Traduit par Résistance 71

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Washington et ses alliés, Israël et les Al-Saouds, prennent avantage des soulèvements dans le monde arabe. Ils sont en train de travailler maintenant à démanteler le bloc de résistance et affaiblir toute poussée de la démocratie dans le monde arabe. L'échiquier géopolitique est maintenant préparé pour une confrontation plus vaste qui ciblera Téhéran et incluera la Syrie, le Liban, l'Irak et les Palestiniens.

Lier les mains du Hezbollah par des pressions interne et externe

Au Liban, il existe une impasse concernant la formation du gouvernement libanais. Michel Sleiman qui tient la présidence et le nouveau premier ministre ont retardé la formation du cabinet dans une ligne politique avec Michel Aoun, le leader du Mouvement Patriotique Libre.

Il est possible que la formation d'un nouveau cabinet libanais soit volontairement retardé pour garder le Liban dans un état de neutralisation en ce qui concerne le front de la politique étrangère.

Le conseil de sécurité des Nations-Unies et plusieurs corps de l'ONU sont utilisés par les Etats-Unis et l'Union Européenne pour mettre une certaine pression sur le Liban. Le secrétaire général de l'ONU Ban-Ki-Moon prend ses ordres à Washington. Il a contribué à légitimer les guerres des Etats-Unis et de l'OTAN. Moscou a ouvertement accusé Ban Ki-Moon de tricherie pour ses arrangements secrets de 2008 avec l'OTAN.

C'est dans ce contexte que l'ONU est utilisée comme un forum pour tentatives insidieuses d'internationaliser l'affaire des armes détenues par la résistance libanaise, avec pour objectif de la désarmer. Malgré le fait que la résolution 1559 ne soit plus en vigueur, le représentant spécial pour l'implémentation de la résolution 1559, Terje Roed Larsen, demeure actif et continue à rapporter contre le Hezbollah. Les envoyés de L'ONU au Liban ressemblent plus à des figures coloniales édictant des choses de manière déplacée à Beyrouth et travaillant comme agents de Washington, Bruxelles et Tel Aviv. Le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL), qui a une division entière au département d'état américain, est aussi une arme politique valide que Washington prévoit d'utiliser contre le Liban et la Syrie.

Un tribunal international a été formé dans les circonstances de l'assassinat de Rafic Al-Hariri. Hariri, au moment de son assassinat n'avait aucune fonction officielle d'état, mais un tribunal international a été créé pour son cas unique. D'un autre côté, la soi-disant communauté internationale n'a manifesté aucun intérêt à former un tribunal pour enquêter sur l'assassinat de milliers de personnes au Liban. Qu'est-ce que cela nous dit à propos du TSL et du type de justice recherchée ?

La Force Intérimaire des Natons Unies au Liban (FINUL) a aussi été complice des violations israéliennes au Liban. Même l'agence des Nations Unies pour l'aide aux Palestiniens réfugiés a été infiltrée par des officiels qui supportent tacitement les crimes israéliens contre les Palestiniens et les Libanais. Ceci fut démontré par Christopher Gunness, le porte-parole de l'UNRAW le 15 Mai 2011 dans une interview avec l'armée israélienne.

Alors que la Force de Défense Israélienne (FDI) faisait feu sur des civils pacifiques non armés durant le jour de la Nakba 2011, Gunness réaffirma que l'UNRAW travaillait dans l'intérêt de la sécurité nationale d'Israël, tout en accusant également les Palestiniens de commettre des actes terroristes contre Israël. Le siège même de Gaza fut blanchit par le porte-parole des Nations-Unies.

L'absence d'un nouveau cabinet ministériel au Liban a aussi permis à Saad Hariri et a l'alliance du 14 Mars de continuer à avoir une prépondérance à diriger les affaires libanaises. Ceci aussi fait gagner du temps au TSL, qui peut faire avancer son agenda sans être inquiété par un gouvernement à Beyrouth qui serait hostile à ce tribunal. A cet égard, un nouveau gouvernement à Beyrouth questionnerait sans nul doute la légitmité du TSL.

De plus, la Force de Sécurité Intérieure (FSI) du Liban est aussi utilisée par Saad Hariri contre le Hezbollah et les opposants politiques de la famille Hariri. La FSI a peut-être même participé à œuvrer contre Damas et aidé à promouvoir la violence en Syrie. La FSI prend ses ordres directement de la famille Hariri.

A cause du champ libre laissé à Saad Hariri et ses sbires (largement due à l'absence de cabinet ministériel à Beyrouth), Ziad Baroud, le faisant fonction de ministre de l'intérieur, a refusé de signer tout papier officiel émanant de son service. Il a justifié de sa décision en disant qu'il pensait que la FSI agissait secrètement de son propre chef sans son aval ou supervision.En retour, la FSI a refusé de suivre les ordres de Ziad Baroud d'autoriser Charbel Al-Nahhas, le faisant fonction de ministre de la communication libanais, à entrer au QG de la FSI pour un contrôle de routine. La FSI essayait clairement de cacher ce qu'elle faisait et faisait tout pour empêcher Al-Nahhas et son équipe d'accéder à certains étages du bâtiment.

