En cette fin de règne de Jacques Chirac, la France et la Russie entretiennent donc des rapports cordiaux. Lors de son discours au sommet tripartite, le président français évoque même des relations bilatérales « excellentes à tous égards, notamment dans les domaines de l'énergie, des infrastructures ou de l'aéronautique ».
kjhg
© VLADIMIR RODIONOV / ITAR-TASS / AFPJacques Chirac remet la Légion d'honneur à Vladimir Poutine, le 22 septembre 2006, à Paris.
Jacques Chirac et Vladimir Poutine ont notamment opéré un rapprochement grâce à leur opposition commune sur la guerre en Irak en 2003. La Russie est membre du G8, ce club qui réunit les pays les plus riches de la planète, et a même organisé en 2006 le sommet du G8 de Saint-Pétersbourg. (France Info)

Avant que la France ne devienne la double vassale (le mot poli) de l'UE et des USA, elle cultivait encore son indépendance et conservait ses lettres de noblesse diplomatique. Chirac, quoi qu'on en pense, incarnait encore une certaine forme de résistance à l'Empire. Le jeune chef d'État Poutine l'admirait pour cela.
« Quand il parlait de Jacques Chirac, il l'appelait le professeur. »


En un peu plus de deux décennies, Poutine a vu passer 4 présidents français. On peut parler d'une dégradation et de la valeur de ces présidents et des rapports avec leur homologue russe. Si Macron avait reçu Poutine comme un roi à Versailles en mai 2017, il s'est aujourd'hui rangé dans le camp du pédophile Biden, la marionnette des faucons du Pentagone et des psychopathes de l'OTAN, qui cherchent à entraîner toute l'Europe dans la guerre. Et par Europe, il faut comprendre le bloc EU-Russie, soit l'Europe de l'Atlantique à l'Oural de Charles de Gaulle.


Les peuples français et russe, comme le rappelle Alain Soral dans SAPTR#22, ont toujours été admiratifs l'un de l'autre et cela ne s'efface pas en un an d'ukrainophilie ou d'otanophilie. L'histoire est longue, et ce sont les tendances profondes - soit la vérité des peuples, pas des dirigeants - qui s'imposent.

Reporters pro-américains sans frontières...

France Info a beau cracher sur l'amitié franco-russe, elle perdurera, et cette officine de propagande gouvernementale, donc inféodée aux intérêts de l'Empire, passera. On notera que c'est l'émission de Daniel Schneidermann qui « balance » la remise de médaille pour le compte du pouvoir profond et la métastase de la CIA « Reporters sans frontières » qui pousse ses habituels cris d'orfraie, dès qu'il s'agit de s'éloigner du prisme américain. Ce sont les agents non conventionnels des intérêts américains en France.

On ne s'étonnera pas, dès lors, que ce soit sous Sarkozy, le président français « NYPD » ouvertement pro-US, pro-OTAN et pro-UE, que les relations entre la France et la Russie se détériorent.

Finalement, quelle différence entre Sarkozy et RSF ? À l'époque (2004-2007), après que les USA ont fait entrer la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et les pays baltes dans l'OTAN, la déclaration de Poutine lors de la conférence de Munich sur la sécurité tape dans le mille :
« C'est une provocation qui sape la confiance mutuelle et nous pouvons légitimement nous demander contre qui cet élargissement est dirigé. »
Il ne se trompera pas. S'ensuivra, en 2008, l'opération russe en Géorgie, l'annexion de l'Ukraine par l'OTAN en 2014, et la réponse russe en 2022.

------

Le 22 septembre 2006, l'ancien président français décorait son homologue russe pour célébrer «
l'amitié » entre les deux pays. Aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine, le contexte a bien changé.


Une décoration encombrante. Jacques Chirac avait remis en 2006 la grand-croix de la Légion d'honneur à Vladimir Poutine, la plus haute distinction décernée par la République française. Seize ans plus tard, en pleine guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, la question de retirer cette médaille au président russe se pose. Sans prendre clairement position, Emmanuel Macron n'a pas exclu cette hypothèse.

La cérémonie s'est déroulée en toute discrétion le 22 septembre 2006, au palais de l'Élysée. Sous le crépitement de quelques flashs, le président Chirac enlève un petit ruban rouge de sa veste, prononce quelques mots, puis accroche la décoration sur la veste de Vladimir Poutine. Les médias français n'ont pas été prévenus de la tenue de cette cérémonie. Sans la présence d'un photographe et d'une caméra prévus par le Kremlin, la scène n'aurait d'ailleurs laissé aucune trace.

Une cérémonie « totalement privée »

L'événement ne figurait pas dans les prévisions de l'Agence France-Presse (AFP) et le correspondant de l'AFP accrédité à l'Élysée a appris la nouvelle après coup, comme le raconte à l'époque l'émission Arrêt sur images sur France 5. Le journaliste relaye bien l'information dans la soirée, mais elle ne sera que très peu reprise, faute d'images. Ces dernières arriveront un peu plus tard via les télévisions russes, qui ne manqueront pas de souligner l'honneur rendu au président russe.


Pour se justifier de ce manque de transparence, l'Élysée évoque d'une « cérémonie totalement privée et donc non officielle », comme le rapporte Arrêt sur images. Mais la discrétion du pouvoir chiraquien s'explique aussi par le contexte de l'époque. En 2006, l'autoritarisme de Vladimir Poutine est déjà dénoncé par des opposants et des ONG, comme le prouve le communiqué de Reporters sans frontières, trois jours après l'annonce de cette décoration :
« Qu'un prédateur de la liberté de la presse soit élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur, est une insulte faite à tous ceux qui, en Russie, luttent pour la défense de la liberté de la presse, la liberté d'être informé et pour l'existence d'une démocratie effective dans ce pays. »

"Le choix des autorités françaises de décerner la Légion d'honneur à Vladimir Poutine apporte une caution choquante à sa politique."

Reporter sans frontières

dans un communiqué en 2006
Lire l'article entier sur francetvinfo.fr