vélo vtt
© Pixabay / SoerenUn VTT (illustration).
Kilian Bron sort le très beau et spectaculaire « Fuego », un documentaire sur un trip en trois actes en Amérique du Sud. Des pentes des volcans actifs du Guatemala aux déserts du Pérou en passant par les rues escarpées de La Paz en Bolivie, le VTTiste freeride en met plein les yeux.


Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre film documentaire « Fuego », qui a été une longue aventure ?

Il est pour moi encore difficile aujourd'hui d'être objectif. Ce projet, on l'a tourné il y a un an et, avant, il y avait déjà un an de préparation. Ça fait donc deux ans, avec tout ce que cela implique comme la logistique, l'organisation du voyage, la constitution des équipes, les guides sur place en fonction des destinations, en gros tout ce que l'on ne voit pas et qui fait les petits plus de chaque trip. Après, il y a eu le tri des images, le montage, toutes les petites modifications et maintenant le sujet de diffusion et de distribution. Il est compliqué pour moi de prendre du recul, je n'arrive plus bien à savoir ce qui est bien et pas bien. Je compte vraiment sur le regard extérieur des gens pour nous éclairer.

Pourquoi avez-vous choisi l'Amérique du Sud pour ce format long ?

L'Amérique du Sud compte de nombreux pays qui sont encore pour moi "vrais". Il y a là-bas des personnes des cultures et des traditions qui sont très fortes. Et c'est le genre de pays où je m'exprime souvent mieux qu'ailleurs, j'arrive à raconter des histoires, à broder et c'est grâce aux locaux et ce qu'on peut vivre avec eux.

Huayna Potosi et kilian bron
© JB. Liautard/DRSur les pentes du Huayna Potosi, à plus de 5000 m d'altitude, en Bolivie.
Le film se déroule dans trois pays, la Bolivie, le Guatemala et le Pérou. La scène de ride sur le volcan de Fuego en éruption a-t-elle été le climax de cette aventure ?

Complètement ! J'ai toujours eu un vrai intérêt pour les volcans, j'en ajoute souvent dans mes vidéos. Il y en a eu au Mexique, sur les îles Éoliennes (Italie), en Thaïlande, en Nouvelle-Zélande, et là, cette fois, c'était au Guatemala. Le vrai plus du Fuego, c'est que nous sommes arrivés dans le parc au moment où le volcan entrait en grosse éruption. Il est toujours en éruption mais cela faisait quatre ans qu'il n'était pas dans une phase si active. C'était donc une expérience incroyable.
«Tu ressens les vibrations, il y a les émanations de vapeur, visuellement c'est hyper fort »
Qu'avez-vous ressenti lors de votre ride sur ce volcan en éruption ?

Le fait qu'il soit en éruption, cela ajoute une vraie dimension supplémentaire. En termes de sensations et de pilotage, c'est chouette pour moi de rouler sur un volcan actif car tu ressens les vibrations, il y a les émanations de vapeur, visuellement c'est hyper fort, tous tes sens sont en éveil. C'est ce qu'on recherche et on joue avec nos limites. C'est très marquant.

Au milieu de toute cette action, le documentaire fait aussi la part belle à l'équipe de tournage qui vous entoure. C'est une des clés de votre réussite ?

C'était pour moi super important de mettre en avant les "hommes de l'ombre", comme également les locaux. Ils font tous partie de l'aventure. C'est une manière un peu indirecte de les remercier. Ils ajoutent un vrai plus au projet initial. Quand on partage les formats courts, on ne montre alors que la partie immergée de l'iceberg, c'est-à-dire l'action. Là, j'avais la possibilité de raconter et montrer autre chose. Et il y a une vraie demande pour cet aspect-là de la part des gens qui nous suivent.

Quel est votre programme pour 2023 ?

L'année est en train de se construire. J'ai en tête un deuxième épisode dans les Dolomites, un petit tour en Asie et, au printemps, on devrait dévoiler une vidéo tournée aux États-Unis, l'année dernière, et sur plusieurs mois, avec une partie à Hawaii. »

Dans les rues de La Paz.  kilian bron
© JB. Liautard/DRDans les rues de La Paz.