Il est des moments plus frustrants que d'autres pour un président. Dès le début de son mandat, Obama a eu la chance de pouvoir travailler avec un congrès composé des membres de son propre parti, et ce pour une durée de deux ans. Cependant, après ces deux années, le congrès se trouvait recomposé, partagé pratiquement équitablement entre les deux partis. Avec l'arrivée imminente d'une élection cruciale, le président est désespéré d'avoir à 'faire quelque chose' afin de renforcer son mandat aujourd'hui fortement affaibli.

Accomplir quelque chose est pour un président une tâche des plus complexes. C'est là un fait bien connu, mais qui semble cependant surprendre l'érudit constitutionnel qu'est notre président. Le processus politique semble être une tâche trop encombrante pour son agenda, ce qui n'est en rien un défaut dans sa manière de s'organiser. En effet, l'agenda présidentiel a spécifiquement été créé ainsi. Les fondateurs de la Constitution imaginaient l'action de défaut des présidents comme étant l'inaction. Heureusement, cela signifie toujours que les actions entreprises par un gouvernement sont nécessaires au bon fonctionnement d'une nation. Seulement, si les lois fédérales ou actions exécutives ne sont pas constitutionnellement acceptables, alors elles doivent être rejetées.

L'idée des pères fondateurs était de créer un gouvernement dont le pouvoir puisse demeurer limité et non-intrusif, grâce à un système de vérifications et de bilans. C'est une chose que notre gouvernement a mis bien du temps à réaliser. Les fondateurs savaient également que le pouvoir lui-même représentait la nature irrésistible d'un gouvernement. La Constitution a ainsi été créée de façon à pouvoir imposer des limites aux pouvoirs du gouvernement.

Mais l'administration Obama, comme beaucoup d'autres administrations du XXe siècle, a décidé d'ignorer la Constitution dans son ensemble. L'exemple principal en est l'utilisation constante d'ordres exécutifs. Ces derniers représentent un moyen pour le président de prendre des mesures quant à l'approbation de lois par le congrès, et sont utilisées d'une façon de plus en plus contradictoire aux intentions du congrès. L'administration actuelle a laissé entendre que, dans l'éventualité où le congrès refuserait d'approuver les lois ordonnées par le président, ce dernier pourrait agir unilatéralement grâce à l'ordre exécutif. De cette manière, Obama menace de façon explicite d'outrepasser les décisions du congrès, se réservant ainsi le pouvoir d'imposer de nouvelles lois à son gré. Ceci entre en contradiction avec la séparation des pouvoirs, et place la présidence actuelle en une position quasi-dictatoriale.

Bien entendu, l'un des dépassements les plus dangereux d'un gouvernement est de déclarer la guerre sans acceptation préalable de la part du congrès. Le congrès a été le complice de ce type de dépassement du simple fait qu'il ait cédé une partie de son autorité militaire au pouvoir exécutif, dans la mesure où il désire éviter toute décision majeure concernant la guerre. C'est là cependant l'une des vocations clés du congrès ! Si le président ne peut pas présenter au congrès un cas assez sérieux pour mériter la déclaration d'une guerre, alors cela signifie sûrement que nous devrions maintenir notre nation en paix plutôt que d'envoyer nos citoyens périr sans véritable raison.

L'administration actuelle n'est certainement pas la première à s'être comportée de manière à pouvoir outrepasser la Constitution. Malheureusement, ce sont les administrations passées qui ont fondé les bases mêmes de notre administration actuelle. Il est temps que le congrès retrouve son rôle constitutionnel et que les administrations futures reprennent sur de meilleures bases.