Il semble que le passage du Typhon Roke ait créé pas mal de dégâts sur le Japon mais il aurait également affecté assez fortement les niveaux de dose ambiante à la fois sur les régions proches du site accidenté de Fukushima Daiichi mais également au niveau de la capitale Japonaise.

Située à 35° de latitude Nord et au niveau de la mer, Tokyo présente généralement un bruit de fond radioactif très peu élevé, soit un débit de dose ambiante estimé entre 0.05 et 0.07 µSv/h. Ce niveau avait déjà été augmenté une première fois suite aux rejets radioactifs des produits de fission dégagés suite à l'accident de Fukushima Daiichi, mais il semble que le passage du violent Typhon Roke ait brassé les radioéléments volatils et de demi-vie moyenne à longue comme le césium 134 et le césium 137. Ces derniers radionucléides se concentrent fréquemment à la surface du sol et ils sont donc susceptibles d'être soulevés et déplacés lors de périodes de vent ou encore de précipitations importantes par ruissellement et ravinement.

Certains relevés indépendants à Tokyo indiquent des valeurs supérieures à 1µSv/h dans certains endroits où végétation et ruissellement reconcentreraient ainsi les dépôts de Césium. Un relevé de 1.38 µSv/h a ainsi été effectué à proximité de l'Université de Tokyo.

A Kawasaki, le débit de dose habituel de 0.05 µSv/h aurait été doublé. A Futaba, à 4 Km du site accidenté, le débit de dose serait de 20.3 µSv/h contre 0.07 en temps normal.

Certains témoins indiquent que le vent violent est très "salé" et pensent que la radioactivité océanique pourrait avoir été rabattue vers les cotes, le vent soufflant de la mer vers les terres.

Un site pas vraiment prêt pour de telles intempéries !

Pendant ce temps, à Fukushima Daiichi, le site n'avait pas besoin de cela. Les sous-sols renfermaient déjà une estimation de 80000 Tonnes d'eau contaminée avant le passage du Typhon et il est probable que, vu l'état du site endommagé, les eaux pluviales ne filtrent dans des sous-sols qui eux-mêmes, fuient probablement vers l'océan tout proche ou encore vers les nappes d'eau souterraines. La station météo toute proche de Namie a enregistré des précipitations cumulées d'environ 280 mm lors du Typhon.

Les structures légères censées protéger les bâtiments sont par ailleurs loin d'être achevées.

A noter que l'image fournie par la Tepcam (TEPco WebCAM) a disparu de longues heures durant la tempête.