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Photo: AFP/EMMANUEL DUNAND

Des milliers de personnes manifestent près de Wall Street, le 5 octobre 2011.
Le mouvement « Occupons Wall Street » prend de l'ampleur. Des milliers de manifestants ont défilé mercredi après-midi dans le quartier financier de New York pour réclamer une meilleure justice économique. Ils étaient environ 5000, selon des sources policières, et jusqu'à 12 000, selon des organisations syndicales. Un nombre record.

« Nous sommes les indignés de New York, les indignés de l'Amérique, les indignés du monde », a dit Hector Figueroa, du Syndicat des employés des services, en référence aux contestations en Espagne.

« Occupons Wall Street » se réclame du printemps arabe et certains militants se disaient solidaires mercredi de la Grèce. Mais les manifestants parlaient davantage du chômage aux États-Unis, des saisies immobilières « inhumaines » et de leurs difficultés à « finir le mois ». « Mettez fin aux guerres, taxez les riches », scandaient notamment les protestataires.

19 jours dans la rue

Quelques centaines de manifestants campent symboliquement depuis près de trois semaines dans le parc Zoccotti, qu'ils surnomment la « place de la liberté », à deux pas de la Bourse de New York.

Jusqu'à présent, les rassemblements n'avaient pas attiré plus de 2500 personnes. Mais l'arrestation samedi de plus de 700 manifestants, après qu'ils eurent bloqué le pont de Brooklyn, a contribué à étendre le mouvement.

Depuis, « Occupons Wall Street » a commencé à faire des émules, notamment à Boston, à Chicago et à Washington.

Le mouvement, qui s'appuie sur les réseaux sociaux pour diffuser son message, se présente comme « un mouvement de résistance sans leader » et non violent. « Nous sommes les 99 % qui ne toléreront pas plus longtemps la cupidité et la corruption du 1 % [restant] », précise-t-il sur son site web.

Soutien d'élus démocrates

Les manifestants ont également reçu l'appui d'élus démocrates. Mercredi, le président du groupe démocrate à la Chambre des représentants, John Larson, a « salué » ces manifestants qui « se battent pour donner une voix aux Américains qui luttent chaque jour ». La représentante démocrate de New York, Louise Slaughter, s'est pour sa part dite fière de les voir se dresser « contre la cupidité des corporations ».

Mardi, le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, et le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner, disaient comprendre les frustrations des manifestants devant un secteur financier qui se comporte avec une certaine insouciance, malgré la crise financière dont il a été responsable.

« Jusqu'à un certain point, je ne peux pas leur reprocher quoi que ce soit. Il est certain qu'avec un chômage de 9 % et une croissance économique très faible, la situation n'est pas très bonne. C'est contre cela qu'ils protestent », a dit M. Bernanke.