politique extérieure de l'Amérique, qui elle ne prend aucun risque. Francis Cousin le dit simplement, sur TV Libertés :


Que Cousin comprenne la situation dans sa profondeur, cela ne surprendra personne. Mais qu'un Pierre Lellouche, ancien grand défenseur du retour de la France dans l'OTAN sous Sarkozy, prenne sa plume et fustige les choix occidentaux, et donc français, ça interroge. Le néocon français s'est exprimé dans Marianne du 4 août 2022.

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Lellouche démontre tranquillement, sans qu'on puisse l'accuser d'anti-otanisme primaire ni de russophilie, que la stratégie occidentale est perdante sur toute la ligne.

hjkl
Le conflit aura au moins révélé que la France et l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne, si elles veulent survivre, devront se désarrimer de l'OTAN et de la politique mortifère de l'Amérique.

Chez nous, la politique suicidaire d'un Macron provoque des montées de lucidité et de courage politique. Mélenchon a ainsi carrément soutenu la politique taïwanaise de la Chine dans Le Figaro :

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Voici ce qu'il écrit sur son blog :
Taïwan est un sujet tendu depuis la libération de la Chine. Mais, pour les Français depuis 1965 et le général de Gaulle, il n'y a qu'une seule Chine. Elle siège au Conseil de sécurité. Taïwan est une composante à part entière de la Chine. Le premier gouvernement alors national dictatorial de l'île, celui de Tchang Kaï-chek, prétendait d'ailleurs reprendre le contrôle de la « Chine continentale ». Depuis, chacun s'en tient à une volonté de coexistence pacifique, en attendant mieux. Quoi ? Les Chinois régleront le problème entre eux. Il n'y a pas d'autre issue raisonnable possible.

Mais on voit bien comment les USA veulent ouvrir un nouveau front. On devine d'avance le lamento anti-Chinois qui va bientôt nous être servi sans relâche par les chaînes de propagande en continu. Évidemment, on va bientôt parler de sanctions économiques. Un jour ou l'autre, le bilan réel de ce genre de mesures sera fait. Il suffit de voir ce qui se passe à propos de la Russie pour comprendre à qui profite cette « stratégie ». Et à qui elle nuit réellement. Cependant ne sous-estimons pas la contribution de la misère qu'elle répand en Europe. Elle participe puissamment à montrer le « no future » du système. Mais il faut être patient. Et rester déterminés. Quels que soient l'ampleur et le niveau des critiques qui peuvent être adressées au gouvernement chinois, nous devons refuser de cautionner la guerre à la Chine pour satisfaire les vues des USA sur Taïwan. Si j'avais été élu, j'aurais tenu ce raisonnement avec le gouvernement US.
Une position courageuse, qui rappelle celle qu'il avait tenue lors de crise tibétaine.


Naturellement, l'européiste rabique Nathalie Loiseau a sauté, toutes griffes dehors, sur l'impudent et ouvert le bal antichinois :


Pour elle, évidemment, l'UE n'est pas une dictature... Quant au soutien au régime de Zelensky, cette sinistre marionnette des Américains qui fait tant de mal à son peuple, il fait même douter des instances internationales.


Macron, qui était l'homme de la Banque, est désormais aussi celui des Américains. À l'image de Zelensky qui détruit son pays en le vendant aux forces mondialistes, Macron détruit sciemment le sien.

Voir ici

Tout est pourri au royaume de l'OTAN, qui a du mal à cacher les exactions mondialistes sur place.


Il ne manque plus, dans le camp des Américains et dans ce conflit qui s'internationalise, que le grotesque Bruno Le Maire, l'homme qui voulait détruire la Russie...


Tous les agents mondialistes, une fois découverts, sont ridiculisés par les esprits vifs. Le président américain, prétendument chef ou représentant du « monde libre », a perdu toute crédibilité.


Les Américains eux-mêmes sont déchirés par la politique extrêmement risquée de leurs dirigeants.


D'un château (de sable) l'autre...

La lucidité sur le covid a mis deux ans à monter à la tête des Français, qui ne veulent plus, dans leur écrasante majorité, se faire « vacciner ». Espérons que la lucidité sur l'Ukraine mettra moins temps à monter, afin de prendre de vitesse les forces mondialistes qui n'ont qu'un seul parti, pour citer Ernesto Laclau, le penseur argentin du populisme de gauche, repris par Mélenchon dans son billet : « Les médias sont le seul parti réel de la classe dirigeante ».