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Photo: La Presse Canadienne /AP/Burhan Ozbilici

Des soldats syriens peuvent être aperçus près d'un poste de police situé tout près de la frontière avec la Turquie.
Des troupes de l'armée syrienne se sont déployées à proximité de la frontière avec la Turquie dans la nuit de mercredi à jeudi, provoquant un nouvel exode de réfugiés syriens en sol turc.

Des centaines de déplacés massés dans des camps de fortune du côté syrien de la frontière ont franchi les barbelés déployés le long de la ligne de démarcation pour fuir l'avancée de l'armée.

Ils peuvent être aperçus sur la route utilisée par les patrouilles de la gendarmerie turque, à quelques kilomètres au nord du village turc de Güveççi.

« Ils sont paniqués. Ils ont vu ce qui est arrivé à leurs villages », a confié à Reuters une réfugiée qui dit s'appeler Maan et être de la région de Jisr al-Choughour, dans le nord-ouest de la Syrie.

Plus de 10 000 Syriens venus essentiellement de la province d'Idlib ont trouvé refuge dans la province turque de Hatay au cours des derniers jours, en raison d'une offensive de l'armée dans le secteur de Jisr al-Choughour.

Guveççi se trouve à environ 20 kilomètres au nord-est de Jisr al-Choughour.

Selon Reuters, les réfugiés qui ont franchi la frontière au cours des dernières heures rapportent la présence de véhicules blindés et de soldats à 500 mètres à peine de la frontière, dans la région de Khirbat al Joz.

Les Comités locaux de coordination, qui tentent de coordonner l'action des manifestants syriens, rapportent eux aussi des témoignages de résidents selon lesquels l'armée est entrée à Khirbat al Joz, et que des tireurs d'élite ont été postés sur les toits.

Des militaires et des véhicules de transport de troupes peuvent être aperçus près d'une station de police située en haut d'une colline, tout près de la frontière syro-turque. Le village de Khirbat al Joz est cependant situé de l'autre côté de la colline et ne peut être observé depuis la Turquie.

Ces informations ne peuvent être vérifiées par des sources indépendantes, le régime syrien empêchant les journalistes étrangers de travailler librement dans le pays.

La présence de l'armée syrienne à proximité de la frontière turque est susceptible d'alimenter les tensions entre les deux pays, qui partagent une frontière commune d'environ 850 kilomètres.

La répression syrienne a été sévèrement critiquée par le gouvernement turc. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a notamment estimé que les forces de sécurité syriennes commettaient des « atrocités ».

Selon des militants des droits de la personne, plus de 1300 personnes sont mortes et quelque 10 000 autres ont été arrêtés depuis le début d'un soulèvement populaire contre le régime syrien, à la mi-mars.