Le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, a été mis en examen lundi dans l'affaire d'espionnage téléphonique d'un journaliste du Monde enquêtant sur le dossier Bettencourt, a annoncé son avocat.

Bernard Squarcini a été mis en examen notamment pour «atteinte au secret des correspondances», «collecte illicite de données» et «recel du secret professionnel», mais il n'a pas l'intention de démissionner, selon Me Patrick Maisonneuve à l'issue de son audition qui a duré cinq heures. «Ayant assumé la responsabilité des vérifications techniques qui ont été effectuées par ses collaborateurs, M. Squarcini a [...] été mis en examen», a déclaré son avocat. «Le débat a été essentiellement juridique sur l'application de la loi de 1991» sur la mise en œuvre des interceptions téléphoniques, a-t-il ajouté.

La juge Zimmermann cherche à déterminer le rôle de Bernard Squarcini dans une enquête de la DCRI à l'été 2010 comprenant l'analyse de factures téléphoniques détaillées («fadettes») d'un journaliste du Monde visant à identifier les sources du quotidien dans l'affaire Woerth-Bettencourt, concernant le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, en 2007.

Autre proche du chef de l'Etat, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, doit également être entendu prochainement par la juge Sylvia Zimmermann. Dans cette enquête, le numéro 2 de la DCRI, Frédéric Veaux, a déjà été entendu comme témoin assisté par la magistrate, le 10 octobre. Il n'avait pas été mis en examen.