Le ministre de la défense, Gérard Longuet, a donné une estimation du coût direct pour la France de l'opération militaire internationale en Libye contre les forces du colonel Kadhafi. "On va tourner à un petit peu au-delà de 300 millions d'euros en coût direct", soit "un tiers du budget" des Opérations extérieures (Opex) de l'armée françaises pour 2011, a-t-il déclaré au "Grand rendez-vous" Europe 1, Itélé, Le Parisien.

M. Longuet a estimé que les incertitudes qui demeurent sur les circonstances de la mort jeudi de Mouammar Kadhafi n'arrangent "personne". "Au contraire, nous aurions aimé tout comprendre et tout savoir. Pourquoi cet homme qui en 2003 avait accepté de renoncer au terrorisme, avait été réintégré dans l'ordre international (...) a basculé dans le délire total ?", a-t-il demandé.

Interrogé sur les images de Kadhafi peu avant sa mort, M. Longuet a estimé que "le visage ensanglanté ne doit pas faire oublier tous les visages ensanglantés depuis 40 ans", et l'instauration du régime de Kadhafi.

Le ministre a rappelé que "la commission des droits de l'homme de l'ONU a demandé une enquête" sur les circonstance de la mort de l'ancien leader libyen". "Nous faisons partie des Nations-Unies, nous bénéficierons de cette enquête". "Ce qui s'est passé à terre, nous ne le savons pas. Puisque par définition, depuis le 19 mars nous ne sommes pas à terre. Il y a une demande des Nations-Unies, faisons en sorte que le CNT réponde à cette demande", a-t-il poursuivi.

M. Longuet s'est déclaré "très attentif" aux divisions au sein du CNT : "Un pays qui se reconstruit après 40 ans de dictature, qu'elle est sa structure sociale, politique (...) ? Nous ne le savons pas vraiment", a-t-il confié. "Nous aurons avec la nouvelle Libye des relations d'Etat à Etat. Ca n'interdit ni la coopération, ni l'échange d'information, ni même l'échange de conseils. Nous ne sommes pas en Libye pour organiser l'Etat", a-t-il souligné.