Ces derniers jours les attaques contre les forces armées et de sécurité syriennes ont connu une recrudescence meurtrière. Au moins 30 soldats ont été tué et plusieurs dizaines blessés dans des affrontements survenus à Homs et dans la province d'Idlib dans le Nord du pays samedi.
Le nouveau mot d'ordre propagandiste des médias occidentaux et des communicants de l'opposition syrienne extérieure sous tutelle étrangère - dont le Syrian Observatory for Human Rights Basé à Londres - c'est de présenter les hommes armés qui tuent délibérément des militaires et membres des forces de sécurité comme des «déserteurs». Hors à ce jour les défections sont rares dans l'armée syrienne sont le fait de simples recrues qui ne sont pas en capacité d'organiser voire de mener des opérations coups de poing contre l'armée syrienne , l'encadrement et les échelons supérieurs continuant de soutenir le régime d'Assad.
A Homs sous domination des Frères musulmans lors d'affrontements entre manifestants et forces de sécurité des «civils» ont été tués. Ce n'est pas la première fois que les Frères Musulmans - proche du gouvernement turc d'Erdogan - utilisent des «civils» comme boucliers humains contre les forces de sécurité du régime syrien pour accuser ce dernier de massacrer sa population. Pensant pouvoir obtenir pour la Syrie ce qu'ils ont obtenu pour la Libye - une intervention militaire de l'OTAN- ils n'hésitent pas à sacrifier des civils endoctrinés dans les mosquées le vendredi matin et poussés à manifester après la prière contre le régime d'Assad. 20 000 de ces «fidèles» se sont retrouvés dans la rue ce dernier vendredi à l'appel des minarets.
L'insurrection armée contre le régime de Damas est alimentée par la Turquie à la fois en armes en entraînement militaire et en logistique puisque la Turquie sous couvert «d'humanitaire» sert de base arrière aux extrémistes arabo musulmans mais aussi à un ex colonel de l'armée syrienne ayant fait défection, Riad al-Assad, qui se cache en Turquie dans l'un des camps abritant des «réfugiés» prés de la frontière turco syrienne.
L'armée turque a renforcé ses positions le long de cette frontière en déployant il y a environ quatre mois des réservistes inclus des officiers avec comme objectif de créer une zone tampon (voir la carte ci-dessus) entre la Turquie et la Syrie pour établir une zone autonome type Benghazi sous tutelle du CNS protégée par le groupuscule de déserteurs dirigé par Riad al Assad qui se nomme pompeusement «l'Armée Syrienne Libre». Cette dernière ne peut en aucun cas menacer le régime d'Assad mais avec l'aide de l'armée turc elle tente de s'incruster dans une enclave le long de la frontière Nord.
Archad Ormouz Ollo, un conseiller du président turc Gul a nié que la Turquie ait l'intention de créer une zone tampon à la frontière syrienne mais sur le terrain la situation contredit ses affirmations. Il a aussi déclaré qu'il est encore trop tôt pour évoquer une intervention militaire internationale contre le régime syrien.
En clair donc la Turquie envisage bien une intervention militaire internationale contre le régime d'Assad le moment venu si prépare et agit en conséquence en soutenant militairement Riad al Assad et politiquement le CNS dont la formation s'est concrétisée sous l'égide de la Turquie. L'objectif final de ces attaques armées est d'instaurer ce «territoire autonome» au Nord Ouest de la Syrie incluant les villes D'Homs Hama Idlib - d'où les affrontements incessants organisés sur place par ces « comités locaux » qui ne sont autres que des cellules des Frères Musulmans. Ces trois villes sont situées sur un axe vertical perpendiculaire à la frontière avec la Turquie visant en même temps à isoler les villes portuaires de Latakia et Tartus - ce dernier port abritant la flotte russe pour qui c'est le seul lieu d'encrage en Méditerranée.
Assad a tiré la leçon de ce qui s'est passé en Libye.
En réponse à l'activité fébrile clandestine de soutien turc aux opposants armés syriens, le gouvernement d'Assad a entrepris de miner sa frontière avec la Turquie pour empêcher ce grignotage en vue d'établir cette zone tampon pour «l'Armée Syrienne Libre» mais aussi sa frontière avec le Liban pour mettre fin au trafic d'armes approvisionnant les groupes extrémistes de même que sa frontière avec la Jordanie. Les champs de mines défensifs ainsi établis visent aussi à empêcher toute pénétration de forces spéciales arabes que ce soit par le Nord via la Turquie, le Sud via la Jordanie ou l'Ouest via le Liban - qui a lui-même fermé deux points de passage illégaux par lesquels étaient également acheminées des armes aux extrémistes - et de renforcer le contrôle à tous les points de passage frontaliers ce qui limitera à terme le commerce que fait la Turquie avec les pays arabes du Golfe, Qatar, Arabie Saoudite etc...et qui passe par la Syrie seule voie terrestre existante vers ces pays.
