Joe biden
© AFP 2023 / Jim Watson
Sous la forme d'une courte vidéo, Biden a donc annoncé sa candidature à un second mandat.

Les naïfs s'étonneront que, dans un si grand pays, le Parti démocrate, qui ne manque pas de talents, choisisse un homme de 80 ans qui, depuis des mois, multiplie les gaffes et les lapsus au point de ne plus être jamais confronté à aucune contradiction ou question directe, peinant par exemple à se livrer à l'exercice traditionnel de la conférence de presse. C'est que le président Biden aux fonctions cognitives défaillantes est le candidat idéal pour l'establishment démocrate, acquis à un agenda radical visant à changer l'Amérique en profondeur.

Biden revient de loin. Incarnant depuis toujours l'aile droite du Parti démocrate, dur avec le crime qui envoie surtout des Noirs en prison, accusé de s'être opposé, dans les années 70, au busing visant à assurer une plus grande mixité raciale dans les écoles, élogieux à l'égard de deux sénateurs du Sud ouvertement racistes. Biden a dit d'Obama, en 2007 : « Je veux dire que vous avez le premier Afro-Américain populaire qui s'exprime bien, qui est brillant et propre et qui a une belle allure » ! Cela n'empêchera pas ce dernier de le prendre comme colistier car il a besoin des ces électeurs démocrates blancs que Biden représente.

En 2019, effrayé par la perspective d'une victoire à la primaire démocrate de l'inéligible Bernie Sanders et par la réélection de Trump, l'establishment démocrate décide de miser sur Biden : tu seras président, mais tu appliqueras notre programme radical. De la cave de sa maison dans le Delaware pendant le Covid, sans faire campagne, Biden incarnera le modéré, l'homme raisonnable qui va réconcilier l'Amérique après les années d'excès de Trump.

Aussitôt élu, ce sont pourtant les politiques socialistes, woke et raciste chères à Bernie Sanders et la tout aussi radicale Elizabeth Warren, opposés à Joe Biden pendant les primaires, qui sont mises en œuvre.

Politiques socialiste avec des dépenses publiques et une augmentation de la dette américaine sans précédent qui alimentent l'inflation et ont comme conséquence que les États-Unis, à rebours de leur tradition historique, ressemblent de plus en plus à une sociale-démocratie européenne.

Politiques Woke parce que les démocrates ont fait de concepts comme le transgenrisme, la théorie critique des races, le suprémacisme blanc (jamais défini) des éléments centraux de leurs politiques qui se déclinent désormais à travers la « Diversity Equity Inclusion » (DE&I) dans toutes les administrations, les universités et les grandes entreprises, y compris dans leurs filiales en Europe.

Raciste, enfin, car ces politiques ont comme conséquence de donner, à travers des quotas, une préférence à des individus « racisés » en faisant fi de la méritocratie. Ainsi, un grand nombre d'universités ont supprimé les tests à l'entrée jugés discriminatoires.

Enfin, presque tous les médias américains sont devenus partisans et soutiennent ouvertement Joe Biden et le Parti démocrate. L'implication de sa famille et peut-être de lui-même dans des affaires douteuses en Ukraine et en Chine est à peine évoquée, alors que les ennuis de Trump sont montés en épingle.

C'est que ce dernier est l'adversaire idéal d'un Joe Biden qui s'exprime de plus en plus mal, ne s'expose pas à la critique publique et vit de plus en plus renfermé à la Maison-Blanche. Qu'importe, les médias mainstream feront campagne pour lui face à l'épouvantail Trump ou tout autre candidat républicain. Ainsi vogue la démocratie américaine.