Des fuites de documents attribués à la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) américaine, concernant la préparation par Israël d'une attaque contre l'Iran, ont suscité la crainte des responsables américains et israéliens après que ces informations hautement sensibles ont été rendues publiques.
L'agence se concentre sur la fourniture de renseignements géospatiaux (GEOINT), qui peuvent être collectés par satellite ou par avion, par le ministère de la Défense des États-Unis.
Les documents publiés par Middle East Spectator, une chaîne Telegram consacrée à l'actualité du Moyen-Orient, proviennent à l'origine d'un dénonciateur présumé du Pentagone, qui a partagé les documents sur un groupe privé.
Bien que Middle East Spectator ait déclaré ne pas être en mesure de déterminer l'authenticité des documents, le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a confirmé que la communauté du renseignement américain enquêtait sur l'incident.
« Cette fuite est très préoccupante. Il y a de sérieuses allégations, une enquête est en cours et je serai informé dans quelques heures », a déclaré Mike Johnson à CNN.
Ces documents sont classés top secret et portent la mention FVEY (Five Eyes), ce qui signifie qu'ils ne peuvent être consultés que par les autorités des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Que disent ces documents ?
Les informations top secret détaillent la préparation supposée de l'armée de l'air israélienne en vue d'une attaque contre l'Iran.
Le premier document, publié les 15 et 16 octobre 2024, est intitulé « Israël : Air Force Continues Preparation for Strike on Iran and Conducts a Second Large-Force Employment Exercise [LFE] » (Israël : l'armée de l'air poursuit ses préparatifs en vue d'une attaque contre l'Iran et mène un deuxième exercice d'emploi de forces importantes), et fait suite à des informations similaires recueillies le 13 octobre 2024.
En détail, l'armée de l'air israélienne a mené son deuxième exercice d'emploi d'une grande force (LFE) du 15 au 16 octobre, faisant suite à un exercice LFE mené le 13 octobre.
En outre, l'armée de l'air a préparé l'usage de missiles balistiques à lanceur aérien (ALBM) et a mené des opérations de couverture avec des véhicules aériens sans pilote (UAV).
Dans ce contexte, 16 missiles ALBM Golden Horizon et 40 missiles Rocks stand-off, ainsi que d'autres armes, ont été manipulés sur les bases aériennes de Hatserim, Ramat David et Ramon.
Des avions de ravitaillement en vol et d'autres avions de reconnaissance ont également été utilisés pendant cette même période.
Le second document évalue le maniement des armes, la défense aérienne, les opérations aériennes, les installations nucléaires et de missiles, les forces spéciales et la marine par les forces d'occupation israéliennes.
Il estime que le niveau de manipulation des ALBM est moyen, tandis que celui des munitions guidées de précision est faible. Le document contient également des informations sur l'utilisation de missiles à capacité nucléaire, le Jericho II en particulier, et à l'utilisation d'autres armes nucléaires, affirmant qu'aucune activité significative n'avait été enregistrée le 16 octobre.
Une brèche de sécurité très grave
Mick Mulroy, ancien responsable de la défense américaine, a déclaré à CNN que si la fuite était avérée, cela signifiait que les plans tactiques israéliens pour attaquer l'Iran avaient été divulgués, ce qui constituait une « grave brèche ».
« La coordination future entre les États-Unis et Israël pourrait également être remise en question. La confiance est un élément clé de la relation et, selon la manière dont la fuite a eu lieu, cette confiance pourrait être entamée », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Tally Gotliv, membre israélienne de la Knesset au nom du parti Likoud du Premier ministre Netanyahu, a accusé les États-Unis d'avoir délibérément divulgué les documents.
Elle a déclaré que l'incident « n'était pas le fruit du hasard ».
« La fuite des documents a été faite délibérément pour empêcher Israël d'attaquer l'Iran », a-t-elle affirmé, accusant l'administration Biden d'être « la marionnette de l'Iran ».
Le transfert du système THAAD à « Israël » met en évidence la crise des systèmes de défense
L'envoi par les États-Unis d'une batterie THAAD à l'occupant israélien signale des problèmes sous-jacents liés à des tensions et des limitations.
Le déploiement par les États-Unis de missiles THAAD (Theater High Altitude Air Defense) en Palestine occupée met en lumière les préoccupations croissantes concernant l'état des systèmes de défense antimissile tant aux États-Unis que sous l'occupation israélienne, a rapporté jeudi le National Interest.
Le système THAAD, conçu pour compléter le système Patriot existant, offre une protection sur une zone plus large avec une portée de 150 à 200 km, ce qui le rend capable d'intercepter des menaces de missiles balistiques. Chaque batterie est composée de six lanceurs montés sur camion, de 48 intercepteurs et d'équipements radar et radio avancés, et nécessite 95 soldats pour fonctionner.
