Au moins cinq personnes sont mortes dimanche lors d'un séisme de magnitude 7,6. Les autorités disent redouter que le bilan humain ne soit plus lourd dans les villages situés dans le massif des monts Finisterre et certaines régions du littoral.

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© RENAGI RAVU / APUne route près de Kainantu, fissurée après le tremblement de terre qui a frappé la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 11 septembre 2022.
Un séisme de magnitude 7,6 dans l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dimanche 11 septembre, a fait au moins cinq morts et plusieurs blessés graves et entraîné des dégâts sur des bâtiments.

a députée Kessy Sawang a fait savoir à l'Agence France-Presse (AFP) qu'au moins deux personnes sont mortes dans des villages de montagne reculés de sa circonscription et que quatre autres, dans un état critique, ont été transportées par avion à l'hôpital. « Les dégâts sont considérables », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'un glissement de terrain a enseveli des maisons et « scindé » en deux un village dans lequel les habitants ont « perdu leurs habitations ».

Plus tôt, sur son compte Facebook, elle disait redouter que le bilan humain ne soit plus lourd dans les villages situés dans le massif des monts Finisterre et certaines régions du littoral. Des « personnes et des maisons ont été ensevelies et détruites », a-t-elle ajouté.

Dans la ville voisine de Wau, le site minier de Koranga a annoncé que trois mineurs sont morts après avoir été ensevelis. Dans cette région, les moyens de communication sont limités et les routes goudronnées peu nombreuses, ce qui complique les opérations de secours et l'évaluation des dégâts. De petites compagnies aériennes et des organisations de missionnaires ont pris part au transport aérien de certains blessés dans la jungle.

Les habitants des villes du nord du pays, situées près de l'épicentre, ont fait état de fortes secousses en milieu de matinée qui ont fissuré les routes et détaché les revêtements de bâtiments.

Dans la ville de Goroka, située dans la région montagneuse de l'est du pays, des images envoyées par des habitants à l'AFP ou publiées sur les réseaux sociaux ont montré des stores et des fenêtres se détachant des murs de l'université fissurés par la secousse.


Des habitants de Madang et Lae, villes proches de l'épicentre, ont affirmé que la secousse avait été particulièrement puissante. « Très forte », même a déclaré Hivi Apokore, qui travaille dans un établissement touristique, le Jais Aben Resort, près de Madang : c'était comme si « tout était comme à la surface de la mer, flottant ».

Le tremblement de terre a été ressenti jusqu'à la capitale, Port Moresby, située à environ 480 kilomètres. L'Institut américain d'études géologiques (USGS), qui avait initialement émis une alerte au tsunami, l'a rapidement levée. L'USGS a toutefois signalé qu'il pourrait y avoir « des fluctuations mineures du niveau de la mer dans certaines zones côtières ».

Appel à la prudence

Le premier ministre, James Marape, a exhorté la population à demeurer prudente et à se réfugier sur les hauteurs. Il a fait part de son inquiétude après cet « important » tremblement de terre, affirmant que l'ampleur des dégâts humains ou matériels n'avait pas encore été établie dans les régions les plus touchées. Le tremblement de terre s'est produit à une profondeur de 61 kilomètres, à environ 67 kilomètres de la ville de Kainantu, a rapporté l'USGS.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui comprend la partie orientale de l'île de Nouvelle-Guinée et de nombreuses autres îles, se trouve sur la « ceinture de feu » du Pacifique, point chaud pour l'activité sismique en raison de la friction entre les plaques tectoniques.

En 2018, un séisme de magnitude 7,5 avait frappé la région accidentée des hauts plateaux du pays, déclenchant des glissements de terrain ayant enseveli des maisons et tué au moins 125 personnes. Samedi, une série de secousses sismiques avait frappé la province indonésienne de Papouasie, située sur la partie occidentale de l'île de Nouvelle-Guinée, sans faire de victimes ou de dégâts. En 2004, un séisme de magnitude 9,1 en Indonésie avait déclenché un tsunami qui avait fait 220 000 morts dans la région, dont environ 170 000 en Indonésie.