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La cérémonie d'investiture s'achève. Nous vous proposons de suivre les événements marquants des jours précédant l'investiture, puis de ce 20 janvier historique - quoi qu'on en pense. Et des jours suivants, si l'actualité l'exige.

Décrets présidentiels signés ce jour

Donald Trump a signé, dès les premières heures, et entre autres devant la foule d'un Capital One Arena bondé (seuls 20 000 chanceux ont pu y prendre place sur les 200 000 qui étaient attendus en extérieur, annulé en raison du froid — et peut-être pour des raisons de sécurité).

● un décret exigeant que les agences fédérales révoquent l'utilisation des termes « genre » et « identité de genre » et utilisent à la place une définition binaire du « sexe », y compris dans la délivrance des passeports — une mesure que les groupes de défense des droits LGBTQ+ se sont engagés à contester devant les tribunaux.

● un décret visant à révoquer le droit de naissance — la citoyenneté automatique pour les personnes nées aux États-Unis - pour les enfants d'immigrants sans papiers. Le droit de naissance est protégé par le 14ᵉ amendement et le décret sera presque certainement contesté devant les tribunaux.

● révocation de 78 décrets promulgués par Joe Biden.

● un décret visant, pour la deuxième fois, à retirer les États-Unis des accords de Paris sur le climat.

● un décret visant à retirer les États-Unis de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). « L'Organisation mondiale de la Santé nous a arnaqués, tout le monde arnaque les États-Unis. Cela n'arrivera plus », a déclaré M. Trump lors de la signature du décret. Le retrait des États-Unis réduira considérablement le financement de l'OMS.

● un décret visant à rebaptiser le golfe du Mexique, d'une superficie de 1 580 000 km², et le Denali, d'une superficie de 6 000 m, en Alaska. Le golfe du Mexique sera rebaptisé golfe d'Amérique, et Denali, la plus haute montagne d'Amérique du Nord, redeviendra le mont McKinley, comme il s'appelait avant que Barack Obama ne change son nom en 2015. Le décret n'aura aucune incidence sur les noms utilisés à l'échelle internationale.

● révocation d'un décret non contraignant signé par M. Biden visant à rendre électrique la moitié des nouveaux véhicules vendus en 2030. « Les États-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité. »

● un décret reclassant des milliers d'employés fédéraux en tant qu'embauches politiques, ce qui facilitera grandement leur licenciement. Le projet 2025 a fait des attaques contre l'État profond ou administratif un élément central du second mandat de Trump.

● un décret déclarant l'état d'urgence à la frontière sud des États-Unis, ainsi que plusieurs autres politiques liées à l'immigration. « Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées, et nous commencerons le processus de renvoi de millions et de millions d'étrangers criminels vers les lieux d'où ils viennent. »

Grâce présidentielle concernant les événements du Capitole

Plus de 1 500 émeutiers ont été graciés par Donald Trump. « Nous espérons qu'ils sortiront cette nuit », a précisé Donald Trump qui veut agir vite, comme pour ses nombreux décrets présidentiels signés le jour même de son investiture.

Avec raison, il rappelle que les participants à l'assaut du Capitole « ont été traités très injustement » et que « les juges ont été absolument impitoyables. Les procureurs aussi » !

La grâce présidentielle bénéficie à toutes les personnes condamnées pour participation à l'assaut du Capitole. Seuls 14 voient leur peine commuée en période de prison déjà purgée : des membres du mouvement Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, scandaleusement (et politiquement) condamné à dix-huit ans de prison.

L'ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné en septembre 2023 à la peine incroyable de 22 ans de prison, est intégralement gracié. Le décret annule également les poursuites en cours contre quelques centaines de personnes.

La commission d'enquête parlementaire sur le 6 janvier 2021 avait recommandé en décembre 2022 des poursuites pénales contre Donald Trump, notamment pour appel à la rébellion et complot contre les institutions américaines.

Mais Joe Biden a signé lui-même un décret de grâce présidentielle quelques heures avant de lui céder le pouvoir afin de gracier les membres de cette commission ! L'ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney en bénéficiera, ainsi que tous les élus et fonctionnaires ayant participé à la commission d'enquête et les policiers ayant témoigné devant cette commission.

Rappelons que Joe Biden a gracié aussi, à la dernière minute, toute sa famille ainsi que le docteur Anthony Fauci !

