Souvenez-vous de la très difficile réforme des retraites menée par « l'irréprochable » ministre Eric Woerth : on nous a expliqué longuement qu'il faudrait travailler plus, on nous a expliqué savamment qu'il faudrait souffrir plus, mais « que c'était pour le bien collectif », que c'était dans « l'intérêt général des Français ».

De nombreuses femmes vont devoir travailler plus longtemps ? Avoir eu 3 enfants devient un handicap ? Les plus fragiles, ceux qui ont été malades, vont devoir travailler jusqu'à 67 ans ? Et d'ailleurs, quelle espérance de vie pour un ouvrier de 67 ans ?
Tout cela, on nous l'a expliqué : il fallait l'accepter car nous n'avions pas le choix, car il n'y avait plus d'argent dans les caisses et qu'il fallait bien payer les retraites - qu'il fallait même « sauver la retraite par répartition ».

Foutaises ! Mensonge ! Trahison ! En une nuit, le Parlement (PS et UMP main dans la main) ont voté à main levée 17 milliards d'aide à l'Etat grec pour rembourser ses créanciers, sans d'ailleurs aider un seul grec. Or, savez-vous combien nous fera économiser ladite réforme des retraites ? 20 milliards sur 10 ans tout au plus... Soit à peine plus que ce que le gouvernement a débloqué en une nuit sans aucun problème, sachant très bien d'ailleurs qu'il ne retrouverait jamais cet argent. Tous les efforts du peuple français pendant les dix prochaines années dilapidés en une nuit au profit des banques qui avaient imprudemment prêté à la Grèce.

Et l'on prévoit aujourd'hui un nouveau don de plusieurs milliards à l'Etat grec en faillite, certainement pour finir de décharger les créances des banques sur les contribuables français et européens.

A l'heure où l'insécurité s'aggrave et où la chaîne pénale est en panne, je veux simplement rappeler que le budget de la Justice dans notre pays est de 7 milliards d'euros.... Imaginez qu'on aurait pu largement multiplier par deux le budget de la Justice plutôt que d'aider les banques en Grèce ! C'est insoutenable. Imaginez le nombre de juges et de greffiers supplémentaires pour accélérer la vitesse et l'efficacité des tribunaux. Tout cela dilapidé en une nuit.
Au total, la France s'est engagée pour 42 milliards dans les différents plans d'aide à la Grèce, le Portugal et l'Irlande ! C'est tout simplement un montant supérieur au budget de la sécurité, de l'emploi et de la justice réunis. Insoutenable !

La réalité, c'est que le politique a totalement abdiqué face à ces nouveaux « fermiers généraux » qui n'hésitent pas à saigner - mais sans noblesse - les citoyens européens dès lors qu'il faut réparer leurs erreurs. Sans même parler des bonus astronomiques versés à leurs dirigeants (2 milliards d'euros en 2010 pour les banques français, des dizaines pour les banques anglo-saxonnes).

Tout cet argent gaspillé, sans pour autant aider une seule seconde les Grecs.

Ce peuple est en effet aujourd'hui le premier à payer durement le prix de l'abandon par sa classe politique de toute souveraineté au profit d'un monstre supranational - et pour le plus grand bénéfice des marchés financiarisés.

Aujourd'hui, c'est le même bon sens qui pousse les indignés espagnol à rejeter en masse le nouveau « pacte pour l'euro ». Car tous ces citoyens européens ont bien compris que sous couvert de « solidarité » et de « fraternité », c'est bien pour sauver une oligarchie politique et financière qu'ils sont en train de se faire saigner, qu'ils subissent réduction de salaire, chômage et hausse des impôts. Et pour rien d'autre !

Les technocrates de Bruxelles avaient déjà sacrifié la belle idée européenne sur l'autel de leur cupidité. Ils s'apprêtent désormais à sacrifier les peuples dans leur dignité. [...]