"Les Etats-Unis ont fait plus d'efforts que n'importe quel autre pays au monde pour mettre fin à la corruption et aux pots-de-vin dans les pratiques commerciales internationales." Site Web du département d'Etat des USA.
Si le pouvoir absolu corrompt absolument, pourquoi les USA ne seraient-ils pas le pays le plus corrompu (et le plus corrupteur) de la terre ? C'est le cas, nous sommes les meilleurs dans ce domaine ! Aux USA tous les politiciens peuvent être achetés et des sommes d'argents insensées sont quotidiennement détournées quand elles ne disparaissent pas complètement, sans que les médias complices ne bougent un oeil. A l'étranger, le modus operandi est de soudoyer tous les dictateurs et ceux qu'on ne peut pas acheter, on les affaiblit, on les renverse ou on les bombarde pour les renvoyer à Jésus. En échange de ces pots-de-vin qu'on déguise en prêts ou en "assistance étrangère" le dictateur en question laisse les USA piller éternellement son pays. Si vous ne me croyez pas, déshabillez donc le moindre dictateur et vous verrez sûrement "CIA" tatoué sur une de ses fesses et un (assez bon) portrait du dernier président des USA imprimé sur l'autre. Les amoureux laissent toujours leur marque, paraît-il. Parfois ce n'est pas un dictateur en tant que tel, mais un parti dominant qui est l'homme de paille secret des USA. Dans tous les cas, les contrats commerciaux iniques et les prêts impossibles à rembourser sont le fléau qui détruit les innombrables états clients des USA.
A l'intérieur des USA, la corruption a été institutionnalisée sous la forme des contributions aux campagnes électorales et du lobbying. Mais ce n'est que la partie visible, la partie légale. Qui peut dire ce qui se passe dans les couloirs, les sous-sols et des donjons impénétrables de Washington ? En tous cas, nous autres, les Américains moyens, nous sommes "représentés" par des politiciens millionnaires qui sont douillettement installés dans les poches des banques et des multinationales les plus juteuses. Le politicien américain est corrompu jusqu'à la moelle, souvent depuis le début, mais le degré de vénalité et d'hypocrisie sentencieuse augmente à mesure qu'il se rapproche de Washington, ce beau cloaque de folie martiale.
Un candidat qui ne serait pas complètement acquis à la cause des multinationales, que ce soit ouvertement ou secrètement, n'a aucune chance d'être élu au niveau national. Il ne trouverait pas de financement et on ne le verrait pas à la télévision. On ne peut pas appeler démocratie un pays où tous les candidats font l'objet d'une soigneuse sélection et où seuls des millionnaires sont choisis par d'autres millionnaires et milliardaires. Dans une telle situation, le citoyen ordinaire n'a aucune importance puisque son vote et son soutien à un candidat donné ne sont qu'une mise en scène pour qu'il se sente utile et partie prenante, comme si son opinion et son soutien avait une quelconque importance puisque que, quoiqu'il fasse, rien ne pourra empêcher l'élection d'un autre instrument corrompu et va-t-en guerre des multinationales. Mais ne vous inquiétez pas, vous autres respectables militants, parce que même si votre candidat a perdu, l'autre, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à votre candidat, a gagné ! Ceux qui ont voté pour McCain par exemple, ont eu droit à la même politique à peu de choses près de la part d'Obama, de sorte que nous avons affaire à une situation gagnant, gagnant, perdant, perdant, vous comprenez ? Et le comble de la farce, c'est que les contribuables étasuniens sont obligés de donner trois dollars par an pour financer la campagne électorale présidentielle. Bien qu'ils croulent sous le fric de Goldman Sachs, JPMorgan, Raytheon, etc, nos candidats continuent à quémander quelques sous aux pauvres idiots qu'ils s'apprêtent à dépouiller complètement.
Les politiciens américains peuvent avoir des différences d'opinion sur des sujets personnels ou moraux comme les prières à l'école, le mariage gay et l'avortement, mais sur les questions principales et lucratives de l'industrie militaire et des multinationales, ils sont tous remarquablement d'accord. Nos sénateurs et nos élus du Congrès se comportent tous comme des phoques bien dressés en ce qui concerne Israël. Qu'ils soient démocrates ou républicains, ils ont tous très peur qu'on les surprenne assis quand leurs collègues, trépignent et hurlent debout.
Votre représentant sait très bien qui est son papa, et ce n'est pas toi, idiot ! La priorité du politicien étasunien, d'Obama jusqu'au bas de l'échelle, est d'inventer des mensonges pour cacher les innombrables crimes militaires et commerciaux qu'il a couvert. Ce qui nous amène au Pentagone. C'est l'organe de gouvernement le plus cupide et le plus corrompu. Le rôle principal du Pentagone n'est pas de défendre l'Amérique mais de la saigner à blanc pour enrichir Halliburton, Lockheed/Martin, Boeing, General Dynamics, Northrop Grumman et le reste. Encore et encore, le Pentagone a mis à mal des milliers d'Américains rien que pour augmenter les profits de ses maîtres. Pour nourrir ces ogres insatiables, le Pentagone est prêt à détruire l'Amérique elle-même et c'est exactement ce qu'il fait en ce moment.