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Mardi 21 janvier, 01h - heure française

La suite de la cérémonie, coupée dans le direct de LCI, se trouve à la fin de cette vidéo, en anglais :


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Lundi 20 janvier

Pour résumer cette journée historique, on ne résiste pas à l'envie de citer David Thomson, le correspondant de RFI aux USA, qui répondait au Figaro :
La cérémonie d'investiture de Trump, qui aura lieu ce lundi, se déroulera-t-elle dans une ambiance comparable à celle qui a eu lieu il y a huit ans ?
« On assiste depuis le 5 novembre à une normalisation absolument spectaculaire de Donald Trump. Il faut mesurer l'ironie de l'histoire et toute la symbolique que représente cet incroyable come-back politique. Au lendemain du 6 janvier 2021 (assaut du Capitole, NDLR), Donald Trump était un véritable paria. Quatre ans plus tard, malgré ses quatre inculpations et sa condamnation en justice, il revient plus populaire et plus puissant que jamais. Ses opposants d'hier font la queue pour embrasser la bague et lui prêter allégeance à Mar-a-Lago. Et lui prête serment dans la rotonde du Capitole de Washington, à l'endroit même où s'est joué le 6 janvier 2021. Or plus personne ne parle du 6 janvier. Pendant toute la campagne, Joe Biden, Kamala Harris et Barack Obama le comparaient à Hitler, assimilant sa pensée au fascisme des années 1930. Or, après sa victoire, les Américains ont vu Biden recevoir Trump avec un grand sourire et un enthousiasme non feint à la Maison-Blanche. Ils l'ont même vu plaisanter avec Barack Obama aux obsèques de Jimmy Carter. Et les Américains de tous bords politiques se sont dit : « attendez, pendant toute la campagne, vous nous avez dit que c'était Hitler et maintenant qu'il a gagné, vous plaisantez avec Hitler ? ». »

Tout est dit.

Après ce renversement incroyable, place à la realpolitik, au Grand Jeu.

À la télévision russe, Poutine a déclaré :
« Nous sommes également ouverts au dialogue avec la nouvelle administration américaine sur le conflit ukrainien. S'agissant du règlement de la situation, je voudrais souligner que l'objectif ne doit pas être une brève trêve (...) mais une paix durable. »
Le président russe n'est pas contre des négociations, mais seulement entre Russes et Américains. Poutine a en tête la reddition totale de Kiev. Trump a en tête la constitution du mur des BRICS et la dédollarisation.

« Nous allons agrandir l'Amérique »


Depuis 18 heures (heure française, midi à Washington), Donald Trump est le nouveau président des États-Unis. Il revient, et il n'est pas content.
« Je vais déclarer un état d'urgence national au niveau de notre frontière Sud. Toutes les entrées irrégulières seront interrompues. »

« Ma plus grande responsabilité est de défendre notre pays contre les menaces et les invasions, et nous allons le faire à un niveau jamais vu auparavant. »

« Je pense que ma vie a été sauvée pour une raison, rendre sa grandeur à l'Amérique. »

« L'âge d'or des États-Unis commence aujourd'hui. À partir d'aujourd'hui, notre pays va prospérer et être respecté aux quatre coins du monde. »

« Ma famille a été visée par des attaques et des menaces incessantes, motivées par le seul désir de m'atteindre — la pire sorte de politique partisane. Malheureusement, je n'ai aucune raison de penser que ces attaques vont s'arrêter. »

Le monde entier attend les premières décisions, les premiers décrets, et le positionnement du 47ᵉ président sur les grands conflits : Palestine, Ukraine, Taïwan. Si les trumpistes de choc attendent des miracles, par exemple la paix mondiale et la croissance éternelle, ils seront déçus : Zelensky continue à dire que son peuple sacrifié se battra, les Chinois ne lâcheront jamais Formose, et Netanyahou, s'il a dû faire quelques concessions, obéit à une feuille de route politico-religieuse capable de tout. Trump, dans ce chaos mondial, fera du trumpisme, c'est-à-dire, comme l'écrit Gélie dans Le Figaro, du nationalisme opportuniste.
Trump, c'est aussi une philosophie. On lui en fait rarement crédit parce qu'il ne se laisse pas enfermer dans une catégorie — protectionniste, isolationniste, souverainiste... Sa doctrine politique est en fait la seule constante de l'histoire américaine : l'exceptionnalisme d'un pays qui choisit systématiquement sa propre voie et n'a cure d'un « ordre mondial » s'il ne l'avantage pas.
Chez nous, en France, il n'y a pas de sauveur : les Français n'ont pas voulu du Le Pen, le Trump français qui avait pourtant raison sur (presque) tout avant tout le monde. Aujourd'hui, le seul qui a les épaules pour relever le pays, et qui ne s'interdit rien, c'est Villepin, le dernier gaulliste.
« La question de la démission d'Emmanuel Macron se pose d'ores et déjà. On ne demande pas au président d'être gaulliste : il ne l'est pas. Mais on lui demande d'avoir un peu de dignité et de respect de la fonction »

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Le direct de l'investiture en images est à suivre malgré les commentaires démocrates sur France 24, toujours en retard d'une guerre ou d'une élection.

Les services de sécurité, désormais au service de Donald Trump, sont sur les dents, et ils seront 25 000 à sécuriser la Maison-Blanche. En Amérique, tout est possible : on a déjà assassiné des présidents. Les invités de la cérémonie d'investiture sont nombreux et importants : chefs d'État étrangers, boss de la tech, proches du Don...