Cela n'est plus un secret d'ailleurs que le Liban est un véritable nid d'espions de services de renseignement étrangers des Etats-Unis, de l'UE, Israël, Jordanie, Arabie Saoudite. Leur objectif est de confronter et de démanteler le Hezbollah et sa coalition. En 2006, pendant les bombardements du Liban par Israël, les ambassades des pays membres de l'UE, collectaient des informations au sujet du Hezbollah. La maison des Al-Saouds a aidé à faciliter les liens entre Israël et le réseau d'espions opérant au Liban. Ceci est démontré par le lien clair entre Sheikh Mohammed Ali Hussein, le membre du clergé chi'ite qui fut découvert à travailler pour Israël et les Al-Saouds.

De surcroi, Le Hezbollah est toujours accusé d'être un instrument de l'Iran. Récemment, le Hezbollah fut blâmé avec l'Iran pour fomenter la contestation dans le golfe persique, de manière plus spécifique au Bahreïn et dans les zones à dominante chi'ite d'Arabie Saoudite.

A cet égard, les citoyens libanais, nonobstant leur foi religieuse ont aussi été ostracisés par les régime Khaliji et expulsés du golfe persique. Ceci fait partie d'un plan de création de division régionale générant la haine. Au Liban, ceci a été utilisé par la faction de Saad Hariri pour cibler le Hezbollah et ses alliés. Hariri a du reste ironiquement accusé l'Iran d'interférer avec le Bahreïn au même moment ou les troupes saoudiennes entraient et envahissaient l'île état pour maintenir les Al-Khalifas au pouvoir.

Les pétro-sheikhdoms du golfe persique empêchent systématiquement maintenant tous citoyens Libanais, Syrien, Irakien, Iranien et Pakistanais de franchir leurs frontières. Le Koweit a justifié cette mesure en disant que cela pourrait causer des problèmes au Koweit dû à l'instabilité politique de ces pays

Destabiliser la Syrie

Damas a été sous la pression de capituler sous les diktats de Washington et de l'UE. Ceci fait partie d'un projet à long terme. Le changement de régime ou la subordination du régime syrien sont les buts. Ceci implique la subordination de la politique étrangère de la Syrie et la désalliance des Syriens avec leurs partenaires stratégiques comme l'Iran et les pays membres du bloc de résistance.

La Syrie est menée par une oligarchie autoritaire qui a utilisée la force brutale contre ses citoyens. Les émeutes en Syrie sont néanmoins complexes. Elles ne peuvent pas être vues comme étant une quête directe pour la liberté et la démocratie. Il y a eu une tentative des Etats-Unis et de l'UE d'utiliser ces émeutes en Syrie pour pressuriser et intimider les dirigeants syriens. L'Arabie Saoudite, Israël, la Jordanie et le mouvement du 14 Mars ont tous joué un rôle en supportant l'insurrection armée.

Les Al-Saouds ont aussi aidé à noyer toute véritable velléité d'appels authentiques pour des réformes démocratiques et ont marginalisé les éléments démocratiques de l'opposition syrienne pendant les manifestations et les émeutes. A cet égard, les Al-Saouds ont soutenu les factions sectaires et les éléments terroristes, ce qui fait questionner les bases de la tolérance religieuse en Syrie. Ces éléments sont essentiellement des extrémistes salafistes, comme le Fatah Al-Islam et les nouveaux mouvements politiques extrémistes organisés en Egypte. Ils ont aussi protesté contre les Allaouites, les Druzes et les chrétiens syriens.

La violence en Syrie a été soutenue de l'extérieur avec pour but de prendre avantage des tensions intérieures et de la colère en Syrie. En marge des violences de l'armé syrienne, des mensonges des médias ont été utilisés et des reportages falsifiés ont été diffusés. De l'argent et des armes ont également été introduits pour les éléments de l'opposition syrienne par les Etats-Unis, l'UE, l'alliance du 14 Mars, la Jordanie et les Khalijis. Un financement a aussi été donné à des figures de l'opposition syrienne impopulaires basées à l'étranger, tandis que des armes étaient introduites en Syrie depuis la Jordanie et le Liban. Les évènements en Syrie sont aussi liés à l'Iran, l'allié stratégique de long terme de Damas. Ce n'est pas par coïncidence que le sénateur Lieberman demanda publiquement à l'administration Obama et à l'OTAN d'approuver des attaques contre la Syrie et l'Iran comme pour la Libye. Ce n'est pas non plus une coïncidence que l'Iran fut inclus dans les sanctions contre la Syrie.

Les mains de l'armée et du gouvernement syriens ont été liées de l'intérieur alors qu'une nouvelle offensive qui ciblera à la fois la Syrie et l'Iran est préparée.

