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© © Damo StoranTsunami du 11 mars 2011 au Japon
L'année 2011 n'est pas encore terminée qu'elle a déjà battu tous les records en terme de pertes économiques liées aux catastrophes naturelles. Le séisme japonais y contribue fortement.

Selon un rapport publié par le réassureur allemand Munich Re, 265 milliards de dollars de pertes économiques ont été enregistrées durant le seul premier semestre 2011, contre 97 milliards pour le premier semestre 2010.

Un premier semestre 2011 qui bat tous les records

Ce montant astronomique dépasse celui calculé pour la totalité de l'année 2005 qui était, jusqu'alors, l'année la plus coûteuse avec plus de 220 milliards de dollars de perte à cause des catastrophes naturelles.

D'habitude, les catastrophes naturelles se répartissent plutôt sur le second semestre avec l'arrivée des ouragans dans l'Atlantique Nord et les typhons dans le nord-ouest du pacifique. Pour 2011, déjà 355 catastrophes naturelles ont été enregistrées au premier semestre dans le monde, contre 390 en moyenne sur l'année pour les dix dernières années.

De surcroît, en moyenne, sur les trente dernières années, le premier semestre de l'année a connu des pertes d'environ 36,4 milliards de dollars selon Munich Re qui ajoute que la perte semestrielle pour le secteur des assurances s'établit à 60 milliards de dollars, soit cinq fois plus que la moyenne depuis 2001.

Le séisme japonais : la catastrophe la plus coûteuse de l'histoire

Bien sûr, ce sont le tremblement de terre et le tsunami exceptionnels survenus au Japon le 11 mars 2011 qui contribuent principalement à ce triste record. Selon les dernières estimations, ils auraient déjà coûté 210 milliards de dollars ; dès mars 2011, le gouvernement japonais tablait sur des dégâts estimés à 280 milliards de dollars. Cette double catastrophe est la plus coûteuse de l'histoire de l'humanité, bien plus que l'ouragan Katrina qui avait alors entraîné des pertes de 125 milliards de dollars en 2005, même si Katrina reste la catastrophe la plus dommageable pour le secteur des assurances.
Rappelons que le séisme du Japon et le tsunami ont fait quelque 23500 morts et disparus.

Les tremblements de terre à Christchurch (Nouvelle-Zélande) en février et juin ont causé 20 milliards de dollars de pertes, dont plus de la moitié étaient assurés.

Des catastrophes météorologiques exacerbées par "La Nina"

Les catastrophes météorologiques ont été également nombreuses et violentes au premier semestre, notamment sous l'influence du phénomène climatique de "La Nina", qui a créé de fortes perturbations en refroidissant l'océan Pacifique tropical.

A ce titre, 1 600 tornades ont été recensées dans le monde entre janvier et juin avec un nouvel "tornado outbreak" jamais vu depuis 75 ans aux Etats-Unis : des centaines de tornades, dont certaines extrêmement puissantes, ont littéralement rasé plusieurs territoires urbains, tuant plus de 500 personnes et occasionnant plus de 7 milliards de dollars de dégâts selon la société AIR Worldwide, spécialisée dans les estimations de catastrophes. Selon Munich Re, cette saison des tornades exceptionnelle se solde par un coût estimé à environ 15 milliards de dollars.

De plus, le nord-est de l'Australie a connu des inondations exceptionnelles en début d'année avec la crue simultanée et inédite de trois fleuves, un coût estimé à 7 milliards de dollars. Puis, le passage du cyclone Yasi, le plus puissant dans la région depuis près d'un siècle avec des vents atteignant 280 km/h, a causé 2 milliards de dollars de pertes.

Ces pertes économiques considérables témoignent de la fragilité de nos sociétés qui peinent à intégrer sérieusement les risques naturels dans leurs aménagements.