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© BelgaCe lundi matin, un piquet bloque toujours l'accès au site de Feluy (illustration)
Les ouvriers de l'usine chimique Ineos à Feluy sont toujours en grève ce matin. Le mouvement a démarré vendredi. Au départ, une centaine de travailleurs dénonçaient un blocage dans la négociation d'une nouvelle convention collective de travail. Mais le mouvement s'est durci quand la direction d'Ineos a fait appel aux autorités provinciales et à la police pour réquisitionner les ouvriers.

De mémoire d'ouvriers sur le site d'Ineos à Feluy, c'est la première fois que la direction fait réquisitionner du personnel. D'après les syndicats, certains travailleurs de l'usine chimique ont vu la police débarquer chez eux la veille de la grève, parfois au beau milieu de la nuit. ''Il y a 46 ouvriers qui ont vu, en même temps partout dans le pays, l'arrivée de la police pour les réquisitionner au travail'', précise Thierry Allard, délégué FGTB chez Ineos. ''C'est un cas sans précédent. Ce sont des mesures tout à fait disproportionnées par rapport au droit de grève qui est un droit inaliénable pour les travailleurs.''

Pour la direction, cette réquisition se justifie pour des raisons de sécurité. Le site d'Ineos est en effet classé Seveso 2. Mais pour les représentants du personnel, l'argument ne tient pas, les ouvriers ayant déjà mis en sécurité l'usine avant la grève.

Quoiqu'il en soit, le personnel gréviste ne décolère pas, au point que l'origine du conflit social passe aujourd'hui au second plan. ''On ne parle même plus de la convention collective'', regrette encore Thieery Allard. ''Il y en a un qui nous a dit n'avoir jamais vu cela en 42 ans de carrière. Que la police vienne les chercher par la peau du dos et leur dise que s'ils n'obtempèrent pas, ils risquent la prison.''

Dans ce contexte, les ouvriers d'Ineos parlent désormais d'un durcissement du mouvement et d'un conflit qui pourrait durer plusieurs jours sur le site de Feluy. Ce lundi matin, un piquet bloque toujours l'accès du site d'Inéos. Seuls les ouvriers réquisitionnés pénètrent dans l'usine. Mais les syndicats ont introduit un recours au Conseil d'Etat pour annuler cet ordre de réquisition. Leur recours sera examiné mardi matin.