Certains pays du Golfe dont le Qatar et l'Arabie Saoudite mais aussi la Jordanie avaient en effet envoyé des forces spéciales combattre les troupes de Kadhafi au côté du CNT. Le Qatar s'est vanté d'avoir plusieurs centaines de soldats combattant aux côtés des islamistes du CNT notamment lors de la prise de Tripoli. Le Qatar a été le principal pays a acheminé des armes aux islamistes du CNT notamment des fusils d'assaut belges FN ultra modernes ainsi que des roquettes anti tanks et a envoyé des islamistes libyens opposants à Kadhafi s'entraîner au Qatar avant de les rapatrier avec l'aide de l'armée américaine en Libye mais a aussi participé à la zone d'exclusion aérienne en mettant à disposition de l'OTAN des avions et pilotes de combat.
Certains responsables occidentaux qui défendent leurs intérêts en Libye (US, France, Grande Bretagne, Italie) voient d'ailleurs d'un mauvais œil l'influence exercée par le Qatar sur les responsables du CNT à coup de pétrodollars. Le Qatar soutient un extrémiste islamique libyen, Sheikh Ali Salabi, qui réside à Doha où il avait trouvé refuge pendant les années Kadhafi, et qui est proche du gouverneur militaire de Tripoli, Belhaj, qui a lui-même combattu pour al Qaeda.
Ironie du sort c'est le le premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, qui préside actuellement la réunion du comité de la Ligue Arabe formé pour aider le régime d'Assad à instaurer un dialogue avec l'opposition syrienne dont celle de l'étranger. Une rencontre entre les ministres de la Ligue arabe et des dirigeants syriens a lieu ce dimanche à Doha. Le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Al Mouallem, doit formuler demain lundi la réponse de Damas aux demandes exprimées par les ministres de la Ligue arabe lors d'une réunion mercredi à Damas avec M. Assad. Une autre réunion est prévue mercredi au Caire siège de la Ligue Arabe our faire le point sur les tractations en cours avec le régime d'Assad.
Selon une dépêche AFP 30/10/2011 :
« ... La réunion de Doha s'est tenue dans un climat tendu, la Ligue arabe ayant exprimé dans un message au président Assad hier "son rejet des meurtres de civils" et "l'espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les protéger".Ce à quoi a répondu le président Bashar al Assad dans une interview accordée au Sunday Telegraph d'aujourd'hui :
Le ministère syrien des Affaires étrangères avait répliqué en se déclarant "étonné que le comité arabe ait basé sa position sur les mensonges diffusés par les chaînes de télévision qui incitent" à la violence.
Le comité qui s'était réuni mercredi à Damas avec le président Assad l'aurait averti que l'échec de la médiation arabe aboutirait à une internationalisation de la crise notamment un embargo économique, d'après l'influent quotidien koweïtien Al-Qabas. »
«Il existe une ligne de faille et si vous jouez avec celle-ci vous risquez de provoquer un séisme»Jusqu'à présent la Russie et la Chine soutiennent Damas contre toute ingérence étrangère. Mais dans un contexte international de plus en plus tendu par la crise financière notamment en Europe et aux US certains dirigeants occidentaux pourraient être tenté d'allumer le brasier syrien au Moyen Orient sachant que Tel Aviv sera immédiatement visé en représailles.
. «Voulez-vous connaître un nouvel Afghanistan ou même des dizaines d'Afghanistan ? Un problème en Syrie embrasera toute la région»
«Damas est désormais le centre de la région. Si l'idée est de diviser la Syrie, cela reviendra à diviser toute la région» a -t-il affirmé. »
Est-ce là le but recherché : une guerre régionale pouvant dégénérer en guerre mondiale dans un contexte économique catastrophique que Sarkozy mettrait à profit pour imposer sa réélection ou son maintien au pouvoir son ministre du travail, Xavier Bertrand, ayant déclaré que la présidentielle "ne sera pas une élection normale" car "nous sommes dans le contexte d'une crise exceptionnelle" où "les repères classiques ne valent rien" ?
[Pour avoir la version officielle syrienne des évènements]: http://www.sana.sy/index_fra.html
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