Le magazine souligne que le déploiement des systèmes de défense aérienne pourrait s'inscrire dans le cadre d'un effort diplomatique américain visant à dissuader le régime israélien de lancer une attaque ciblant les installations nucléaires et pétrolières iraniennes, ce qui attiserait les tensions régionales à un niveau sans précédent. Toutefois, aucun rapport public n'a été publié à ce sujet.
L'occupation israélienne s'appuie depuis longtemps sur ses propres capacités de défense aérienne, en particulier sur son système de défense multiforme et multicouche qui comprend le Dôme de fer, la Fronde de David et la Flèche, mais ces derniers temps, comme l'attestent les tirs de missiles réussis de l'Iran et du Hezbollah libanais, qui ont causé d'immenses dégâts au sein de l'occupation israélienne, ce système n'est pas aussi efficace qu'on le pensait auparavant.
L'opération iranienne Promesse tenue 2, le 1ᵉʳ octobre, a révélé les failles du système, l'occupant n'ayant pas réussi à intercepter des dizaines de missiles, dont certains ont frappé des zones sensibles telles que la base aérienne de Nevatim et les environs du quartier général du Mossad.
L'épuisement des stocks US se profile-t-il à l'horizon ?
Le rapport souligne également les préoccupations croissantes de Washington concernant l'épuisement des missiles antibalistiques américains Standard (SM-3) basés en mer.
Ces missiles ont été utilisés pour intercepter des « menaces » en mer Rouge, notamment à la suite d'attaques menées par les forces armées yéménites contre des navires liés ou destinés à l'occupation israélienne.
Selon les médias israéliens, l'inventaire local de ces missiles SM-3 au sein de la sixième flotte américaine, qui a soutenu l'occupation israélienne, est presque épuisé après la frappe du 1ᵉʳ octobre.
Le déploiement du THAAD devrait fournir à l'occupation israélienne une couche supplémentaire de défense contre les missiles balistiques, en complément de son système Arrow existant.
Toutefois, les États-Unis sont confrontés à leurs propres dilemmes stratégiques, car ils doivent trouver un équilibre entre leur soutien à l'occupation et la nécessité de maintenir des capacités de défense antimissile suffisantes pour faire face à d'éventuels conflits dans d'autres régions, en particulier en Asie, dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine.Les stocks de la défense antimissile américaine, y compris les systèmes THAAD et SM-3, ne sont pas illimités. Selon le rapport, les États-Unis ont produit un peu plus de 500 intercepteurs SM-3, et leur faible taux de production — seulement 12 unités par an — suscite des inquiétudes quant à la capacité du pays à répondre à la demande en cas de conflit prolongé.
Par ailleurs, le système THAAD, avec un inventaire global d'environ 800 intercepteurs, est également confronté à des limites en cas d'escalade durable avec l'Iran.
Ces difficultés apparaissent lorsque l'on prend en considération l'important arsenal de missiles de l'Iran, estimé à plus de 3 000 missiles balistiques, ce qui en fait le stock le plus important du Moyen-Orient.
Même si tous ces missiles n'auraient pas besoin d'être interceptés par les systèmes américains, une escalade à son niveau maximum du conflit pourrait rapidement épuiser des centaines d'intercepteurs américains, laissant Washington dans une position précaire.
Comme le souligne le National Interest, les États-Unis pourraient bientôt être contraints de prendre des décisions difficiles sur la manière de hiérarchiser leurs ressources en matière de défense antimissile, ce qui aurait de graves répercussions sur leurs engagements au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique, et Washington préférerait ne pas avoir à choisir entre la défense de l'occupation israélienne et la dissuasion de la Chine.
« Israël » pleurniche déjà pour un second système THAAD
La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté vendredi qu'« Israël » a demandé aux États-Unis de déployer une deuxième batterie THAAD afin de renforcer ses défenses contre une éventuelle riposte iranienne à sa prochaine attaque.
Téhéran se préparerait à une attaque israélienne potentielle après la publication d'informations suggérant que les dirigeants israéliens se sont mis d'accord sur le lancement d'une attaque. Le déploiement du système THAAD vise à se préparer à une réaction iranienne anticipée à l'attaque israélienne prévue.
En réponse, le Pentagone a confirmé dimanche qu'il enverrait une batterie de défense aérienne avancée en « Israël », ainsi qu'un nouveau package de soldats américains pour faire fonctionner le système.
Cette décision s'inscrit également dans le cadre des avertissements contradictoires des États-Unis, qui exhortent « Israël » à éviter de prendre pour cible des infrastructures iraniennes essentielles, notamment des installations nucléaires et pétrolières, car ils craignent qu'une telle escalade ne déstabilise encore davantage la région.
Source : Al-Mayadeen - Traduction : Chronique de Palestine
Ou bien les couches pampers qui entourent d'habitude le gouvernement us n'est plus aussi fiable qu'il n'y paraît ?