Ce qui n'empêche pas la presse occidentale, toujours sous influence démocrate (« Go Biden », avait titré Libération fin 2020), de revenir sur le 6 janvier 2021, la fameuse promenade populaire dans le Capitole, avec un joli chahut à la clé. C'est connu, le populo ne sait pas se tenir ! Les forces du bien en avaient fait tout un plat, 1 500 trumpistes avaient été condamnés, parfois lourdement, désormais tout le monde se pose la question de la grâce présidentielle. Or, Trump ne graciera pas tous les embastillés, car les Américains sont attachés à la loi et à la peine.

Dans les rues, les troupes gauchistes, en pleine débandade, peinent à recruter des manifestants. Il y aura bien une Marche du peuple, ce qui fait rigoler, puisque Trump a remporté le vote populaire, la première fois depuis vingt ans pour les Républicains. Mais Trump est-il encore un Républicain ? Beaucoup en doutent : Trump, c'est Trump, voilà tout. Il a sa manière de faire, est presque illisible pour ses adversaires ou alliés, que ce soit aux USA ou à l'étranger. Certes, il a dit ce qu'il allait faire, dans les premiers jours de son mandat, et toute la planète est dans l'attente, l'angoisse pour les gauchistes, l'espoir pour les nationalistes.

Pour l'instant, l'effet Trump fonctionne, jusqu'à Tel-Aviv : les Israéliens ont libéré 90 otages, pardon, prisonniers palestiniens, et le Hamas a libéré trois prisonniers, pardon, otages israéliens. Pourvu que ça dure !

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Nous verrons jusqu'où ira l'ouverture de ces dossiers chauds, dont celui des frères Kennedy, ouverture qui a été promise par Trump à RFK Jr. pendant sa campagne 2024. Il reste encore le 11 septembre et le 21 juillet 1969...


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Éric Zemmour et Sarah Knafo sont les seules personnalités politiques françaises invitées officiellement à la cérémonie d'investiture de Donald Trump :


Ha, et Pierre-Jean Chalençon qui a laissé sa mezouzah en France :


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Dimanche 19 janvier

Le rassemblement « Make America Great Again Victory Rally » s'est déroulé à Washington, au Capital One Arena, à l'image du rassemblement organisé au Madison Square Garden à New York en octobre dernier, qui avait servi de discours de clôture aux électeurs américains une semaine avant le jour du scrutin en novembre. Elon Musk y a prononcé un rapide discours pendant le long discours de Donald Trump.

Ce meeting a regroupé plus de 20 000 partisans, à la veille de la cérémonie d'investiture. On a pu y écouter les performances de plusieurs célébrités présentes lors de la campagne présidentielle de Trump en 2024, notamment le groupe disco Village People — le groupe des années 70 à l'origine du morceau YMCA — et l'auteur-compositeur-interprète country Lee Greenwood, dont la chanson emblématique God Bless the USA a servi de chanson de fin de rassemblement de Trump tout au long de sa campagne.


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Dimanche 19 janvier

Ce 19 janvier, d'abord des larmes de gauchistes. Des milliers de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté à Washington contre Trump alors qu'il se prépare à son investiture. « Les groupes à l'origine de la marche sont décrits sur son site Internet comme ayant des "identités croisées" et des "intérêts variés" autour de causes différentes telles que le changement climatique, l'immigration et les droits des femmes », nous dit la BBC. Bref, un galimatias gauchiste informe qui fera bouger l'une de Donald sans remuer l'autre. Au suivant !


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Joe Biden, clap de fin ! (enfin)


Samedi 18 janvier

Il n'y avait pas un seul endroit vide sur le trottoir en face du Trump National Golf Course samedi soir. Les partisans se sont rassemblés pour assister à l'arrivée du cortège du président élu pour sa réception VIP et son feu d'artifice. Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg auraient assisté aux événements de la soirée en soutien au président élu Trump. Le feu d'artifice a été tiré à 21 h.



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Vendredi 17 janvier


Crypto Ball, gala des investisseurs en monnaies numériques donné en l'honneur de Donald Trump vendredi 17 janvier à Washington : le lancement d'une cryptomonnaie à l'effigie de Donald Trump, le Trump Coin. À 21 heures, le président élu a posté l'image de cette monnaie virtuelle, qui le représente le poing levé avec le slogan « Fight, fight, fight », prononcé en juillet 2024 après sa tentative d'assassinat en Pennsylvanie. « Il est temps de célébrer tout ce que nous représentons : la victoire ! Rejoignez ma communauté Trump très spéciale. Obtenez votre "Trump coin" maintenant », annonçait Donald Trump sur son réseau Truth Social. Les spéculateurs se sont demandés s'il s'agissait d'un canular. Il n'en est rien. Vendu 10 dollars, le Trump coin s'est envolé au-dessus de 70 dollars !

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