La Syrie et les gisements de gaz du Levantine dans la Méditerranée orientale

La Syrie est la pièce centrale de deux couloirs énergétiques importants. Le premier lie la Turquie et la Mer Caspienne à Israël et la Mer Rouge et le second lie l'Irak à la Méditerranée. La rédition de la Syrie voudrait dire que Washington et ses alliés contrôleraient ces deux routes énergétiques. Cela voudrait également dire que les grands gisements de gaz naturel de la Méditerranée orientale au large des côtes libanaises et syriennes seraient également hors d'atteinte de la Chine et iraient au contraire à l'UE, Israël et les Etats-Unis.

Ces gisements de gaz naturel ont fait l'objet de négociations entre l'UE, la Turquie, l'Iran, la Syrie et le Liban. Mis à part le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), l'existence du gaz naturel du Levantine est aussi le pourquoi le Kremlin a créé un pied-à-terre en Syrie pour la Fédération de Russie. Ceci a été fait en redéveloppant des facilités navales datant de l'ère soviétique. De plus, c'est l'Iran qui a accepté d'explorer et d'aider à développer ces gisements de gaz naturel au large de la côte du Levantine pour Beyrouth et Damas.

Le rapprochement Hamas-Fatah

Il y a une très forte relation entre la guerre en Asie du sud-ouest et l'augmentation du dialogue officiel au sujet de l'état palestinien. Les espoirs d'y parvenir ont été utilisés par deux fois afin de minimiser la pression dans le monde arabe résultant des tensions accrues des préparations de guerre contre l'Irak. La première fois par George Bush Sr et la seconde par Bush Jr, qui fut encensé pour avoir été le premier président américain à avoir sérieusement parlé d'état palestinien.

Même en soufflant le chaud et le froid en réajustant sa position sur le sujet, Obama parle maintenant d'un Etat palestinien. De plus, un rapprochement entre le Hamas et le Fatah a eu lieu et le compte à rebours pour la reconnaissance internationale d'un Etat palestinien a maintenant commencé. Les Israéliens ont aussi dégelé des fonds palestiniens auparavant gelés, ce qu'ils refusaient de faire auparavant à cause du Hamas.

Le rapprochement Hamas-Fatah a aussi servi à lier les mains du Hamas. Le Hamas devra faire attention de ne pas devenir un partenaire moins important dans le gouvernement de la Palestine sous occupation israélienne. Le Hamas doit maintenant modifier sa position dans le partenariat qui le lie pour la création d'un gouvernement unifié avec le Fatah. En toute logique, Tel Aviv et Washington vont chercher à imposer le Fatah comme le partenaire prépondérant de l'autorité palestinienne. Façon de parler, le Hamas se fait apprivoiser indirectement par Israël et Washington.

L'instabilité au Pakistan

L'annonce de la mort de Ben Laden par les forces américaines a contribué à un processus de déstabilisation secrète au Pakistan. Il y a eu un effort calculé de présenter Ben Laden comme une figure populaire et vénérée pour les musulmans. Ceci avec le but d'entretenir la notion de "clash des civilisations", En même temps, le gouvernement américain commence une campagne médiatique contre le Pakistan. Islamabad a été dépeinte comme ayant abrité Ben Laden et son réseau Al Qaida. Dans la réalité, toute implication des pakistanais avec des terroristes a été ordonnée et dirigée par Washington. Il y a une histoire plus compliquée concernant tout cela, mais ce qu'il se passe en réalité avec le Pakistan est que cette nation est ciblée pour être démantelée.

La déstabilisation et le démantèlement du Pakistan serviraient trois objectifs:
La promotion d'un scénario de guerre avec l'Iran: le Pakistan serait sous la menace d'être contrôlé par des révolutionnaires qui prendraient partie pour l'Iran et ses alliés.
Le ciblage des intérêts chinois au Pakistan, incluant le couloir énergétique de l'Iran à la Chine (et le port chinois à Gwadar), qui transite à travers le Pakistan.
La déstabilisation régionale dans une zone clef de l'Eurasie où se rejoignent l'Asie du sud-ouest, l'Asie Centrale et le sub-continent indien. Cette zone s'étend de l'Iran et l'Afghanistan au Pakistan, l'Inde et la Chine de l'Ouest. En même temps Washington désire neutraliser le programme nucléaire pakistanais.
Les Etats-Unis ont d'ores et déjà annoncé qu'ils avaient le droit de violer les frontières nationales de pays qui abritent des terroristes ainsi que d'envoyer des troupes dans ces pays comme partie intégrante de la "guerre contre le terrorisme". Hillary Clinton a justifié la position de Washington en disant que les forces US assassineraient les terroristes. Ceci est une porte ouverte pour la création d'un prétexte pour une intervention militaire dans des pays comme l'Iran, où les gardes révolutionnaires ont été désignés comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, ou la Syrie, où plusieurs groupes de Palestiniens exilés ont été étiquetés comme des organisations terroristes par Washington.