Le ministère israélien des Affaires étrangères a ordonné lundi au consulat d'Espagne à Jérusalem de cesser ses services aux Palestiniens à partir du 1ᵉʳ juin, en riposte à la reconnaissance par Madrid de l'État de Palestine, selon un communiqué de la diplomatie israélienne.
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© AFPRamallah en Cisjordanie le 24 mai 2024, décoré de drapeaux de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège. L'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont annoncé qu'elles reconnaîtraient officiellement l'État de Palestine le 28 mai
À compter de cette date, le consulat d'Espagne à Jérusalem sera "autorisé à délivrer des services consulaires aux résidents de la circonscription consulaire de Jérusalem uniquement, et (ne sera) pas autorisé à (...) exercer une activité consulaire à l'égard des résidents de l'Autorité palestinienne", précise le communiqué.

Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré dans un communiqué distinct :
"aujourd'hui, j'ai mis en œuvre des mesures punitives préliminaires à l'encontre du consulat d'Espagne à Jérusalem, suite à la reconnaissance par le gouvernement espagnol d'un État palestinien".

"Nous ne tolérons pas que l'on porte atteinte à la souveraineté et à la sécurité d'Israël".

"Quiconque décerne un prix au Hamas et tente d'établir un État terroriste palestinien ne sera pas en contact avec les Palestiniens", a-t-il ajouté.
L'Espagne est l'un des pays européens qui a le plus critiqué Israël à propos de la guerre à Gaza.

La semaine dernière, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître l'État de Palestine, à partir du 28 mai, s'attirant ainsi les foudres d'Israël.

Dimanche, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a justifié la décision de son gouvernement de reconnaître l'État de Palestine en expliquant qu'il s'agissait de rendre "justice" au peuple palestinien, mais également de "la meilleure garantie de sécurité pour Israël".

Josep Borrell, le chef de file de la diplomatie européenne, a accueilli à Bruxelles ce même dimanche le Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, pour des discussions internationales sur le renforcement de l'Autorité palestinienne du président palestinien, Mahmoud Abbas.

Les discussions avaient pour horizon l'avenir de la bande de Gaza, après plus de sept mois de guerre entre l'armée israélienne et les mouvements armés palestiniens.


Commentaire : Ce n'est pas une guerre entre l'armée israélienne et les mouvements armés palestiniens. C'est un génocide et non pas une guerre entre deux armées.


Une Autorité palestinienne "forte" est nécessaire pour instaurer la paix au Moyen-Orient, a déclaré M. Borrell juste avant d'entamer la réunion avec M. Mustafa.

Samedi, l'Espagne avait demandé de son côté à Israël de se conformer à l'ordre de la plus haute juridiction de l'ONU de cesser immédiatement ses bombardements et ses attaques terrestres sur la ville gazaouie de Rafah.

Saisie par l'Afrique du Sud, qui estime que l'assaut israélien contre la bande de Gaza constitue un "génocide", la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné vendredi à Israël de "mettre immédiatement fin" à l'offensive terrestre et aérienne à Rafah.