Au cours de la nuit du 5 au 6 juin, le barrage de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka, sur le Dniepr, a été la cible d'une attaque et partiellement détruit. L'augmentation subite du débit menace bien sûr l'aval d'inondation. Kiev accuse Moscou de crime de guerre, Moscou renvoie la balle, et les médias occidentaux connaissent déjà le coupable.
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Si tout cela a un air de déjà-vu pour vous, c'est normal : cela rappelle beaucoup le sabotage de Nord Stream. Des gazoducs russes ont été détruits à l'explosif en mer Baltique et bien sûr les Occidentaux et leurs médias aux ordres ont sans tarder accusé les autorités russes. Et encore aujourd'hui, quand tant d'éléments disent le contraire. Maintenant, c'est un barrage aux mains de Poutine...


Ce barrage sur le Dniepr, en amont de Kherson, est aux mains des Russes. S'ils avaient voulu le détruire, ils auraient pu faire un boulot plus propre que de l'endommager partiellement. De plus, on peut penser - certes pas quand on est pro-Ukraine - que s'ils ont pris le contrôle rapidement de ce barrage, moins de deux semaines après le début du conflit, c'est aussi pour éviter que les banderistes kiéviens ne sabotent l'infrastructure. Comme ils ont procédé avec la centrale nucléaire de Zaporijjia. On les avait d'ailleurs aussi accusés de se bombarder eux-mêmes ! Cette même centrale, située en amont du lac de retenue, qui est refroidie par les eaux du Dniepr, dont le niveau va baisser, via des bassins de rétention, pour l'instant, d'un niveau satisfaisant.
Rappelons enfin que cette prise de contrôle rapide du barrage par les Russes avait eu pour but et conséquence la remise en fonction du canal alimentant en eau douce la Crimée, que le bon gouvernement démocrate d'Ukraine avait coupé. Encore une fois, on imagine mal Moscou mettre à mal ce dispositif au détriment de la Crimée, érigée en symbole.
À moins bien sûr d'avoir préalablement dépeint Poutine et son entourage comme des monstres sans cœur, capables de sacrifier leur peuple pour avancer leurs pions. Éternelle inversion accusatoire...

Addendum : L'argument selon lequel cet épisode permettrait aux Russes de tuer dans l'œuf la contre-offensive ukrainienne peut aisément être retournée : de la part des Ukrainiens, cela leur permettrait de justifier un énième report pour masquer leur incapacité de passer à l'action.