Les problèmes de santé mentale au travail sont en augmentation et touchent 20% des salariés au sein des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), prévient un rapport de l'organisation rendu public aujourd'hui. Selon cette enquête baptisée "Mal-être au travail? Mythes et réalités sur la santé mentale et l'emploi", un travailleur sur cinq souffre de troubles mentaux, comme la dépression ou l'anxiété, et beaucoup peinent à s'en sortir dans les 34 pays de la zone.

L'OCDE affirme que la proportion de travailleurs exposés au stress ou à des tensions sur leur lieu de travail a augmenté dans l'ensemble des pays de la zone au cours de la dernière décennie. En outre, relève l'organisation, "la précarisation croissante des emplois et l'augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir".

Coût estimé : entre 3 et 4% du PIB en Europe

Les auteurs du rapport notent que selon une estimation prudente de l'Organisation internationale du travail (OIT), les coûts pour la société d'une mauvaise santé mentale des salariés (problèmes de santé, absentéisme, baisse de productivité, etc.), représentent 3 à 4% du PIB au sein de l'Union européenne. Sur quatre travailleurs présentant un trouble mental, trois font ainsi état d'une baisse de productivité au travail, la proportion n'étant que de un sur quatre pour les travailleurs en bonne santé. Les absences sont également beaucoup plus fréquentes chez les personnes atteintes d'une maladie mentale, note l'organisation.

L'OCDE relève en outre que la plupart des personnes souffrant d'un trouble mental travaillent, leurs taux d'emploi oscillant entre 55% et 70%, en fonction de la gravité de leur trouble. Or, près de 50% des personnes atteintes de troubles graves et plus de 70% de celles qui présentent un trouble modéré ne bénéficient d'aucun traitement. Aussi, les auteurs préconisent-ils d'intervenir à un stade plus précoce, la moitié des troubles apparaissant à l'adolescence, ou encore de mieux prendre en charge les troubles modérés, la plupart des pays axant leur politique de santé "presque exclusivement sur le traitement des personnes atteintes de troubles graves, comme la schizophrénie, qui ne représentent qu'un quart des patients".