l est possible que plus de 10,000 malades meurent chaque année à cause des effets secondaires des médicaments.

Une étude rapportée dans le « British Medical Journal » indique que les réactions adverses aux médicaments, comprenant de l'aspirine et des anti-dépresseurs, sont à l'origine d'une sur chaque '16 entrées' à l'hôpital.

Les chercheurs évaluent le coût de ces hospitalisations pour le NHS (Service de Santé Nationale [en Angleterre] ) à £466 millions par an.

Ils ont réclamé des mesures urgentes afin de réduire la charge sur le NHS et afin d'améliorer la pratique de l'ordonnance.

Les chercheurs, de l'université de Liverpool, ont étudié 18,820 patients, âgés de plus de 16 ans, qui ont été admis à deux hôpitaux du réseau NHS à Merseyside pendant une période de six mois en 2001-2002.

Les malades ont été évalués afin de savoir si leurs admissions à l'hôpital étaient dûes à une réaction à leurs médicaments.

L'équipe a trouvé que 1,225 hôpitalisations étaient en rapports avec des réactions néfastes aux médicaments, avec un séjour moyen de huit jours.

Le plupart des malades se sont rétablis, mais 28 en sont morts - surtout d'un saignement gastro-intestinal causé par l'aspirine, ou par l'aspirine qui réagissait avec un autre médicament.

L'aspirine, qui est souvent prescrite pour éviter des maladies de coeur, était le plus souvent impliquée, étant responsable de 18% des hôpitalisations.

Parmi d'autres médicaments provoquant des réactions néfastes, il y avait le warfarin (un médicament anti-coagulant [NB de Guénady : utilisé aussi en tant que poison contre les rats]), les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (NSAIDs) et les diurétiques, utilisés contre la rétention d'eau, administrés aux personnes ayant des dysfonctionnements de reins et du coeur, et utilisés pour traiter la surtension artérielle.

Mais les chercheurs ont estimé que 72 pour cent des ADRs (réactions néfastes aux médicaments) auraient été absolument ou éventuellement évitables avec une meilleure pratique de l'ordonnance.

L'équipe, dirigée par le Professeur Munir Pirmohamed, a dit qu'il était possible que, à n'importe quel moment, jusqu'à sept hôpitaux de 800-lits pouvaient être remplis de malades admis à cause de réactions néfastes à leurs médicaments.

Elle a également estimé que des ADRs occasionant des hôpitalisations ont été responsables des morts de 5,700 malades par an en Angleterre.

Prenant en compte les incidents provoquant des hospitalisations, ainsi que ceux se passant lors des hospitalisations, le chiffre pourrait dépasser 10,000 par an.

Les chercheurs ont dit que, compte tenu de leurs résultats, ceux qui préscrivent doivent déterminer le besoin d'un malade pour un médicament donné, ainsi que la dose minimum nécessaire.

« Des mesures simples, telles qu'une révision régulière des ordonnances, et l'emploi d'ordonnances informatisées aussi bien que la contribution des pharmaciens dans l'évaluation de la pratique de l'ordonnance, peuvent tous réduire la charge occasionnée par les ADRs » ont-ils dit.

« A cet égard, il est important de souligner que des interactions (entre différents médicaments) avaient pour conséquence un sur six des ADRs dans cette étude, » ils ont dit.