Les autorités syriennes luttent non pas contre des manifestants, mais contre des commandos et des provocateurs armés, a annoncé mercredi à Astana (Kazakhstan) le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"L'essentiel est de ne pas se figurer que les forces de l'ordre syriennes luttent uniquement contre les civils. Il y a beaucoup de provocateurs armés. Je suppose qu'aucun pays ne tolèrera une rébellion directe", a-t-il déclaré aux journalistes dans les couloirs du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

"Une bande de commandos armés qui sévit en Syrie a occupé plusieurs agglomérations. Les autorités syriennes tentent de les libérer", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.

M. Lavrov a en outre confirmé que Moscou était déterminé à bloquer l'adoption d'un projet de résolution européenne sur la Syrie par le Conseil de sécurité de l'Onu.

Depuis le 15 mars, la Syrie est embrasée par un mouvement de contestation contre le régime du président Bachar al-Assad. Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1.200 civils ont été tués depuis le début du mouvement. Damas en rejette la responsabilité sur des "groupes terroristes" soutenus par des "forces extérieures".

La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal ont soumis au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution qui appelle à tenir une enquête indépendante sur les meurtres en Syrie et qui considère "que les attaques étendues et systématiques commises actuellement en Syrie par les autorités contre leur peuple pourraient équivaloir à des crimes contre l'humanité".

La Russie et la Chine, qui possèdent le droit de véto au Conseil de sécurité de l'Onu, s'opposent à l'adoption de quelque résolution que ce soit sur la Syrie, car la situation dans ce pays ne menace pas la sécurité dans le monde.