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Le sénateur McCain au World Economic Forum : sous le blazer, le cow-boy sioniste
En visite en Jordanie, le sénateur américain John MacCain, candidat présidentiel républicain malheureux face à Obama, y est allé de sa petite phrase menaçante sur la Syrie : « Il va y avoir une attention renouvelée quant aux opérations militaires concrètes qui pourraient être envisagées » contre le régime de Damas.

Et, histoire de ne pas trop rester dans le flou chronologique, McCain a précisé que c'est la fin des opérations de l'OTAN en Libye qui, justement, permettait d'envisager une « action militaire pour protéger les civils syriens« . Le sénateur républicain s'exprimait devant le « World Economic Forum » à Amman. Comme quoi, chez les néo-conservateurs d'Amérique (et d'ailleurs) la guerre n'est jamais très éloignée du business.

La diplomatie du cow-boy

Avec la logique qui est la sienne, Mr MacCain ne pouvait manquer de relier les situations libyenne et syrienne : « Le régime d'Assad ne doit pas s'imaginer qu'il peut se tirer de sa responsabilité dans les crimes de masse. Kadhafi a fait cette erreur et ça lui a coûté très cher. » Et, très en verve, le sénateur a eu aussi un petit mot pour l'Iran, dont les dirigeants « feraient bien de tenir compte du même conseil. »

Ce langage de cow-boy géopolitique - qui, reconnaissons-le, n'a rien à voir avec la langue de bois diplomatique - semble être décidément la marque des dirigeants politiques yankees : Hillary Clinton a quand même ri en apprenant la mort ignominieuse du dirigeant libyen. Reste à savoir s'il est très clair pour les cervelles politiques américaines que leurs appels à la défense ou à l'installation de la démocratie sont autre chose qu'un prétexte, ou bien s'ils croient - encore - vraiment que leur mission civilisatrice les autorise à tous les cynismes et à toutes les brutalités. « It's all a mystery »...

Obama a dit et répété qu'une intervention militaire contre la Syrie était inenvisageable, tant pour des raisons de politique intérieure qu'extérieure. Mais Obama et ses démocrates risquent de devoir céder la place, d'ici quelques mois, aux camarades républicains du sénateur McCain, qui sont aussi inféodés que leurs rivaux démocrates au lobby israélien. Mais qui, en plus, sont les héritiers du trio infernal Bush Jr/Cheney/Rumsfeld et de leurs rêves de remodelage » du Proche-Orient, et, d'une manière générale, de déstabilisation et de domestication du monde arabo-musulman. La Libye semble leur avoir fait oublier les expériences de l'Irak et de l'Afghanistan.

Ces gens sont dangereux. Et, by the way, ce sont les donneurs d'ordres du CNS...