Un patch électronique aussi mince qu'un cheveu, qui adhère à la peau comme un tatouage temporaire, pourrait révolutionner les méthodes de détection médicale, les jeux électroniques et... les techniques d'espionnage, selon une étude publiée hier.

La technologie électronique, appelée système électronique épidermique (ESS), a été développée par une équipe internationale de chercheurs venus des États-Unis, de Chine et de Singapour. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science.

Moins de 50 microns d'épaisseur - un poil moins qu'un cheveu humain - le dispositif adhére à la peau de façon naturelle, sans aucune colle. L'appareil, flexible, est composé d'un circuit électronique, d'une bobine à induction et d'une antenne. Il nécessite si peu d'énergie qu'il peut se contenter de capteurs solaires miniatures. Il pourrait aussi à terme utiliser des rayonnements électromagnétiques parasites. Actuellement, les puces peuvent fonctionner 24 heures, mais les chercheurs pensent qu'ils arriveront très rapidement à une autonomie de 15 jours.

"C'est une technologie qui brouille la distinction entre l'électronique et la biologie", a déclaré John Rogers, professeur en science et génie des matériaux à l'Université de l'Illinois, co-auteur du rapport. Et qui brouille l'écoute ?

Surveillance cardiaque, cérébrale, respiratoire, vérification de la température du corps, diagnostics divers et variés en temps réel... L'éventail des applications possibles est très large. Placé sur la gorge, l'appareil a aussi pu servir de commande vocale pour des jeux vidéo (avec 90% de précision). Et bien d'autres joyeusetés encore, comme la mise en place d'un système de communication secrète, ou d'une surveillance invisible...