En plus de faire passer le sacré commerce avant tout, le Pentagone constate régulièrement la disparition "inexplicable" de milliards de dollars de ses registres de liquidités et, en 2001, Donald Rumsfeld a même avoué que 2,3 milliards de dollars avaient disparu à cause d'un problème de comptabilité selon lui. Ce n'était donc pas du vol ni de la corruption, mais seulement une erreur de calcul. Les médias dominants ont relayé son excuse pour étouffer le scandale.
Mais peut-être qu'en fait nous avons un problème avec les maths. Nous sommes un peuple qui découpe les coupons de remise de 25 centimes, qui fait un détour d'un kilomètre en voiture (un 4x4) pour économiser un dollar, qui recueille avec satisfaction le centime qui lui revient sur le prix de 19,99 dollars, et pourtant tous ces milliards volés ne nous font ni chaud ni froid. C'est peut-être parce que les Américains ne rencontrent pas la corruption face à face dans leur vie quotidienne comme c'est le cas dans d'autres pays. La plupart d'entre nous, aux USA, n'avons jamais été intimidés ni maltraités par un policier, un employé ou un juge corrompu, alors nous pouvons nous imaginer que la corruption ne nous cause pas de tort. Washington a fait toutes ses guerres sans lever d'impôts donc il ne nous arrache pas la peau des os, se disent beaucoup d'Américains, mais notre politique belliqueuse à l'étranger est pourtant en train de nous mettre en faillite et en plus elle augmente notre insécurité en cas de futurs problèmes. L'augmentation permanente de nos réserves de monnaie,* qui dévalue le dollar est aussi une sorte d'impôt caché.
Une autre explication de notre passivité devant la corruption générale est l'état de nos médias qui nous régalent d'incidents triviaux et passent sous silence des évènements beaucoup plus scandaleux. C'est ainsi que l'argent que John Edwards a dépensé pour sa maîtresse, un million de dollars fourni par deux donateurs privés, a été discuté toute une semaine par les "experts" de la télévision et de la presse mais personne ne parle du million et demi de dollars que chaque missile Tomahawk largué par Washington sur la Libye coûte aux contribuables. Combien de millions de dollars ont été dépensés pendant ces trois premiers mois de guerre ? Personne ne le sait et personne ne semble s'inquiéter non plus des malheureux en chair et en os qui se trouvent à l'autre extrémité de nos armes. Les "méchants" méritent la mort et les "dommages collatéraux" tout autant. Nos maîtres passent leur temps à nous mentir en nous prenant pour des idiots. Pendant qu'ils engloutissent le monde entier et notre avenir à tous, ils nous donnent à ronger quelques slogans et autres éléments de langage.
Comme le chien de Pavlov, l'Américain a été conditionné à saliver au son d'un coup de circuit au baseball, d'un rôt de Lady Gaga et de la promesse d'espoir et de changement pour la prochaine élection, mais hélas quand la familière main grassouillette plonge une fois de plus dans notre porte-monnaie, nous ne sentons rien. Nous sommes cools et blasés jusqu'à ce que notre tour vienne de recevoir l'arrêté d'expulsion rose et de nous retrouver recroquevillés dans notre voiture ou sur un carton.
Dans un interview avec Stud Terkels en 1970, le représentant du Congrès à la retraite C. Wright Patman a dit :
"Une dictature pourrait se mettre en place ici en l'espace d'une nuit, si la situation se détériorait trop. S'il y avait une autre Dépression, il y aurait une révolution. Les gens ne pourraient pas en supporter davantage. Ils sont plus conscients qu'avant. Les puissants, eux cherchent quelqu'un qui serait capable de tuer les gens sans état d'âme, en cas de révolte. Quand Monsieur Dupont commencera à se réveiller, ils viendront le tuer."Je ne suis pas sûr que nous soyons plus conscients, mais avec un président qui peut déclarer des guerres sans l'aval du Congrès ni du peuple et qui peut emprisonner et tuer n'importe quel citoyen américain sans procès, nous sommes certainement déjà en dictature. Et la Dépression dont il parle est bien là.
Dans une économie productive la corruption est moins évidente parce qu'il y a beaucoup de moyens légitimes de s'enrichir, mais dans une économie de moins en moins productive comme celle que nous avons maintenant, la corruption est devenue le principal accès à la richesse. Pendant que nous mourrons de faim et nous nous entretuerons, les multinationales et leurs serviteurs, nos politiciens, continueront à s'engraisser grâce au pouvoir qu'ils détiennent.
Dans un ghetto où le seul commerce est le trafic de drogues, on regarde avec méfiance (ou admiration) le dandy bling bling qui passe au volant d'une Hummer bruyante, de même il y a de moins en moins d'usines dans ce pays, sauf celles qui fabriquent des bombes, des tanks et des armes de haute technologie et qui sont nos plus grands pousse-au-crime et nos plus grands souteneurs ; et que faudrait-il faire en ce qui les concerne, à votre avis ?
Linh Dinh a écrit deux livres de nouvelles, cinq de poésie, et vient de publier un roman "Love Like Hate". Les photos qu'il poste sur son blog "State of the Union" illustrent la dégradation de notre société.
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