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A l’inverse du lynx boréal, un autre féliné présent à l’état sauvage dans les Vosges, le Jura, la Moselle et depuis peu dans le Rhône, le puma n’est présent à l’état sauvage et naturel que sur le continent européen / Photo d’illustration - Celik Erkul
La Besseyre-Saint-Mary. Lundi à 13 heures, le maire de la commune dit avoir vu un puma traverser devant son véhicule sur la RD41. Un témoignage qui conforte d'étranges observations faites depuis le début de l'été.

A La Besseyre-Saint-Mary, une commune d'à peine 130 habitants située à l'ouest de Saugues, quand bien même cela se passe en plein jour, personne ne s'étonne de voir du gibier traverser devant sa voiture. L'endroit est escarpé et les forêts s'étendent à perte de vue sur ces monts de La Margeride... La faune y est à son aise. Mais lorsque l'animal aperçu ne ressemble à rien d'identifié jusqu'à présent sur ce secteur, la rencontre pose des questions... D'autant que depuis le début de l'été, les indices laissant à penser qu'un intrus a trouvé refuge dans la faune locale se multiplient.

Depuis lundi, l'étrange animal qui hante cette commune, à quelques kilomètres de l'endroit où Jean Chastel a tué la bête du Gévaudan en 1766, a un nom : il pourrait s'agir d'un puma. C'est en tout cas ce qu'affirme Georges Dalle, le maire de La Besseyre. Un peu avant 13 heures, ce 12 septembre, il a aperçu un animal traverser à une allure folle la route départementale 41 entre La Besseyre et le village de « Hontès-Haut ». « Je l'ai vu en pleine course. Ce n'est pas un animal tel que l'on peut en voir chez nous et je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre qu'un puma... » Le témoignage est digne de foi. D'autant plus crédible que Georges Dalle connait tous les secrets de ce pays dans lequel il vit et s'investit depuis des décennies. Les habitants, le territoire, sa flore et sa faune, il les connait par coeur.

Désormais, c'est à l'office national de la chasse et de la faune sauvage d'apporter davantage de précisions. Des techniciens se sont rendus sur place et ont pu faire des prélèvements de poils supposés appartenir à l'animal en question et retrouvés sur des fils barbelés. Le résultat de ces analyses est attendu sous une quinzaine de jours. En juillet dernier, des empreintes ne correspondant à aucun animal connu avaient déjà été observées dans les bois.

En attendant, les chasseurs de La Besseyre et de la commune voisine d'Auvers ont été alertés. Lors de leurs battues, ils sont invités à ouvrir l'oeil et à faire remonter tout indice ou trace suspecte. « Un animal comme celui-ci doit bien se nourrir. Dans ce cas, les chasseurs retrouveront des carcasses ou des empreintes dans le sol »,explique le maire qui n'accepte pas que son témoignage puisse être remis en cause avant qu'une réponse sur le mystère de cette nouvelle bête du Gévaudan ne soit apportée.

Enfin, si puma il y a dans les bois du canton de Saugues, il restera deux questions à élucider : comment est-il arrivé là et comment le capturer ? « Au printemps, un cirque est passé par Saugues et Langeac », se souvient l'élu. « Mais aucun signalement de perte ou de disparition d'animal n'a été effectué ». Le mystère reste donc entier. Et à la Besseyre, il réveille tout un pan de l'histoire locale.