CARACAS - Le gouvernement vénézuélien tente de convaincre du bon rétablissement du président Hugo Chavez, en convalescence à Cuba après une opération d'un abcès pelvien, face aux rumeurs chaque jour plus alarmistes sur son état de santé.

"Il se remet bien", a assuré à l'AFP le ministre de l'Information Andres Izarra. Selon les autorités, la vie du président de la puissance pétrolière sud-américaine, en outre mentor d'un certain nombre de dirigeants socialistes latino-américains, n'est pas en danger.

Chavez suit même attentivement de La Havane les activités de son gouvernement, selon Izarra.

"Chavez, on en a encore pour longtemps", a abondé le vice-président Elia Jaua.

Le 10 juin, le président vénézuélien, 56 ans, a été opéré d'urgence en pleine visite officielle à Cuba, pour une accumulation pelvienne dans la zone inférieure de l'abdomen. Depuis, aucun rapport médical n'a été publié sur son état de santé.

Les seules informations officielles ont été livrées par le dirigeant lui-même, dans une brève allocation télé le 12 juin. Un silence qui a surpris les Vénézuéliens habitués aux discours fleuves et interventions médiatiques quotidiennes du chef de l'Etat, omniprésent dans la vie de ses concitoyens depuis sa toute première élection à la présidentielle en 1998.

Maladie grave, cure de repos aux côtés du leader de la révolution cubaine son ami Fidel Castro, stratégie politique pour renforcer son aura avant de se présenter à la présidentielle 2012, dépression, déception amoureuse... Face au black-out, les rumeurs ne cessent d'enfler dans la rue, sur internet et dans la presse.

Une tribune très suivie au Venezuela, "los Punrunes" de Nelson Bocaranda, publiée dimanche dans le journal El Universal, affirme que le président vénézuélien a un cancer de la prostate.

"Il a été établi qu'il avait un cancer et qu'il devait commencer son traitement immédiatement. Radiation et blocage hormonal ont commencé", écrit son auteur. Selon lui, le président souhaiterait être de retour le 5 juillet au Venezuela pour le bicentenaire de l'indépendance du Venezuela.

Le journal en langue espagnole El Nuevo Herald de Miami, fief des opposants au régime cubain de Fidel Castro, avait affirmé samedi le Vénézuélien "non à l'article de la mort, mais dans un état critique", citant des sources du renseignement américain non identifiées.

Chavez a envoyé des Tweets vendredi, après une absence de la toile remontant au 4 juin, mais aucun ne fait mention à son état de santé ou à sa date de retour au Venezuela.

"Le président Chavez se remet bien de sa chirurgie. Que ses ennemis arrêtent de rêver et que ses amis cessent de s'inquiéter" a écrit sur son compte Twitter le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Temir Porras.

Selon Elsa Cardozo, docteur en Sciences politiques et professeure de Relations internationales de l'Université centrale du Venezuela, l'incertitude des Vénézuéliens porte sur l'état de santé réel du président, et ensuite, sur l'exercice du pouvoir.

"Au Venezuela, la politique est tellement personnifiée par la figure du président que tout observateur se demande qui est en train de gouverner maintenant. Cela n'est pas bon pour la confiance", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Chavez n'a pas délégué ses pouvoirs au vice-président comme la Constitution vénézuélienne le veut en cas d'absence prolongée, et continue de signer lois et décrets à distance.