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Photo: Blackened burger Louisiana cajun dust garnished with lettuce / pointnshoot via Flickr CC License By
De la viande de synthèse créée en laboratoire à partir de cellules animales pourrait bientôt être servie dans nos assiettes, d'après le New Scientist (relayé par notre grand frère Slate.com).

Des scientifiques hollandais de l'université de Maastricht ont en effet annoncé qu'à l'aide de cellules de cochons ils seraient capables de faire des saucisses synthétiques dans les six prochains mois. Pour des hamburgers cela prendra probablement un an.

Le quotidien britannique The Telegraph explique qu'avec la croissance actuelle de la population mondiale, on ne pourra bientôt plus produire assez de viande pour nourrir tout le monde. La viande de synthèse semble donc être une solution adaptée au futur problème de sous-production alimentaire.

Produire de la viande en laboratoire présente aussi l'avantage d'être plus écologique selon le Telegraph:
«Déplacer la production de viande de la ferme vers les laboratoires va aussi aider à diminuer les milliards de tonnes de gaz à effet de serre que les bétails relâchent, et permettre d'utiliser 99% de terre en moins qu'avec les élevages.»
Cependant, le Telegraph ajoute que cette viande de synthèse ne semble pas encore prête pour la commercialisation. Mark Post, professeur en charge des recherches sur la création de nourriture de synthèse à l'université de Maastricht, précise que la production du premier hamburger coûtera en effet plus de 250.000 euros.

De plus, en raison de règles d'hygiène et de procédures de contrôle très strictes, personne n'a pu pour le moment essayer cette nourriture de synthèse, on ne sait donc pas non plus si elle a du goût. La couleur est aussi un problème: la viande de synthèse n'ayant pas de sang, l'équipe de Mark Post n'a pas encore réussi à faire autre chose que de la viande blanche ou grisâtre.

Slate souligne le fait que cette nouvelle technique, si elle se diffuse, pourrait créer polémique: de plus en plus d'adeptes de la nourriture bio ou «naturelle» dénoncent la production d'aliments génétiquement modifiés, il ne serait donc pas étonnant que des produits qui n'ont absolument rien de naturel provoquent des débats encore plus enflammés.

Malgré tous ces bémols, Slate finit sur une note mi-optimiste mi-ironique:
«Mais peut-être que si le bacon sent suffisamment bon, il y aura assez de demande pour qu'un marché de la viande de synthèse se développe.»