Une récente étude américaine a révélé des taux de bisphénol A supérieurs de 1.200% chez des consommateurs de soupe en conserve. C'est la première fois que la concentration de BPA est quantifiée après ingestion de nourriture en conserve.

A l'heure où l'interdiction du bisphénol A dans tous les contenants alimentaires suscite le débat, cette découverte pourrait bien conforter les autorités à rapidement éliminer ce composé des circuits de production. Des chercheurs de l'université de Harvard aux Etats-Unis se sont en effet intéressés aux taux de bisphénol A que peut engendrer la consommation d'aliments en conserve. Pour cela, ils ont demandé à 75 personnes de boire pendant cinq jours, soit de la soupe en conserve, soit de la soupe fraiche et ce, sans changer leurs autres habitudes alimentaires. Ils ont ensuite prélevé pour chaque participant des échantillons d'urine dans lesquels ils ont mesuré les taux de BPA.

Les scientifiques ont ainsi constaté que la concentration de ce composé soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, était supérieure de 1.221% chez les consommateurs de soupe en conserve. "Nous savons depuis un moment que consommer des boissons qui sont restées longtemps dans certains récipients en plastique dur accroissait la présence de bisphénol A dans votre corps", explique Jenny Carwile, l'un des co-auteurs de l'étude publiée dans la revue Journal of the American Medical Association. Mais c'est la première fois que des chercheurs quantifient "le taux de bisphénol A dans le corps humain après ingestion de nourriture en conserve".

"Notre étude suggère que la nourriture en conserve pourrait être un sujet d'inquiétude plus important encore, surtout en raison de son usage très répandu", ajoute la spécialiste citée par l'AFP. Toutefois, les recherches montrent que le bisphénol A est éliminé dans les urines et donc que tout pic reste temporaire. Et les chercheurs n'ont pas déterminé quelle quantité du composant restait plus longuement dans le corps après la consommation de ces conserves. Ils soulignent ainsi que d'autres études seraient nécessaires pour évaluer le taux de BPA issu de la nourriture en conserve et qui reste réellement dans l'organisme.