La chute de l'empire napoléonien aura consacré le retour des Restaurations avec son corollaire libéral. Ressentie comme un retour au calme, la dite doctrine a bien réussi son coup, tout en jouant sur l'ambiguité d'une terminologie qui ,depuis, ne trompe plus personne. En effet, ce qui fut pris au départ pour une restitution de droits, s'avéra être en réalité une confiscation des libertés publiques et une mise en coupe réglée du monde du travail par une oligarchie dirigeante. Nous étions alors dans les années 1830-1840 : "Enrichissez-vous" conseillait Guizot mais ce slogan mal compris ne s'adressait bien évidemment qu'à une élite. Sous entendu, un ouvrier, évadé de sa classe sociale qui se serait enrichi, aurait suscité les soupçons de la maréchaussée ; autrement dit, un ouvrier riche, ça n'existe pas... c'est tellement évident !

Au demeurant, il faut reconnaître à ces nouveaux maîtres de la France d'alors, qu'ils devaient combler le gouffre béant de la dette nationale accompagnée de l'occupation des troupes étrangères victorieuses de nos armées.

Pour le reste, le libéralisme ne changera plus guère de visage. Aux Etats-Unis, il a consacré la misère et l'injustice sociales sous les oripeaux d'un modernisme tapageur et outrancier. Copies conformes au Royaume-Uni où la brutalité et le cynisme des dirigeants se sont exportés aux pays colonisés sous l'incontournable prétexte de pacification et de civilisation.

Aujourd'hui, cette doctrine est de retour mais il semble bien qu'elle était depuis des décennies en embuscade au coin de l'Histoire, prête à revenir aux affaires...avec ses deux parangons, actifs chevaliers porte-glaive de la doctrine, David Cameron et Nicolas Sarkozy (même le président Obama semble honteux d'une telle posture et préfère se tenir en retrait tout en surveillant, quand même, ses deux féaux serviteurs).

Je voudrais citer pèle-mêle leurs méfaits les plus criants : sublimation de l'argent distribué aux amis nantis industriels, dérégulation du travail, incitation aux comportements anti-sociaux (encouragement aux jeux de hasard et à l'aventurisme financier) véritable vecteur de destruction sociale, atteintes aux lois républicaines, népotisme et installation de la paupérisation pour les classes laborieuses, abandon de la souveraineté nationale au profit d'intérêts supérieurs étrangers, etc.

Terminons par le pire qui vient de se dérouler sous nos yeux : la dilapidation du Trésor Public pour nourrir un militarisme scandaleux et criminel (Libye, Afghanistan, Sud-Liban)...millions et millions d'euros dont nos satrapes privent les citoyens en leur racontant des histoires de crise, sur fond de "tiroirs vides".

Le faste, le luxe et le cynisme pour nos maîtres pendant que des hommes avec leur chien vont mourir de froid dans le bois de Vincennes.